2-2/ Prix et salaires
À long terme, cette boucle devient un
déterminant essentiel de la croissance économique.
L'effet des prix sur la croissance passe essentiellement par
l'influence de la compétitivité, hors effets des variations de
change, par rapport aux concurrents étrangers, tant sur les
marchés intérieures qu'extérieurs. Par ailleurs, face aux
hausses de salaires, les entreprises augmentent leurs prix dans le but de
restaurer le niveau, qu'elle juge souhaitable sur le moyen terme, du partage de
la VA entre salaires et profits.
² Salaires :
Le taux des salaires s'explique par le taux de chômage
et le taux d'inflation anticipée.
On retient la formule suivante pour le calcul :
W= PC -a* f (Tcho) +cte
Avec:
W : taux de croissance du taux de salaire
PC : anticipation du taux de croissance des prix à
la consommation
Tcho : taux de chômage
L'indexation des salaires sur les prix traduit le fait que
les agents économiques adoptent le taux de salaire nominal comme
instrument et que le taux de salaire réel, salaire nominal moins hausse
des prix, est leur cible. Ce processus est lent, en France une augmentation de
1% des prix à la consommation ne provoque que de 0,2 à 0,4% de
hausse de salaires dans le prochain trimestre.
Si le chômage augmente, les salaires baisseront. A
l'inverse, une augmentation de la demande suivie par de la création
d'emplois et permettant une baisse du taux de chômage favorise la
pression à la hausse des salaires et donc des prix à la
production.
Les salaires peuvent aussi augmenter en compensation de
l'augmentation de la productivité.
² Prix :
Le coeur du système des prix est l'indice des prix
à la production. La production étant la somme des valeurs
ajoutées et des consommations intermédiaires. Les prix de
commerce extérieur dépendent des prix étrangers et des
prix à la production, qui eux-mêmes, ainsi que les prix à
la consommation sont influencés par les prix des importations. Ceux-ci
et les prix de la production permettent de construire un prix de ressources (ou
prix d'offre), qui est le déterminant principal des prix des emplois
(prix de la demande).
ü Prix d'offre
- Les prix à la production s'ajustent avec du retard
à un niveau défini comme les coûts unitaires effectifs
augmentés d'un taux de marge.
PP= cte+ á*Cu+ â *(Cu-PP)-1 + ö*
Tuc
Avec:
PP : taux de croissance des prix à la
production
Cu : le taux de croissance des couts de production
unitaires effectifs
Tuc : taux d'utilisation des capacités de
production
Les coûts unitaires sont composés de l'ensemble
des coûts liés à la production : coûts salariaux
(salaires bruts), impôts sur la production, coûts des consommations
intermédiaires, le tout divisé par la production. Une
dégradation du taux de marge à une période donné
conduira à une nouvelle majoration des prix la période suivante,
c'est le sens de la variable (Cu-PP)-1 inverse du taux de marge de
la période précédente.
- Le prix des importations dépend principalement des
prix des concurrents étrangers. Les producteurs compriment leurs marges
pour compenser une partie de la perte de compétitivité
occasionnée par l'appréciation de leurs monnaies.
ü Prix de la demande
- on passe du prix à la production au prix de la
consommation des ménages et de l'investissement productif par
l'intermédiaire d'un prix de ressources, ou prix d'offre, qui est une
moyenne pondérée des prix de la production, des importations, de
TVA, des droits de douanes et du prix des marges commerciales.
- le prix des exportations est indexé sur les prix
intérieurs, mais dépend également des prix des concurrents
étrangers et des fluctuations de taux de marge.
Chapitre 2 : Revue des principaux
indicateurs économiques du G7
Nous examinerons dans ce chapitre les principaux indicateurs
économiques.
Il va sans dire qu'une place primordiale est
réservée aux indicateurs américains, compte tenu du
rôle majeur du dollar et de l'économie américaine. Les
indicateurs Japonais occupent également une place de choix, ce dernier
est la deuxième puissance économique mondiale et sa monnaie est
supposée faire face au dollar et à l'euro dans les années
qui viennent. Les vrais indicateurs européens n'existent toujours pas,
l'Allemagne et la France pèsent plus de la moitié du PIB de la
zone Euro. Enfin, en attendant que le Royaume Uni rejoigne cette zone Euro, nul
ne doute du rôle de la conjoncture Britannique et ses conséquences
en termes de politique monétaire et de change.
À présent, nous allons revoir un à un la
totalité des indicateurs des pays du G7 qu'ils renseignent sur
l'activité, la consommation des ménages, l'investissement, les
prix et des salaires ou le commerce extérieur.
NB : les informations ci-dessus
sont tirées des sites cités en bibliographie.
A/ Les Etats-Unis
1/ Indicateurs d'activité
a) Produit Intérieur Brut
(PIB)
Le PIB exprime la valeur totale de la production d'un pays au
prix courant qui représente les prix actuels du marché et au prix
constant, qui exprime les changements de volume corrigé des variations
saisonnières, Il s'agit de la somme de toutes les activités
économiques du pays, que les propriétaires des moyens de
production vivent dans le pays ou ailleurs.
Il est «brut» parce que la
dépréciation des biens d'investissement n'a pas été
déduite. Il donne une mesure de l'activité économique du
pays dans son ensemble, soit son taux de croissance.
Les acteurs des marchés financiers attendent avec
impatience la publication du PIB. C'est un indicateur
très exhaustif qui a une large influence sur les réactions des
opérateurs en particulier lors de sa première estimation et de
sa première révision. La donne qui retient le plus d'attention
est l'augmentation par rapport au trimestre précédent en
glissement annuel. Une accélération de l'inflation est
considérée comme une mauvaise nouvelle sur tous les
marchés.
