Caracteres des symboles royaux de l'egypte anciennepar Abidine AIDARA Ecole nationale des arts et métiers de la culture - Master 2024 |
II. 1. METHODE ET TYPE DE RECHERCHE.La méthodologie de recherche est un aperçu de la façon dont une recherche donnée est effectuée. Elle définit les techniques ou les procédures utilisées pour identifier et analyser les informations concernant un sujet de recherche spécifique. La méthodologie de recherche a donc à voir avec la façon dont un chercheur conçoit son étude de façon à pouvoir obtenir des résultats valides et fiables et atteindre ses objectifs de recherche. 2. 1. 1. METHODE DE RECHERCHE. Pour les besoins de notre étude, nous avons choisi de travailler avec la méthode qualitative. La recherche qualitative englobe la collecte et l'analyse de mots et de textes écrits ou parlés. Cette méthode de recherche est généralement utiliser lorsque notre but et nos objectifs sont descriptives, comme c'est le cas ici, nous étudions la perception d'une chose matériel comme les symboles royaux de l'Egypte ancienne. Ce type de données est essentiellement recueilli soit par le biais d'entretiens, d'observations et de groupes de discussion. 2. 1. 2. TYPE DE RECHERCHE. Pour ce qui est toujours de notre étude, nous avons porté notre dévolu sur la recherche de type descriptive. Car elle est une méthode de recherche qui utilise les mots pour décrire des populations (objets étudiés) tels qu'ils se produisent. La collecte de données est objective et systématique, sans variables indépendantes. Nous n'établissons pas de liens de cause à effet, mais allons plutôt observer et mesurer les caractéristiques (caractères) des éléments étudiés. 2. 2. UNIVERS DE L'ENQUETE. L'univers est définit en fonction des objectifs de l'étude. On peut le définir en termes géographiques (une localité, une municipalité, un district, une province, un pays ou toute autre catégorie intermédiaire) ou en termes sectoriels (une population urbaine, les industries de la céramique, les producteurs de bois de feu). On doit également poser des limites temporelles à la définition de l'univers parce que sa composition et ses caractéristiques peuvent changer au fil du temps. 32 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Donc il est pertinent pour nous que l'univers ait des limites spatiales qui coïncident avec les regroupements normalisés, d'usage courant ou officiels dans chaque pays, pour qu'il soit possible d'estimer ses dimensions à partir de bases d'information déjà existantes. Ainsi, nous avons défini de manière préliminaire l'univers au début de la conception méthodologique de notre étude, pour ensuite le préciser une fois qu'on connaît sa taille et sa distribution spatiale et temporelle, en révisant des informations existantes. D'où le choix de l'Egypte comme univers mais de manière plus précise nous allons vers l'Egypte ancienne ou celui dit pharaonique pour mieux canaliser notre question de recherche. 2. 2. 1. CADRE DE L'ETUDE DE L'EGYPTE ANTIQUE. L'Égypte utile demeure une étroite bande fertile de plus de 1 100 km de longueur qui s'ouvre au nord sur un delta de quelque 22 000 km2. La surface habitée couvre 3,5% du pays, soit environ 35 000 km2 sur 997 739 km2 (5% si l'on ajoute les bonifications agricoles post-1950). Le pays des pharaons est bordée à l'ouest par la Libye, suivant le 25e méridien de longitude est, conformément à l'accord de 1925. Au sud, avec le Soudan, la frontière est toujours en accord avec la délimitation définie par le condominium anglo-égyptien en 1899 ; elle suit le 22e parallèle de latitude nord avec un sensible aménagement accordé au Soudan en 1960 aux abords de la mer Rouge, la bande d'Halayeb, à présent contesté. Ces frontières rectilignes s'étendent respectivement sur 1 024 et 1 240 km. Les autres frontières terrestres délimitent à l'est le Sinaï, péninsule marquant la transition entre l'Afrique et l'Asie et qui fut sous contrôle israélien de 1967 à 1982. L'Égypte compte 255 km de frontière avec Israël et 11 km avec le territoire palestinien de Gaza. Le reste de ses frontières, soit 2 900 km, sont littorales ; elles s'étendent le long de la Méditerranée, du golfe de Suez, du golfe d'Aqaba et de la mer Rouge. Comme dit précédemment, le territoire de l'Égypte est constitué principalement de désert. Seuls 35 000 km2, soit 3,5 % de la superficie du pays est cultivée et habitée de manière permanente. L'essentiel du territoire égyptien se situe à l'intérieur de la large bande désertique qui s'étend d'ouest en est depuis la côte Atlantique de l'Afrique jusqu'en Asie du sud-ouest. 33 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES
L'histoire géologique de l'Égypte a donné naissance à quatre grandes régions naturelles : la vallée du Nil et le delta du Nil; le désert Libyque (désert occidental) à l'ouest du Nil; le désert Arabique (désert oriental) et l'Itbay à l'est du Nil; le Sinaï, au nord-est. Les mises en valeur de l'Égypte sont toutes très récentes et, pour l'essentiel, issues des grands chantiers hydrauliques engagés au XIXe siècle pour maîtriser le cours du fleuve, conserver ses eaux au-delà de la crue, étendre les surfaces irriguées et introduire de nouvelles cultures industrielles. Le canal de Suez, la conquête des déserts, le haut barrage d'Assouan, l'exploitation pétrolière, le tourisme et l'urbanisation ont fini de bouleverser l'Égypte traditionnelle. Elle reste toutefois « Misr um al-dunya » ou « l'Egypte mère du monde » se plaisent à dire les Égyptiens, soulignant l'antériorité universelle de leur civilisation, ou « l'Égypte don du Nil » selon l'expression d'Hérodote ; autant de formules qui figent les paysages des bords du Nil dans l'immuabilité et l'immortalité. Dans l'antiquité, on découpait le pays en deux parties que l'on appelle aujourd'hui la Basse-Égypte et la Haute-Égypte. Le haut et le bas ne réfèrent pas à notre vision occidentale nord-sud 34 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES du monde, mais au flux du Nil. Le Nil prenant sa source dans le sud et se jetant dans la Mer Méditerranée au nord, la Haute-Égypte correspond à la partie sud du pays alors que la Basse-Égypte correspond à la partie nord. De nos jours, on parle également de Moyenne-Égypte pour désigner la région d'Assiout qui se trouve au milieu du pays. Les points culminants de l'Égypte sont le mont Sinaï (2285 m), et Gebel Chayeb (2880 m), et son fleuve principale est le Nil dont la longueur est de 6671 km. 2. 