Les déterminants de la mortalité infanto-juvénile au Tchad( Télécharger le fichier original )par Tao Vridaou Institut de Fomation et de Recherche Démographiques (IFORD) - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie (DESSD) 2004 |
2.1.3. Le contexte démographiqueAprès l'indépendance du Tchad le 11 août 1960, la seule source de donnée sur la démographie était l'état-civil. Or celui-ci est très mal ténu. En 1963, un recensement de la population a été organisé, trente ans plus tard c'est-à-dire en 1993 un deuxième recensement a eu lieu. Ici, les méthodes utilisées sont variées et l'objectif de l'observation, lui aussi, varie suivant l'objectif de la connaissance. Les objectifs que poursuivent principalement l'état-civil et le recensement sont : le contrôle et la gestion politico administratif des populations ; la planification du développement socio-économique ; les études et des recherches scientifiques. Aussi en l'an 2000, une Enquête à Indicateur Multiple (EIM) a été organisée au Tchad par l'UNICEF dans le cadre du suivi des indicateurs enfin de décennie 1990. Pour cette enquête 178 grappes ont été choisies avec une probabilité proportionnelle à partir des 250 grappes utilisées par l'Enquête Démographique et de Santé au Tchad (EDST) réalisée en 1996/1997. Or, l'échantillon de l'EDST,1998 a été tiré à partir du RGPH du Tchad de 1993, le biais est inévitable et tirer un échantillon à partir d'un autre accentue le biais. De ce fait l'EDS du Tchad, 1998 qui est la toute première enquête par sondage réalisée au niveau national dont l'un des objectifs étaient de fournir des informations détaillées sur la situation démographique et sanitaire du pays. C'est la seule source qui permette d'estimer précisément les niveaux, tendances et déterminants de la mortalité des enfants au Tchad. Le dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) réalisé au Tchad en avril 1993 a révélé une population de 6 279 931 habitants dont 48,4% de sexe masculin et 51,6% de sexe féminin. La population est inégalement répartie sur l'ensemble du territoire. Environ 47% de la population vit concentrée sur 10% du territoire national dans les régions méridionales du pays. Toutefois, sur le plan national la densité moyenne est relativement faible (4,9 habitants/km2). Mais, elle varie d'un habitant au km2 dans le nord Borkou Ennedi Tibesti (BET) 52 habitants au km2 dans le sud Logone Occidental (EDST, 1998). Cette forte densité s'explique d'une part, par les conditions climatiques favorables à l'agriculture, et d'autre part par la localisation de la capitale économique et industrielle du pays dans cette région. Le pays présente une population jeune avec 48% de la population âgée de moins de 15 ans et seulement 3,5% de plus de 65 ans. Tableau 6: Les indicateurs démographiques de base cités dans l'EDST, 1998
Source : EDST, 1998
On note un taux d'accroissement naturel moyen annuel de la population de 3,0% sur la période de 1990-2003 (UNICEF, 2005), ce qui signifie que la population tchadienne est appelée à doubler tous les 23,3 ans et devrait avoir atteint 9 000 00016(*) habitants environ en l'an 2005. Ce taux accroissement moyen annuel élevé est imputable en grande partie au niveau élevé de la fécondité et à une baisse relative de la mortalité. Car il était de 2,3% pour la période de 1970-1990 (UNICEF, 2005). Avec un taux d'urbanisation de 21,4%, en Afrique centrale, le Tchad est l'un des pays les moins urbanisés de la sous région. En dépit de la large définition du milieu urbain adoptée lors de l'EDST de 1998, le Tchad comptait 44 villes de moins de 5 000 habitants et 40 villes de plus de 5 000 habitants. En 1968, seulement 9 villes avaient plus de 10 000 habitants ; elles étaient 25 en 1993. Enfin, 40% de la population urbaine est concentrée à N'Djamena la capitale. * 16 Les 9 000 000 d'habitants ont été estimés à partir de la relation : Pt=P0 (1+r)t . Avec P0=6 279 931 habitants (RGPH du Tchad de 1993) et t=12 ans |
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