Situé à la cime de l'arbre des indicateurs
économiques, le PIB est toujours activement attendu dans les salles de
marchés du monde entier. Mais attention, une hausse ou une baisse du PIB
sera plus ou moins bien interprétée si elle diffère de
manière trop importante de ce qui était prévu par les
économistes avant publication. Comme toujours, l'incertitude n'a
jamais la faveur des marchés financiers !
On peut distinguer deux cas de figures :
Ø Lorsque le PIB dépasse les estimations, il
provoque : une hausse des taux courts et longs qui fait baisser le
marché obligataire, il soutient la monnaie nationale sauf si le recul
de l'obligataire est trop important, ce qui se traduit par la vente des titres
américains par exemple et peut entretenir en retour la vente du dollar.
Toutefois, l'effet sur la monnaie nationale dépendra directement de
l'anticipation par les marchés de la réaction de la Banque
Centrale. Ainsi, si un resserrement de la politique monétaire est
attendu, c'est-à-dire une augmentation des taux directeurs, le dollar
peut monter vis-à-vis des autres devises, l'effet de rendement à
court terme prenant le pas sur l'effet négatif de l'inflation. Au
contraire, si les opérateurs n'anticipent pas de réactions, les
taux d'intérêts étant déjà très
élevés par exemple, le dollar pourra s'affaiblir, les
investisseurs préférant des investissements en devises dont le
rendement immédiat est moins brisé par l'inflation.
Ø Lorsque le PIB est plus faible que prévu, il
conduit en revanche à une baisse des taux courts et longs qui
entraîne une hausse du marché obligataire et par conséquent
une baisse du dollar.
Ø Ce chiffre, s'il est conforme aux attentes du
marché, ne permettra pas au dollar de progresser.
b) Production industrielle
Les chiffres de la production industrielle constituent un
ensemble de 252 indices agrégés qui décrit la croissance
de la production de biens (biens de base, intermédiaires, finis),
à la fois par types d'industries et par produits. Les marchés
financiers tendent à se concentrer sur les variations mensuelles
dessaisonnées dans les chiffres globaux. Il n'inclut pas les prix de
constructions et des services.
La série est mensuelle corrigée des variations
saisonnières et elle est publiée aux environs du 15 du mois
suivant. Les révisions sont généralement modestes :
tout d'abord chaque mois, en plus de l'estimation du mois
précédent, est fournie la révision des trois chiffres des
mois m-2, m-3 et m-4. Il y a donc quatre révisions pour chaque chiffre
publié.
Le Production industrielle est la composante la plus cyclique
du PIB, elle est faiblement volatile et donc relativement facile à
prévoir.
Ø Une augmentation de la production industrielle est
signe de croissance économique tandis qu'un déclin indique une
période de contraction. Les professionnels du marché des devises
chercheront les taux d'intérêt élevés
associés à la croissance économique et susceptibles de
renforcer la monnaie. L'entrée en récession est habituellement
marquée par un ralentissement de la production industrielle.
c) Taux de chômage / Créations
d'emplois
Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis sont issus de deux
enquêtes différentes, le Household Survey et le
Establishment Payroll Survey, conduites par le
Département du travail.
Le " Household Survey "
(enquête auprès des ménages), réalisée
auprès de 60.000 ménages, aboutit à la publication du taux
de chômage mensuel.
Le "Establishment Payroll Survey"
(enquête auprès des entreprises), réalisée
auprès de 375.000 entreprises, détermine le nombre de
créations ou de destructions d'emplois mensuelles, appelé Nonfarm
Payrolls et les gains horaires moyens appelés average hourly earnings).
Les chiffres de l'emploi sont publiés tous les premiers vendredis du
mois suivant la période concernée.
Ces deux statistiques sont des indicateurs clé de
l'activité économique outre-Atlantique, les marchés leur
accordent une importance particulière afin de déterminer la
tendance dans les différents secteurs de l'économie. Toutefois,
plus que les imperfections de méthode et de collecte de chacune des
enquêtes, c'est la cohérence relativement faible des statistiques
d'emploi des deux enquêtes qui crée un problème. En effet,
un salarié ayant deux emplois apparaîtra une seule fois dans le
Household Survey qui recense les individus employés mais deux fois dans
le Payroll Survey qui est basé sur un décompte des bulletins de
paie et recense donc les emplois occupés.
Ø L'influence de ces chiffres sur les marchés
est importante, particulièrement le marché des changes. Les
informations qu'il contient, sont en effet parmi les premières
publiées sur la conjoncture du mois écoulé et figurent
parmi les indicateurs favoris de analystes pour estimer aussi bien
l'activité que l'évolution des prix. Ainsi, la croissance de
l'emploi, et le nombre total d'heures travaillées, tirées du
Payroll Survey, permettent d'estimer très grossièrement, si le
PIB du trimestre en cours connaît un ralentissement ou une
accélération, dans l'attente de la connaissance de
l'évolution des différents postes de demande. Et sous
réserve, on peut estimer le taux de croissance du PIB par celui des
heures travaillées. La Réserve Fédérale estime la
production industrielle à l'aide des heures travaillées dans le
secteur manufacturier. L'augmentation des gains horaires tout comme celui des
heures travaillées représente un soutien de la demande, par
l'intermédiaire du revenu des ménages.
Ainsi, des créations d'emplois à la hausse et
une progression des gains horaires provoquent une montée du dollar alors
qu'une baisse du taux de chômage pousse le dollar à la hausse.
d) Help Wanted Index
Le Help Wanted Index est un indicateur assez récent qui
indique le nombre des annonces d'advertising de type »help
wanted » publiés dans les 51 grands journaux US. Il est alors
une bonne référence de la puissance du marché travail.
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