2. 1. 1 L'HYDROGRAPHIE DE L'EGYPTE ANTIQUE: L'empire égyptien a duré plusieurs millénaires, et nous fascine encore aujourd'hui par sa longévité et l'héritage culturel qu'il nous a laissé. L'Egypte antique doit son essor et sa prospérité au Nil. Hérodote disait d'ailleurs que « l'Egypte est un don du Nil ». Qu'en est-il et quelles leçons tirer de l'Histoire aujourd'hui? A la source : le NIL. Ce n'est pas un hasard si l'on nomme la civilisation égyptienne « civilisation du Nil» car du fleuve dépendaient non seulement la prospérité de la nation et son existence même. Les Egyptiens ont divinisé le Nil pour ses bienfaits, il était pour eux le dieu Hâpy. Long de 6700 km, le fleuve déposait chaque année au moment des crues un limon fertile provenant d'Ethiopie qui fera de l'Egypte un véritable grenier à blé durant l'Antiquité. Les Egyptiens attendaient beaucoup des crues, puisque des crues trop faibles empêchaient une bonne irrigation, et des crues trop fortes provoquaient des inondations. Ils faisaient donc beaucoup d'offrandes au dieu Hâpy. Mais ils ne se contentaient pas d'offrandes et ont également effectué beaucoup d'aménagements hydrauliques grâce à des moyens humains, techniques et financiers considérables. Les dignitaires et pharaons égyptiens avaient bien saisi l'enjeu économique et politique que représentait l'eau, source de prospérité et par conséquent de stabilité et de renforcement de leur pouvoir. Ils savaient également qu'une bonne gestion de l'eau. Les scribes et la gestion de l'eau. Les scribes étaient évidemment des personnages clés dans cette gestion de l'eau. Ils utilisaient des nilomètres, c'est à dire des puits ou des escaliers aux parois graduées, 35 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES en communication avec le Nil, qui permettaient de surveiller avec précision le niveau des eaux lors des crues. Les scribes effectuaient des relevés réguliers afin d'estimer les récoltes à venir. Et, à partir de ces estimations, ils définissaient les impôts, déterminait aussi le développement social et culturel de l'Egypte, et donc son rayonnement. Ainsi Danielle Bonneau, papyrologue, soulignait dans ses recherches sur le nilomètre que celui-ci « a été un instrument de pouvoir. (...) Les effets de l'irrigation naturelle et de l'irrigation artificielle sont pour ainsi dire automatiquement prévisibles à partir des données nilo-métriques datées : «Tant d'eau, tant de blé». Le gouvernement du pays peut ainsi connaître plus de six mois à l'avance, la production agricole et, de là, le résultat des perceptions fiscales. (...) Par son caractère répétitif, par ses données numériques adaptées aux principaux points de la vallée, le nilomètre a modifiéì la portée de la connaissance géographique essentielle du pays ». Et elle concluait que le nilomètre «apparaît, par comparaison avec l'histoire des civilisations d'autres pays, comme un des progrès technologiques les plus anciens et les plus marquants de l'humanité ». Ainsi on peut affirmer que l'eau est donc à l'origine de la très grande prospérité de l'Egypte pharaonique. 36 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES 2. 2. 1. 2. LE CLIMAT Situé à une latitude subtropicale, l'Égypte constitue l'extrémité orientale du Sahara, formée de bas plateaux à l'ouest du Nil, relevée à l'est, au-dessus du fossé de la mer Rouge. La chaleur est torride en été, s'accroissant vers le Sud, où disparaissent pratiquement les précipitations, déjà très faibles dans le delta, où elles avoisinent 50 mm par an. La vallée du Nil, d'une largeur utile de 3 à 15 km, représente moins de 5 % de la superficie du pays, dont le reste est formé de déserts parsemés d'oasis. Le climat égyptien est méditerranéen sur la côte d'Alexandrie, semi-désertique à la hauteur du Caire (28,6°C de moyenne au mois de juillet contre 23 à Marseille et 24.9 à Dakar, source : Larousse), et complètement désertique dans le sud : il pleut en effet 42 mm par an même au Nord au Caire, contre 469 mm à Dakar (Source : Larousse). À Assouan et en Nubie, il peut faire jusqu'à 50°C. En automne, les températures oscillent entre 25 et 35°C du nord au sud. Les étés sont très chauds et dénués de précipitations avec des maximums moyens dépassant les 40 0C et des minimums moyens supérieurs à 22,5 0C. En hiver, les températures peuvent s'abaisser au-dessous de 0 0C, avec un minimum moyen autour de 5 à 7,5 0C et un maximum de 20 à 22,5 0C. Entre l'hiver et l'été, les saisons intermédiaires sont brèves. À l'exception de la période dite du khamsin (nom du sirocco en Égypte), les cinquante jours avant la Pentecôte copte, marquée par de puissantes tempêtes de sable avec des vents. La rareté des précipitations, voire l'hyperaridité, marque l'ensemble du territoire. La zone littorale au nord du 300 de latitude nord présente des affinités méditerranéennes, la pluviosité y atteint en effet 189 mm à Alexandrie, 141 mm à Marsa Matruh et même 300 mm à Rafa. L'agriculture pluviale reste néanmoins anecdotique. Les totaux annuels chutent rapidement vers le sud: il ne tombe plus que 28 mm d'eau au Caire, 9 mm à Siwa et 6 mm au Fayoum avec des irrégularités très fortes et des pluies violentes. Plus au sud encore, au-delà du 28e degré de latitude nord, le climat devient hyperaride. Le désert Libyque est même considéré comme la zone la plus aride du Sahara. 37 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES L'oasis de Dakhla ne reçoit guère plus de 1 mm par an et Assouan, 3 mm. Dans ces conditions, il est aisé de comprendre combien l'Égypte est dépendante du Nil, sa seule source en eau en dehors de quelques forages dans les nappes aquifères fossiles et alluviales. 2. 2. 1. 