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Itineraire therapeutique et acces aux soins de sante mentale a Kisangani


par Victor Faraja Mubake
Université de Kisangani - Licence en psychologie clinique 2022
  

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c. Théories socio-psycho-géniques des facteurs du milieu ou psychosociales ou sociogenèse

De tout temps, on a pensé que la folie a des causes morales et ces facteurs moraux qui sont recherchés dans les situations plus ou moins dramatiques de l'existence : émotions, événements sociaux, catastrophes, passions, déceptions sentimentales, deuils abandons, etc. Ces causes morales se réduisent toujours à un radical commun : le rôle pathogène des difficultés de l'existence. A ce mouvement, se rattachent les théories socio-géniques où la maladie est considérée comme un effet de la structure sociale et de la pression qu'elle exerce sur l'individu, c'est-à-dire une étiologie morale.

Les avantages de cette conception résident dans son caractère optimiste et pragmatique, puisqu'une telle interprétation de fait psychopathologique le soustrait pour ainsi dire radicalement à la désespérante perspective des maladies endogènes ou lésionnelles.

Les difficultés qu'elles rencontrent sont liées à l'exigence des faits comme l'hérédité, la constitution et la pathologie organique qui s'accommodent mal de cette psychiatrie fluide.

Le danger provient d'une confusion inextricable entre la notion de maladie mentale et les variations de la vie des relations, qui implique pour chacun de nous, une possibilité de création statistiquement anormale. C'est-à-dire, qu'elle risque de s'heurter à l'impossibilité de définir et de saisir la maladie mentale, qu'elle court même le risque de la nier. C'est bien cette négation de la psychiatrie, appelée antipsychiatrie que tend le culturalisme anthropologique avec risque de nier la psychiatrie et de nier toute possibilité d'organisation personnelle, toute autonomie relationnelle de l'homme avec son milieu.

d. Théories organo-géniques dynamistes 

Comme les théories mécanistes, les théories organo-géniques dynamistes ou biopsychosociales ou encore mixtes admettent, certes, un processus organique qui constitue le substratum héréditaire, congénital ou acquis des maladies mentales. Mais elles s'en différencient parce qu'elles ne font dépendre directement et mécaniquement les symptômes des lésions. Autrement dit, tout en admettant une action déterminante d'un trouble générateur cérébral ou plus généralement somatique, elle font jouer un rôle considérable à la dynamique des forces psychiques dans la structure, ou si l'on veut dans la constitution du tableau clinique et l'évolution des maladies mentales. En d'autres termes, les maladies mentales sont constituées par la désorganisation de l'être psychique à des niveaux divers. Cette désorganisation étant conditionnée par des facteurs organiques. Cette conception est impliquée dans de nombreuses conceptions modernes.

En conclusion, nous estimons que ces quatre positions doctrinales ne sont pas systématiquement tenues par les auteurs qui adoptent tel point de vue ou tel autre. Mais ce sont des positions de base des tendances doctrinales qui définissent assez bien pour chacun, l'esprit dans lequel il envisage les problèmes psychiatriques :

- Pour les tenants de la première position, la psychiatrie se confond purement et simplement avec la neurologie ;

- Pour les tenants de la deuxième et troisième position, malgré certaines réticences ou confusions, on peut dire qu'ils adoptent une sorte de position de négation : la psychiatrie n'a rien avoir avec la pathologie, la neurologie et les sciences de la nature ;

- Pour les tenants de la quatrième position, la psychiatrie est une pathologie somatique, qui est une branche des sciences médicales. Mais son objet est la désintégration des fonctions neuropsychiques de base et la psychiatrie a pour objet, la maladie mentale qui tient en étant conditionnée par un désordre cérébral et représente une régression plus totale de la vie de relation.C'est ainsi que cette étude se place sur la même ligne de conduite de cette dernière théorie.

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