I.1.1.5. L'intervalle intergénésique
La plupart des études ayant utilisé cette
variable montrent une association entre l'intervalle entre deux enfants
nés vivants et la mortalité de ceux-ci : plus l'intervalle
est court (moins de deux ans) plus élevé est le risque de
décéder de l'un ou de l'autre enfant. Au Tchad, l'intervalle
entre les naissances semble influencer de manière significative les
niveaux de malnutrition chronique et partant la mortalité des enfants.
Les enfants qui suivent leurs aînés âgés de 48 mois
sont moins touchés (34%) que ceux pour lesquels l'intervalle est court
c'est-à-dire moins de 24 mois (49%). L'étude de HOBCRAFT
(1984 cité par BARBIERI, 1989) a montré qu'un enfant
né moins de deux ans après la naissance précédente
court un risque de décéder de 52% plus élevé que
celui né plus de deux ans après la naissance
précédente, si l'enfant issu de cette dernière vit encore.
AKOTO et HILL (1988) soulignent que l'effet d'un intervalle
intergénésique court est le plus important durant la
période néonatale. Ainsi, plus les naissances se rapprochent
moins est de bonne qualité le lait maternel, notamment sous l'effet
d'épuisement physique de la mère. Le rapprochement des naissances
peut entraîner une déficience physiologique de la mère et a
un impact sur le poids du nouveau-né.
I.1.1.6. Les soins
prénatals
Les soins prénatals se composent d'un certain nombre
d'examens médicaux pendant la grossesse. Les soins prénataux
englobent les consultations prénuptiales et les visites
prénatales. Mais les couples se soucient très peu de leur
constitution génétique (contrôle du RH) avant de prendre la
décision de mettre au monde un enfant. Pourtant ces soins sont
conseillés et pratiqués au Pays. Les soins prénatals
permettent la recherche des tares héréditaires susceptibles
d'être transmises à l'enfant. La recherche du taux
d'immunité acquise par la mère (tétanos, rubéole,
toxoplasmose, maladies sexuellement transmissibles,
séropositivité VIH/sida, etc.), contre un certain nombre de
maladies infectieuses ou parasitaires (malaria), ainsi que l'existence de
pathologies maternelles (dont le diabète, cardiopathies, etc.) qui
pourraient mettre la vie de la mère, du foetus ou du nouveau-né
en danger.
Pour une bonne santé de l'enfant, les soins
prénatals doivent être effectués à un stade
précoce de la grossesse et doivent se poursuivre avec une certaine
régularité jusqu'à l'accouchement. L'OMS recommande quatre
visites prénatales, à intervalles réguliers tout au long
de la grossesse. Le rapport de l'EDST, 1998 révèle
malheureusement que plus de six naissances sur dix (63.5%) n'ont
été précédées d'aucune visite
prénatale ; deux naissances sur dix soit 21% ont été
précédées d'une à trois visites prénatales
et seulement moins de deux sur dix naissances (15%) ont fait l'objet de quatre
visites prénatales ou plus, conformément aux recommandations de
l'OMS ; Les 0.5% des naissances n'ont pas déclaré leurs
visites prénatales. La surveillance prénatale a pour objet de
suivre régulièrement la croissance et le développement du
foetus, de laisser prévoir quelles difficultés pourraient surgir
au moment de l'accouchement et de dépister les anomalies qui peuvent
mettre en danger la santé du foetus et/ou de la mère.
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