3. UN CLIMAT DÉSERTIQUE A / DES PLUIES RARES. L'Égypte est pratiquement tout entière dans la zone tropicale aride. L'ensemble du pays est soumis au climat désertique. L'air y est sec. Seule une étroite bande proche de la Méditerranée reçoit quelques précipitations (Alexandrie, 166 mm, surtout en hiver; Port-Saïd, 173 mm). Les pluies se raréfient rapidement du nord au sud: Le Caire, 42 mm ; Beni-Souef, 6,4 mm ; Louqsor, 4 mm ; Assouan, 1 mm. Elles sont caractérisées par une grande variabilité interannuelle. Les printemps (jusqu'au mois de mai) sont doux, ensoleillés et sujets à de brusques variations de température. Un aspect des montagnes du Sinaï, en Égypte. L'Égypte est pratiquement tout entière dans la zone tropicale aride. L'ensemble du pays est soumis au climat désertique. L'air y est sec. Seule une étroite bande proche de la Méditerranée reçoit quelques précipitations (Alexandrie, 166 mm, surtout en hiver; Port-Saïd, 173 mm). Les pluies se raréfient rapidement du nord au sud: 38 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Le Caire, 42 mm ; Beni-Souef, 6,4 mm ; Louqsor, 4 mm ; Assouan, 1 mm. Elles sont caractérisées par une grande variabilité interannuelle. Les printemps (jusqu'au mois de mai) sont doux, ensoleillés et sujets à de brusques variations de température. B / DES TEMPÉRATURES ESTIVALES PARTOUT ÉLEVÉES. Les températures estivales sont partout élevées, avec un accroissement du nord au sud, ainsi qu'en témoignent les moyennes des maximums de juillet : 30,1 °C à Alexandrie, 35,8 °C au Caire, 36,9 °C à Beni-Souef, 39,4 °C à Louqsor, 41,5 °C à Assouan. Cependant, les moyennes des minimums de janvier sont en général de plus en plus accusées vers l'intérieur du pays : Alexandrie, 8,8 °C ; Le Caire, 9,4 °C ; Beni-Souef, 6,6 °C ; Louqsor, 6,3 °C. La température moyenne de juillet est de 28,6 °C au Caire, de 26,2 °C à Alexandrie ; celle de janvier, de 13,8 °C au Caire, de 13,6 °C à Alexandrie. Le caractère aride et continental du pays s'affirme avec la décroissance des taux d'humidité moyenne de l'année : Alexandrie, 68 % ; Le Caire, 50 % ; Beni-Souef, 51 % ; Louqsor, 34 % ; Assouan, 22 %. Les vents soufflent normalement du secteur nord, mais ceux du sud et de l'est, dus au passage de dépressions, occasionnent un froid piquant en hiver et des nuages de sable au printemps (le khamsin). La meilleure saison touristique est l'automne, et même la période de décembre à février en Haute-Égypte. C / LE DÉSERT La plus grande partie de l'Égypte est constituée de déserts, à l'intérieur du Sahara. L'ensemble fait partie du vieux socle cristallin africain, portant une couverture sédimentaire de grès nubiens (mésozoïque continental) surmontés de crétacé (surtout calcaire) et de nummulitique plus ou moins relevé et cassé. . Le Sinaï est ainsi un horst, isolé entre les fossés tectoniques de Suez et de Aqaba, fortement relevé vers le sud (2 637 m) et plongeant au nord sous des plateaux sédimentaires modelés en gigantesques cuestas. 39 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Un aspect de la province du Fayoum, au sud-ouest du Caire, en Haute-Égypte, au sud-ouest du Caire, en Haute-Égypte.
Le désert libyque, à l'ouest du Nil, couvre les deux tiers de l'Égypte. Il est formé d'un plateau très aride, souvent barré par des dunes. Un erg difficilement franchissable borde la frontière occidentale. Le désert occidental serait à peu près totalement vide d'hommes sans l'existence de quelques profondes dépressions, dont celles de Kharguèh, de Dakhla, de Farafra et de Bahriya, qui sont logées sur des accidents structuraux affectant la couverture. Les plus septentrionales sont au-dessous du niveau de la mer, au fond desquelles affleurent des lignes de sources (correspondant à une nappe souterraine, en partie fossile, descendant du Tibesti vers la Méditerranée). Ces dépressions nourrissent des oasis où des sédentaires cultivent dattiers, céréales et légumes. Le dépôt salin de la dépression de Kattara est situé à 133 m sous le niveau de la mer. 40 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES 2. 2. 1. 4. L'ECONOMIE DANS L'EGYPTE ANCIENNE. Quand on pense à la civilisation de l'ancienne Égypte, on évoque immédiatement des monuments majestueux, des objets luxueux ou des croyances sophistiquées relatives à l'au-delà. Cependant, les formes d'organisation sociale et économique qui expliqueraient de telles réalisations demeurent toujours en grande partie dans l'ombre. Tout d'abord, l'économie s'est rapidement développée en Egypte grâce à la présence du Nil qui facilite les échanges. Mais elle repose essentiellement sur l'agriculture, et ce pour plusieurs raisons : -les crues prévisibles du Nil qui permettaient les cultures -les systèmes d'irrigations -la diversité des produits qui permettent soit de se nourrir (céréales, légumes, fruits ...) que de se vêtir (lin). Cependant la terre n'est que très rarement propriété de celui qui la cultive, la terre appartient à Pharaon qui donne la gérance de ses domaines aux temples et aux dignitaires qui se chargent de la faire exploiter. C'est donc pharaon qui est détenteur de l'essentiel des richesses du pays, mais il existe une forme de redistribution sous forme de salaire des fonctionnaires, aides en cas de famines. Toute personne exerçant une activité professionnelle paie l'impôt à pharaon soit en nature (une partie de la production pour un agriculteur, soit en corvée, en biens, en bétail). Les scribes sont chargés de calculer et de percevoir l'impôt. En ce qui concerne le commerce, les échanges commerciaux repose sur le troc (un objet est échangé contre un autre bien de valeur équivalente) jusqu'au moyen empire qui voit l'apparition de la monnaie : le deben. A l'intérieur du pays, les biens échangés sont : les surplus de production des paysans, des objets fabriqués par les artisans (poteries, pièces de lin...). En ce qui concerne les échanges avec d'autres pays les biens auparavant cités auxquels s'ajoutent les produits extraits des mines (pierres), le papyrus, objets en pierre. Tous les biens sont commercialisables. 