Les déterminants de la mortalité infanto-juvénile au Tchad( Télécharger le fichier original )par Tao Vridaou Institut de Fomation et de Recherche Démographiques (IFORD) - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie (DESSD) 2004 |
I.1.1.2. Le sexe de l'enfantEn dehors du poids à la naissance, de la durée de gestation et de l'existence d'anomalies, particulièrement en Afrique Subsaharienne le sexe de l'enfant s'accompagne systématiquement d'une surmortalité masculine au moins jusqu'au premier anniversaire. Contrairement aux nombreux cas des pays asiatiques. La relation entre mortalité et sexe de l'enfant a été démontrée dans plusieurs études effectuées sur les pays au sud du Sahara où cette variable revêt la même importance. Cela est vrai pour le Tchad, car on observe une surmortalité masculine durant la petite enfance c'est-à-dire de (0-1an) dont les raisons sont d'ordre physiologique. Si les différences de mortalité entre sexe sont en bonne partie une question biologique, ce scénario dépendrait de la structure chromosomique particulière des garçons et du développement plus lent de leurs poumons, dû aux effets de la testostérone (rapport de la Banque mondiale sur les politique de développement, 2003) ; elles mettent aussi d'autres facteurs, y compris le genre (sexe socialement construit) qui engendre de comportements masculins et féminins spécifiques. AKOTO (1992) a noté que les garçons sont plus vulnérables à la naissance, alors qu'une fois les premiers mois franchis, leur résistance aux agressions extérieures dépend en grande partie du comportement social à l'égard des garçons et des filles. Nous soulignons ici qu'une part de la différence de mortalité selon le sexe tient à la fois aux différences culturelles qui prévalent entre hommes et femmes notamment à l'attitude à l'égard du corps et de la santé de leurs progénitures. NADAJARAH (1983), cité par VENKATACHARYA en 1986 affirme que cette différence de mortalité est en faveur des garçons dans certains pays d'Asie du sud (Bangladesh) où l'on accorde une préférence aux enfants mâles pour l'allaitement et les soins de santé. La surmortalité féminine pendant la période 1-4 ans est due à la discrimination envers les filles. Mais, GBENYON et LOCOH (1989 cités par RAKOTONDRABE, 1996) ont constaté que : « la plupart des résultats fournis par les enquêtes mondiales de la fécondité montrent cependant que les différences ne sont pas significatives ». Ce constat est fait dans le contexte africain. I.1.1.3. La vaccination des enfantsLe Sommet mondial de l'enfance de 1990 a fixé le but de vacciner 90%4(*) des enfants de moins d'un an du monde entier avant l'an 2000. A la date des enquêtes les plus récentes, les niveaux de vaccination complète des enfants de 12 à 23 mois n'ont cependant atteint ou dépassé ce chiffre qu'en Egypte. La vaccination complète des enfants n'a pas dépassé 49 % dans 55 pays moins industrialisés ayant fait l'objet d'une enquête démographique et de santé. Ces faibles niveaux ont affecté en particulier la survie de l'enfant dans les pays d'Afrique sub-saharienne. Le programme étendu de vaccination de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) se concentre sur six maladies infantiles courantes qui peuvent être prévenues par la vaccination : diphtérie, coqueluche et tétanos (DPT), rougeole, polio et tuberculose (BCG). La vaccination complète comprend trois doses de vaccin DPT, trois de vaccin anti-polio administré par voie orale, une vaccination contre la rougeole et le BCG. La couverture complète de vaccination des enfants âgés de 12 à 23 mois varie énormément entre les 29 pays d'Afrique sub-saharienne ayant fait l'objet d'une enquête, allant de 11 % seulement au Tchad, à 78 % en Zambie. Au Tchad, la couverture vaccinale est très faible, puisqu'un enfant de 12 à 23 mois sur dix (soit 11%) avait reçu toutes les vaccinations du Programme Elargi de Vaccination (PEV) en 1998. A l'inverse, 44% des enfants n'avaient reçu aucun des vaccins du PEV (EDST, 1998). La vaccination permet d'éviter certaines maladies meurtrières ou décès dûs à ces maladies. Conformément aux recommandations de l'OMS, un enfant est complètement vacciné lors qu'il a reçu le BCG (protection contre la tuberculose), le vaccin contre la rougeole et trois doses de vaccin contre la polio et le DTCoq (protection contre la diphtérie, tétanos et coqueluche). Au Tchad, la vaccination antiamarile fait partie intégrante du PEV. Tous ces vaccins doivent être administrés avant l'âge d'un an. L'effet de la vaccination dépend surtout du respect du calendrier (présence permanente d'anticorps dans l'organisme), de la dose administrée (certains ont des effets limites), de l'âge de l'enfant au moment de la vaccination (effet inhibiteur5(*)), et de la présence d'anticorps maternels dans l'organisme. * 4 http:// www.infoforhealth.org * 5 C'est un phénomène qui bloque le processus physiologique |
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