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Itineraire therapeutique et acces aux soins de sante mentale a Kisangani


par Victor Faraja Mubake
Université de Kisangani - Licence en psychologie clinique 2022
  

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1.3. Cadre théorique

Les positions doctrinales en psychiatrie sont nombreuses, mais elles peuvent être regroupées en quatre tendances : les théories organo-mécanistes, les théories psycho-dynamiques de l'inconscient pathogène, les théories socio-psycho-géniques des facteurs du milieu et les théories organogéniques dynamistes (Diongo, 2020, pp. 7-9) :

a. Théorie organo-mécanistes ou biomédicales

Les théories organo-mécanistes ou tout simplement médicales, sont des théories qui considèrent les maladies mentales comme ayant une étiologie organique, en sens que le schème étiopathogénique qu'elles proposent ou postulent, consiste à réduire les maladies mentales à des phénomènes élémentaires directement engendrés par des lésions cérébrales.

L'exemple typique de cette interprétation théorique est fourni par les rapports de délire et de l'hallucination. Le délire est basé sur l'hallucination causée par l'excitation mécanique du centre sensoriel. Le propre de ces théories est donc de considérer que les symptômes sont des produits mécaniques des lésions des centres fonctionnels. Les avantages de ces théories sont doubles :

- La maladie mentale y est conçue comme l'effet d'un processus cérébral. Ce qui permet de la considérer avec l'observation clinique, comme une maladie ou un accident pathologique au sens vrai et médical du terme ;

- Cette conception répond à la nature intime du trouble mental qui se relève à l'analyse comme une anomalie foncière.

Les difficultés : Sont celles que lui apposent le sens et la psychogenèse des symptômes de certaines maladies mentales comme la psychose réactionnelle, l'influence des situations et des conflits, etc.

Le danger est de mécaniser la maladie mentale et de la soustraire pratiquement à toute tentative de compréhension psychologique du clinicien et tout effort du psychothérapeute.

b. Théories psycho-dynamiques de l'inconscient pathogène ou psychanalytiques

Toute l'oeuvre de Freud, tout le corps de doctrine qu'il a édifié et son école psychanalytique a développé, constitue une théorie psychogénique des névroses envisagées comme l'effet des forces inconscientes qui peu à peu s'est appliquée aux psychoses. Le modèle théorique qui définit ce mouvement doctrinal est presque le même et qu'il tient aux deux points essentiels :

- L'inconscient représente un système des forces affectives refoulées qui ne se manifestent cliniquement que par une distorsion symbolique de leur sens comme les symptômes névrotique et obsessionnel, idées fixes, délire, hallucination, trouble de la conscience, etc.

- La formation de la pensée du rêve constitue le modèle des mécanismes psychopathologiques : l'inconscient est constitué par des forces instinctives (ça) ou répressives (sur-moi) qui ont au cours du premier développement libidinal de l'enfant lors de ses premiers relations objectales, formés des systèmes affectifs tel que les complexes de frustration, d'oedipe, de castration, etc. C'est le conflit de ces forces inconscientes avec le moi et la réalité qui détermine les maladies mentales.

Les avantages de cette position doctrinale sont dans sa perspective optimiste et thérapeutique car, ceux qui dépendent des relations sociales, fussent-elles originales et peuvent être modifiées par la relation psychothérapique.

Les difficultés auxquelles se heurte cette conception, tiennent au fait que la maladie mentale en général, ou si l'on veut tout le champ de la psychiatrie, ne peut être conçu hors de la pathologie organique héréditaire ou acquise, qui en conditionne manifestement certaines formes typiques.

Le danger de ces théories est de niveler par le bas toutes les formations et variations de l'existence normale et pathologique, sans se soucier de la forme structurale de la maladie mentale. Elle risque, elle aussi comme les théories psychogéniques des facteurs du milieu auxquelles elles s'apparentent, de nier la maladie comme telle.

Ainsi, la psychiatrie dynamique liée à la découverte de l'inconscient a constitué une réaction nécessaire contre le modèle mécaniste. Mais après avoir heureusement vivifiée la psychiatrie, elle a tendance à en entendre abusivement le champ en ramenant l'homme dit normal et le malade à un même dénominateur commun : l'inconscient. Il n'est peut-être exagéré de dire que la psychiatrie dynamique glisse facilement sur la pente d'un modèle en quelque sorte moyenâgeux et magique, celui qui identifie la maladie mentale à un mal extranaturel.

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