41 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Les échanges se faisaient par voix terrestres fil de caravane ou bien par bateaux qui remontaient et descendaient le fleuve chargés de biens divers, car l'Egypte ne fait pas que vendre elle achète aussi aux pays voisins, elle importe de l'encens, de l'ivoire, du bois, de l'or, de l'ébène des animaux sauvages, des pierres précieuses... Tous ces échanges étaient contrôlés par pharaon, qui prélevait un impôt sur les biens. En outre, le recours à l'archéologie s'avère indispensable pour combler les lacunes dans la documentation écrite. Des chercheurs comme Covert van Driel ont insisté à juste titre sur l'erreur consistant à nier l'existence de ce qui ne figure pas dans les textes. De nombreux objets de transactions communes n'ont pas laissé de trace matérielle (à cause de leur nature périssable ou transformable, comme les aliments, le sel, les étoffes, les aromates ou les métaux) ni textuelle (parce qu'ils circulaient en marge des institutions ou à cause de leur humble nature), bien que leur poids économique ne puisse être négligé. D'où l'importance, entre autres, des découvertes archéologiques de navires marchands naufragés, de textes évoquant les versements fiscaux effectués par des pêcheurs ou des producteurs de sel, de vestiges de grains, animaux et fibres végétales, et, surtout pour d'autres périodes, de traces de production préindustrielle, comme celles préservées dans la glace du Groenland. Les preuves de l'emploi de métaux précieux dans les échanges, ainsi que les versements d'or et d'argent au fisc par des marchands, des cultivateurs, des pêcheurs ou des artisans, sont autant d'indices qui plaident en faveur de l'existence de marchés où les métaux circulaient, aussi, en marge des institutions et des transactions, réseaux de redistribution et systèmes de récompenses qu'elles alimentaient. Ces marchés permettaient donc la transformation des produits en or et en argent, suggérant l'existence d'une demande ainsi que de la possibilité d'accumulation de métaux précieux. Ces derniers faisaient l'objet, par la suite, de prélèvements fiscaux, de thésaurisation et d'investissements dans des secteurs divers. Ainsi, par exemple, le grand papyrus Harris I indique que le poids de « l'argent, correspondant aux biens provenant des contributions des serfs qui ont été donnés au domaine du dieu », allait jusqu'à 328 et 382 kg, selon deux passages du texte. Étant donné que ces livraisons d'argent sont accompagnées d'autres livraisons en grain, bétail, légumes et produits divers, il semble qu'elles correspondaient effectivement à des remises de métal et non à des évaluations d'autres produits en argent. 42 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES En outre, elles relèvent uniquement de la production d'un nombre très réduit de temples ; comme l'Égypte ne produisait pas d'argent, ces passages révèlent que les serfs au service de ces institutions pouvaient en obtenir des quantités considérables, vraisemblablement en échange d'une partie de leur production. Reste pourtant à définir les limites tant de la demande que de l'étendue de ces opérations commerciales, limites qui témoignent du volume des échanges effectués dans les marchés et du poids global de ceux-ci dans l'économie. 2. 2. 1. 5. POPULATION DE L'EGYPTE PHARAONIQUE. Le peuple, ou population de l'ancienne Egypte avait plusieurs appellation parmi lesquels celui de peuple des pyramides. Comment vivait le peuple de l'ancienne Egypte au temps des pyramides ? Quels étaient ses moeurs, ses coutumes, ses rites et ses croyances ? Les textes administratifs, la littérature, les représentations de la vie quotidienne peintes ou sculptées dans les chapelles funéraires nous apportent, sur tous ces points, une documentation exceptionnelle. Au III millénaire, la vallée du Nil connut une forte poussée démographique, indissociable d'une activité rurale de mieux en mieux organisée et d'une économie de plus en plus rentable. On estime, en effet, que la population égyptienne est passée de 850 000 habitants en 3 000 av. J.-C. à 2 millions vers 1750 av. J.-C, pour une superficie d'environ 25000 km2. Modelée au cours du IVe millénaire av. J.-C. par les diverses migrations qui concentrèrent les populations le long du Nil, entre l'Afrique et la Méditerranée, la population égyptienne aboutit ainsi, après quelques siècles de mélanges ethniques, à un type bien marqué. La statuaire de l'Ancien Empire en donne une illustration physique remarquable : l'homme égyptien est de taille moyenne ; ses traits sont fins, ses cheveux sont noirs et raides, rarement crêpés. 1. La démographie et ses statistiques en Egypte ancienne. Harcol Willems dans "les textes des sarcophages et la démocratie" aborde un sujet sensible et particulièrement intéressant : la démographie égyptienne et comment établir des statistiques "fiables". Aujourd'hui nous disposons uniquement de grandeurs très larges et très incertaines. Nous ne possédons pas de chiffres très précis, ni de recensements globaux. 43 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES L'auteur évoque les chiffres de l'égyptologue Kraus qui parle de 7 millions d'Egyptiens vers 525 av. JC, mais une chute énorme au 3e siècle avec seulement 3 millions puis une lente hausse. Mais prouvant de tels chiffres ? Impossible car les sources utilisées sont incertaines. Nous disposons des éléments restreints pour différentes régions comme le fayoum, la Moyenne Egypte. Au Nouvel Empire, on lit parfois, 4 millions d'habitants ou 3... et moitié moins au Moyen Empire (selon Butzer). Ensuite, il y a l'espérance de vie. Là encore malgré des échantillons très intéressants fournis par différents cimetières, difficile de généraliser. Par exemple, à Amarna, dans le cimetière populaire (voir pharaon magazine hors-série n°5), l'espérance de vie des individus ne dépasse pas 30 ans (moyenne). En moyenne (très large), on estime souvent que l'espérance de vie en Egypte ancienne se situe entre 25 et 35 ans. Et encore faut-il ajuster selon les périodes.
Ils sont considérés comme les piliers de la société, ils recopient les textes sacrés, prennent en note les messages royaux , tiennent les registres. Les autres fonctionnaires d'importance
48 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Ensuite viennent les fonctionnaires aux fonctions diverses, inspecteur au palais, gardiens d'oies par exemple il y a plein d'exemples. Les postes administratifs les plus élevés sont le plus souvent héréditaires, les autres fonctionnaires sont recrutés parmi la classe moyenne. 2. 2. 1. 7. STRUCTURE SOCIALE EN ÉGYPTE ANCIENNE La société de l'Égypte ancienne était strictement hiérarchisée: au sommet se trouvait le roi, puis son vizir, les membres de sa cour, les prêtres et les scribes, les gouverneurs régionaux (appelés par la suite "nomarques"), les généraux de l'armée (après la période du Nouvel Empire, C. 1570-1069 avant notre ère), les artistes et les artisans, les surveillants gouvernementaux des chantiers (superviseurs), les paysans et les esclaves. La mobilité sociale n'était pas encouragée, ni observée pendant la majeure partie de l'histoire de l'Égypte, car on pensait que les dieux avaient décrété l'ordre social le plus parfait, conforme à la valeur centrale de la culture, la ma'at (ou maât, harmonie et équilibre). La ma'at était la loi universelle qui permettait au monde de fonctionner comme il le devait et la hiérarchie sociale de l'Égypte ancienne était censée refléter ce principe. Le peuple croyait que les dieux lui avaient donné tout ce dont il avait besoin, qu'ils l'avaient installé dans le pays le plus parfait de la terre et qu'ils avaient ensuite placé le roi au-dessus de lui en tant qu'intermédiaire entre les royaumes mortel et divin. La première responsabilité du souverain était de maintenir la ma'at et, lorsque cela était accompli, toutes les autres obligations de sa fonction se mettaient naturellement en place. Un monarque égyptien ne pouvait cependant pas superviser personnellement tous les aspects de la société, et c'est pourquoi le poste de vizir fut créé dès le début de la période dynastique (c. 3150- c. 2613 avant notre ère). Le vizir (une sorte de premier ministre) déléguait des responsabilités aux autres membres de la cour, envoyait des messages par l'intermédiaire de scribes, et supervisait également l'armée et les opérations des gouverneurs régionaux, les projets de travaux publics et la collecte des impôts, parmi ses nombreuses autres fonctions. 49 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Travailleurs égyptiens Horus3 (CC BY-SA) Au bas de cette hiérarchie se trouvaient les esclaves (les personnes qui ne pouvaient pas payer leurs dettes, les criminels ou les personnes prises dans les guerres) et, juste au-dessus d'eux, les paysans qui représentaient 80 % de la population et fournissaient les ressources qui permirent à la civilisation de survivre et de s'épanouir pendant plus de 3 000 ans. Pour autant que nous le sachions, l'habitation humaine dans la région du désert du Sahara remonte à environ 8000 avant J.-C. Ces personnes migrèrent vers la vallée du Nil pour s'installer dans la région luxuriante connue sous le nom d'oasis du Fayoum (également Al-Fayoum). Une communauté agricole s'établit dans cette région dès 5200 avant notre ère et des poteries ont également été trouvées dans la même région, datant de 5500 avant notre ère. Il convient de noter que ces dates ne concernent que les communautés agraires établies, et non l'occupation humaine initiale de la région du Fayoum, qui remonte à environ 7200 avant notre ère. L'avènement des dieux et des villes: Les gens se regroupèrent en tribus pour se protéger des dangers et l'une de leurs défenses les plus importantes était la croyance dans le pouvoir protecteur de leurs dieux personnels. 50 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Le Fayoum vers 5000 avant J.-C. était un paradis luxuriant dans lequel les gens auraient joui d'une vie assez confortable avec une eau et des ressources naturelles abondantes. Cependant, à un moment donné, vers 4000 avant notre ère, une sécheresse semble avoir modifié ces conditions de vie idéales. Les eaux s'asséchèrent et la faune se déplaça pour trouver un environnement plus approprié. Les populations qui s'étaient établies dans la région migrèrent vers la vallée du Nil, laissant l'oasis du Fayoum relativement désert. Ces personnes formèrent ensuite les communautés qui devinrent les premières villes égyptiennes le long du Nil. Cette migration s'inscrit dans l'ère connue sous le nom de période prédynastique en Égypte (c. 6000- c. 3150 avant notre ère), avant l'établissement d'une monarchie. Delta du Nil - Jacques Descloitres (NASA) (CC BY-NC-SA) À cette époque, on pense que les gens se regroupèrent en tribus pour se protéger de l'environnement, des animaux sauvages et des autres tribus. L'une de leurs défenses les plus importantes contre tous ces dangers était la croyance dans le pouvoir protecteur de leurs dieux personnels. L'égyptologue et historienne Margaret Bunson commente ce point: 51 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Les Égyptiens vivaient avec des forces qu'ils ne comprenaient pas. Les tempêtes, les tremblements de terre, les inondations et les périodes de sécheresse semblaient tous inexplicables, mais le peuple était conscient que les forces naturelles avaient un impact sur les affaires humaines. Les esprits de la nature étaient donc considérés comme puissants en raison des dommages qu'ils pouvaient infliger aux humains. (98). De la même manière que les gens étaient conscients de la capacité nocive de ces forces, ils croyaient également qu'elles pouvaient protéger et guérir. Cette croyance précoce en des forces surnaturelles s'exprimait sous trois formes :
Au cours de la période prédynastique, l'animisme était la principale interprétation de l'univers, comme c'était le cas pour les premiers habitants de la plupart des cultures. Bunson écrit : "Par l'animisme, l'humanité chercha à expliquer les forces naturelles et la place des êtres humains dans le schéma de la vie sur terre" (98). Avec le temps, l'animisme conduisit au développement du fétichisme par la création de symboles (tels que le djed ou l'ânkh) qui représentaient à la fois un concept supérieur et avaient leurs propres pouvoirs innés.
52 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Le fétichisme se ramifia ensuite en totémisme par le développement de forces spirituelles spécifiques qui surveillaient et guidaient un individu, une tribu ou une communauté. Une fois que le totémisme devint la pensée acceptée du fonctionnement du monde, ces forces furent anthropomorphisées (dotées de caractéristiques humaines) et devinrent les dieux et déesses de l'Égypte ancienne. Ces divinités constituèrent le fondement de la culture pendant les 3 000 années suivantes. Les dieux avaient créé le monde, tous ses habitants, et tout établi sur le principe de l'harmonie et de l'équilibre. La ma'at fut établi lors de la création du monde, grâce au pouvoir du hékaou (heka, magie), et l'harmonie était donc valorisée dans la culture égyptienne comme le concept déterminant d'une vie stable et productive. Si l'on vivait en équilibre, selon la volonté des dieux, on jouissait d'une vie bien remplie et, chose toute aussi importante, on contribuait à la joie et au succès de sa communauté et, par extension, du pays. Chacun bénéficiait de la connaissance de sa place dans l'univers et de ce que l'on attendait de lui, et c'est cette pensée qui donna naissance à la structure sociale de la civilisation. 2. 2. 1. 8. LES CLASSES SOCIALES Comme dans la plupart, sinon la totalité, des civilisations depuis le début de l'histoire, les classes inférieures fournissaient les moyens de mener une vie confortable à leurs supérieurs, mais en Égypte, la noblesse prenait soin des classes inférieures en leur fournissant des emplois et en distribuant de la nourriture. Comme le roi représentait les dieux et que les dieux avaient créé le monde, le roi possédait officiellement toutes les terres. Cependant, conformément à maât, il ne pouvait pas prendre au peuple tout ce qui lui plaisait, mais recevait des biens et des services par le biais de l'impôt. Les taxes étaient prélevées et collectées par les bureaux du vizir et, une fois stockées, ces biens étaient ensuite redistribués au peuple. On sait beaucoup de choses sur les emplois de la classe supérieure. Le roi gouvernait en déléguant des responsabilités à son vizir, qui choisissait ensuite les meilleures personnes sous ses ordres pour les tâches nécessaires. Les bureaucrates, les architectes, les ingénieurs et les artistes réalisaient les projets de construction nationaux et la mise en oeuvre des politiques, et les chefs militaires s'occupaient de la défense. Les classes inférieures fournissaient les moyens de mener une vie confortable à leurs supérieurs et la noblesse prenait soin de ses inférieurs en leur fournissant des emplois et en distribuant de la nourriture. 53 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Les prêtres servaient les dieux, et non le peuple, et s'occupaient du temple et des statues des dieux, tandis que les médecins, les dentistes, les astrologues et les exorcistes traitaient directement avec les clients et leurs besoins grâce à leurs compétences en magie et à l'application de médicaments. Il fallait travailler si l'on voulait manger, mais les emplois n'ont jamais manqué dans l'histoire de l'Égypte et tout travail était considéré comme noble et respectable. Par conséquent, cette redistribution n'était pas une "aumône" ou une charité, mais un juste salaire pour le travail accompli. L'Égypte était une société sans argent liquide jusqu'à l'arrivée des Perses en 525 avant J.-C. et le commerce était donc effectué par le biais du système de troc basé sur une unité monétaire connue sous le nom de deben. Sennedjem dans l'au-delà - Jeff Dahl (Public Domain) Il n'y avait pas de pièce de monnaie en deben mais le deben représentait l'unité monétaire universellement acceptée utilisée pour fixer la valeur d'un produit. Si une natte tissée coûtait un deben et un litre de bière le même prix, la natte pouvait être échangée équitablement contre la bière. Les travailleurs étaient régulièrement payés en bière pour une journée de travail, car la bière était considérée comme plus saine à boire que les eaux d'Égypte et plus nutritive aussi, mais les gens étaient également payés en pain, vêtements et autres biens pour leur travail. 54 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES Les détails des emplois des gens sont connus grâce à des rapports médicaux sur le traitement des blessures, des lettres et des documents écrits sur diverses professions, des oeuvres littéraires (comme la Satire des métiers), des inscriptions funéraires et des représentations artistiques. Ces témoignages présentent une vue d'ensemble du travail quotidien dans l'Égypte ancienne, de la façon dont les emplois étaient exercés et, parfois, de ce que les gens pensaient de leur travail. Les Égyptiens semblent avoir été fiers de leur travail, quelle qu'ait été leur profession. Chacun avait quelque chose à apporter à la communauté, et aucune compétence n'était considérée comme non essentielle. Le potier qui fabriquait des tasses et des bols était aussi important pour la communauté que le scribe, et le fabricant d'amulettes aussi vital que le médecin. Pour gagner sa vie, indépendamment de ses compétences particulières, il fallait participer aux projets de construction monumentaux du roi. Bien que l'on croit généralement que les grands monuments et temples d'Égypte ont été réalisés grâce au travail des esclaves, en particulier des esclaves hébreux, il n'existe absolument aucune preuve à l'appui de cette affirmation. Les pyramides et autres monuments furent construits par des ouvriers égyptiens qui avaient soit donné de leur temps comme service communautaire, soit avaient été payés pour leur travail. Du sommet de la hiérarchie à la base, chacun comprenait sa place et ce qui était exigé de lui pour sa propre réussite et celle du royaume. Pendant la majeure partie de l'histoire de l'Égypte, cette structure fut respectée et la culture prospéra. Même pendant les périodes dites "intermédiaires", au cours desquelles le gouvernement central était faible ou même divisé, la hiérarchie de la société était reconnue comme immuable, car il était évident qu'elle fonctionnait et produisait des résultats. Vers la fin du Nouvel Empire, cependant, le système commença à s'effondrer, car ceux qui étaient au sommet commencèrent à négliger ceux qui étaient au bas de l'échelle et les membres des classes inférieures perdirent confiance en leur roi. 55 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES 2. 2. 1. 9. LES GRANDES PÉRIODES DE L'HISTOIRE EGYPTIENNE La période prédynastique va de -8000 à -3150. Elle contient l'évolution des peuples du Nord (delta du Nil) et du Sud (Sud de l'Egypte, Nord du Soudan). La succession de souverain du Sud est appelée "dynastie 0", ce sont eux qui prendront le pouvoir sur le Nord, réunifiant vers 3150 avant JC la population du Nil. ? La période thinite, du nom de la capitale Thinis, fut la première de la civilisation égyptienne. Elle va de -3150 à -2700 et se caractérise par la mise en place de l'administration royale et d'une organisation à grande échelle pour gérer un territoire hostile et particulièrement grand. Elle inclu les dynasties I et II. ? L'ancien empire court de -2700 à -2200, il est divisé en plusieurs périodes. C'est un temps d'organisation de l'Etat, qui est divisé en provinces. L'administration accroit son autorité et profite de la paix et de la prospérité pour se lancer dans de grands travaux. A partir de la IIe dynastie la religion prend son essor, le pharaon devient un Dieu. Sa sépulture évolue, passant d'un mastaba à une pyramide à degrés, puis à une pyramide à faces lisses (IIIe - VIe dynastie). La société progresse, développant l'art, l'architecture, la sculpture, les sciences. ? La première période intermédiaire fut courte (-2200 à -2030), mais deux dynasties et 15 pharaons se succédèrent sur le trône. C'est une période d'instabilité qui aboutira à une conception différente de la pratique religieuse et du statut du pharaon. ? Le moyen empire (-2030 à -1786) commence par un conflit entre les IXe et Xe dynasties, maîtresses du Nord et la XIe, conservant le pouvoir au Sud. En -2033 le Sud prit militairement le Nord et réunifia le pays, on parle alors du début du moyen empire. La capitale sera déplacée à Thèbes, puis à Itchtaouy (Memphis). De nombreuses expéditions eurent lieux vers le Moyen-Orient, développant le commerce. ? La deuxième période intermédiaire, qui va de -1674 à -1550 est marquée par l'envahissement du territoire par les Hyksôs, un groupe ethnique venant d'Asie de l'ouest. Il semble que cet envahissement n'ai pas été spécialement violent. C'est surtout l'affaiblissement du pouvoir du pharaon sur certains territoires du Nord qui fit basculer le trône au profit d'une XIIIe dynastie étrangère. 56 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES ? Le nouvel empire (-1550 à -1000) marque l'apogée de la civilisation égyptienne, avec le développement des arts, de la science, et des relations entre les peuples d'autres régions. ? La troisième période intermédiaire arrive au début du Ier millénaire à cause de la fragilité des pharaons face aux prêtres. Les nouvelles dynasties sont issues des classes militaires ou religieuses et parviennent avec difficulté à maintenir une cohésion sur l'ensemble du Nil. Les principales villes sont déplacées vers le delta, qui devient le centre de la civilisation égyptienne. ? La basse époque commence vers -715 et représente la fin de la civilisation antique égyptienne. Les dynasties qui se sont succédées étaient toutes d'origine étrangère (Ethiopie, Assyrie, Libye, Perse) mais respectèrent les usages en cours, n'imposant pas leurs modes de vie. La civilisation égyptienne antique disparut par la suite avec son intégration dans l'Empire perse en tant que province, puis dans l'Empire romain. 2. 2. 2. POPULATION PARENT. Définir la population ou l'univers d'enquête revient à répondre à la question :« Qui sont les personnes qui doivent être interrogées, si on pouvait les interroger toutes? » La population d'une enquête s'appelle aussi univers d'enquête, population de référence, population-mère ou population. La population d'une enquête peut être différente selon l'objectif poursuivi par l'enquête. Ainsi, dans la nôtre qui vise la description, nous voulons par exemple étudier les caractères des symboles royaux de l'Egypte ancienne, la population correspondra à l'ensemble des symboles de l'Egypte. L'enquête vise à étudier pourquoi les pharaons portent ses symboles et pas tout le monde, après avoir décris comment sont les caractères des symboles. Il est aussi important de choisir des critères préétablis pour le choix de la population cible.
2. 3. LA STRATEGIE DE LA RECHERCHE. Elle s'articule autour de la recherche documentaire, l'échantillonnage, la collecte et le mode de traitement des données. 57 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES 2.3.1. RECHERCHE DOCUMENTAIRE : La recherche documentaire est un travail consistant à identifier, collecter et traiter des données informatives sur notre sujet à travers l'étude de sources officielles ou universitaires. Elle repose sur une méthode structurée par des étapes qui vont permettre de construire une stratégie de recherche documentaire. Mais dans ce contexte actuel, marqué par la surcharge d'informations, il est primordial d'appliquer une méthodologie pour acquérir des données fiables sur notre sujet. ? Définir le sujet: Le sujet de notre étude est : « caractères des symboles royaux de l'Egypte ancienne ». ? Cerner le sujet: Cerner notre sujet est une étape clé pour établir une stratégie de recherche efficace en précisant ses caractéristiques. Pour cela on peut adopter la méthode QQQOCP :
U Comment chercher les documents. Cette étape consiste à interroger les sources choisies au moyen de différentes techniques de recherche afin d'obtenir la documentation en rapport avec son sujet : 4. La recherche par mots clés : Les mots-clés reflètent les concepts déterminés lors de la préparation de la recherche. Un sujet peut avoir plusieurs mots-clés pour préciser ou résumer les idées. Ils doivent être courts (pas de phrase) et écrits sans accents et sans majuscules. On peut également s'appuyer sur des opérateurs logiques, ET, OU et SAUF, qui permettent en liant les termes de trouver une information : V' ET permet d'obtenir des termes communs aux ensembles visés ; V' OU permet d'avoir les mots-clés qui appartiennent aux deux ensembles visés, où à l'un ou à l'autre ; V' SAUF permet l'interdiction d'un mot-clé ainsi que l'élimination des documents que l'on ne souhaite pas obtenir. 4. La recherche par expression : L'utilisation de guillemets est utile lorsque l'on veut lancer une recherche sur une « chaîne de caractères », c'est-à-dire les mêmes mots dans le même ordre. Ce type de recherche permet de rechercher précisément une expression. Par exemple « symboles royaux ». U Evaluer la qualité du document. Dans tout travail de recherche, il est important de pouvoir s'appuyer sur des données fiables, qu'elles soient électroniques ou imprimées. Il convient de faire preuve de jugement critique pour évaluer la pertinence et la fiabilité d'un document. Pour cela on peut appliquer plusieurs critères d'évaluation :
60 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES documents sur le sujet ? quelle est sa visibilité dans la littérature ? ? La pertinence du contenu du document : aborde-t-il le sujet à traiter ? est-il de niveau académique ? Pour se faire rapidement une idée on peut regarder : le titre, le résumé, les mots-clés, l'introduction et la conclusion, la table des matières ainsi que les titres de sections. ? L'objectivité de l'information : plus la démarche de l'auteur est scientifique et plus le propos sera objectif. L'information doit aussi se comparer à d'autres sources traitant du même sujet. ? La date du document. L'application d'une méthodologie rigoureuse en recherche documentaire vise à faciliter la structuration de notre travail de par la familiarisation avec le monde de l'information. Elle repose sur des étapes essentielles permettant de développer une habilité dans notre recherche afin de répondre de la manière la plus conforme possible à nos besoins d'informations. Enfin, ce processus révèle l'importance de bien juger et utiliser correctement ses sources d'information afin de garantir un travail associant richesse documentaire et exigence scientifique. 2.3.2. ECHANTILLONNAGE : L'échantillonnage est le processus de sélection d'un groupe d'individus (choses ou humains) qui va être interroger ou observer dans le cadre d'une étude et qui symbolise une population de référence. Il permet de mener des enquêtes à grand échelle en utilisant un échantillon de la population pour remplacer l'ensemble et ainsi mener le travail de manière réaliste. En effet, si nous voulons mener à bien une étude portant sur les caractères des symboles royaux de l'Egypte ancienne, interroger toutes les images de pharaon des musées et sites des pays du monde se révèle impossible. En utilisant une des différentes méthodes d'échantillonnage, nous allons pouvoir collecter des données et obtenir des résultats représentatifs de toute cette population (images). 61 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES
Le choix de la méthode d'échantillonnage implique subitement le choix d'une technique appropriée (technique typique ou raisonnée). L'échantillonnage raisonné que nous avons choisi pour cette étude est une technique dans laquelle, nous (chercheurs) se fions à notre jugement pour choisir les membres (éléments) qui feront partie de l'étude. Il s'agit d'un type d'échantillon non probabiliste, également appelé échantillon de jugement ou échantillon d'experts. Il nous permet de collecter des données qualitatives qui permettent de mieux comprendre notre sujet et d'obtenir des résultats précis. Il est facile de cibler les données d'une étude grâce aux échantillons raisonnés. La marge d'erreur est faible. Le processus de sélection est précis et efficace, car les candidats sont choisis en fonction de leurs caractères (types et couleurs). L'utilisation d'échantillons raisonnés permet d'obtenir des résultats substantiels en temps réel. 62 L'échantillonnage non probabiliste: choix délibéré des individus pour constituer l'échantillon en fonction de leurs objectifs, caractéristiques et connaissances Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES 2.3.2.4. TAILLE DE L'ÉCHANTILLON :
Une taille d'échantillon bien choisie renforce la crédibilité de notre étude et la qualité de nos conclusions. Alors nous avons au départ télécharger cinquante images dans lesquelles on peut voire le pharaon. Ces images sont toutes choisies dans le site WEB du grand musée du Caire. Ainsi nous allons à partir de critères préétablis, choisir la taille de notre échantillon d'étude à partir des critères préétablis. Et dans le cas de notre étude, deux (2) critères sont présélectionnés pour avoir la taille de l'échantillon:
2. Hélène Yvonne Meynaud et Denis Duclos dans: De l'échantillonnage à la remise du produit. 63 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES
D'abord, l'analyse des données de recherche est Selon Lecompte et Schensul (1999), un processus utilisé par les chercheurs pour réduire les données à un récit et les interpréter afin d'en tirer des enseignements. Exemple : Les données de formes et de couleurs représentent tout ce qui décrit le type, l'aspect chromatique, la texture ou une opinion qui est considérée comme une donnée de qualité. Ce type de données est généralement collecté par le biais d'observations qualitatives. Ensuite, l'analyse des données qualitatives fonctionnent un peu différemment des données numériques, car les données qualitatives sont constituées de mots, de descriptions, d'images, d'objets et parfois de symboles. Enfin pour obtenir un aperçu d'informations aussi complexe et impossible avec une machine, nous avons porté notre choix sur l'analyse des contenus de façon manuelle. 2.3.5.2. L'ANALYSE DE CONTENU : Elle est largement acceptée et constitue la technique la plus fréquemment employée pour l'analyse des données dans le cadre de la méthodologie de recherche. Il peut être utilisé pour analyser les informations documentées provenant de textes, d'images et parfois d'objets physiques. A ce niveau, nous avons procédé à la transcription, au codage du matériel, à la pré - analyse et la catégorisation.
Le codage correspond à une transformation des données brutes du texte. Transformation qui, par découpage, agrégation et parfois dénombrement, permet d'aboutir à une représentation 1. Stephen L. SCHENSUL , Jean J. SCHENSUL , Margaret Diane LECOMPTE, Méthodes ethnographiques essentielles : observations, entretiens et questionnaires, Rowman Altamira, 1999 - 318 pages 67 Présenté par Abidine AIDARA sous la direction du Dr Papa Mamadou GAYE MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES ARTISTIQUES du contenu, ou de son expression, susceptible d'éclairer l'analyste sur des caractéristiques du texte Bardin : 102 cité par Ouellet et Mayer 1.
A/ LES COURONNES ET COIFFES
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