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Itineraire therapeutique et acces aux soins de sante mentale a Kisangani


par Victor Faraja Mubake
Université de Kisangani - Licence en psychologie clinique 2022
  

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c. Médecine éducative 

La médecine éducative, appelée éducation à la santé ou éducation pour la santé

porte sur une vision de la santé considérée comme bien-être physique, psychique et social.

Lecorps (1989, p. 156) parle d'un acte d'accompagnement de l'homme pris dans ses trois dimensions : le sujet individuel désirant et contradictoire, le sujet inséré dans une culture qui le modèle et le contraint, le sujet politique et collectivement responsable et tout à la fois dépossédé des choix de la société qui conditionnent la qualité de vie.

Elle constitue donc une action exercée sur un sujet ou sur un groupe de sujets en vue de modifier leurs manières de penser, de sentir et d'agir, de façon à développer au maximum leurs capacités de vivre, individuellement et collectivement, en équilibre avec leur environnement physique, biologique et socioculturel. C'est aussi une démarche pédagogique qui vise à renforcer la capacité des individus à prendre des décisions concernant leur santé, en vue d'adapter leurs comportements en fonction de l'environnement et d'améliorer l'état de santé de l'individu ou de la communauté par la transformation du comportement grâce à un message approprié.

Ainsi, De Hertaing et al. (1979, p. 23) définissent les trois objectifs de la médecine éducative :

- Informer les personnes, les familles, les collectivités sur les moyens de pourvoir et préserver leur santé ;

- Les conduire à modifier leurs comportements, leurs habitudes et leurs motivations pour préserver la santé ;

- Les convaincre que la santé est le préalable nécessaire à tout équipement économique et social.

d. Médecine prédictive

Pour Holmes (1977, p. 205), la médecine prédictive est un ensemble des

techniques médicales, encore plus ou moins expérimentales, permettant d'estimer le risque génétique de voir apparaître immédiatement après l'accouchement ou à long terme, chez un sujet, une maladie donnée.

Si, par exemple, une personne se plaint de douleurs articulaires, la description des symptômes incitera peut-être le médecin à évoquer un rhumatisme inflammatoire. Le diagnostic sera étayé par la mise en évidence sur les cellules du malade d'un antigène, qui reflète l'existence d'un gène, responsable de la production de l'antigène.

Pour Muyengo (1998, p. 54), la médecine prédictive ne s'applique guère aux maladies héréditaires ou anomalies génétiques au sens strict et usuel du terme, l'hémophilie, par exemple. Son champ d'application serait plutôt les maladies polygéniques ou multifactorielles, dont la probabilité de transmission héréditaire est relativement faible, et qui sont liées à des facteurs extérieurs indépendants de l'hérédité, l'alimentation, par exemple, tout au moins en l'état actuel des connaissances. Les maladies cardio-vasculaires comme l'hypertension artérielle ou le diabète, seraient concernées au premier chef, d'autant qu'il s'agit d'importants problèmes de santé publique.

On sait déjà étudier l'acide désoxyribonucléique (ADN) sur des globules blancs prélevés par une prise de sang. Dans certains cas, il est possible de se contenter de détecter une substance, si celle-ci reflète fidèlement la présence du gène étudié. Parfois même, un simple critère physique est requis. C'est ainsi qu'une méthode de calcul portant sur le poids, la taille et la courbe de croissance d'un enfant permet d'obtenir un indicateur prédictif d'une obésité à l'âge adulte, particulièrement intéressant en présence d'antécédents familiaux.

Le principe général de la médecine prédictive est de renseigner un sujet actuellement en bonne santé, ou les parents d'un enfant, sur l'existence d'un risque génétique. Dans ce genre de situation, l'attention est attirée par l'existence de cas similaires dans la famille. Un autre signal possible est la présence de facteurs de risques classiques, le tabagisme, par exemple, reposant sur des données statistiques et non pas sur une étude génétique individuelle. Le plus souvent, la prédiction est constituée d'un chiffre exprimant la probabilité que la maladie se développe.

L'objectif final de la médecine prédictive n'est pas véritablement de prévoir une maladie, mais de proposer au consultant des mesures préventives, diététiques par exemple, visant à réduire sa probabilité d'apparition. Quand la recherche de gènes délétères est négative, le résultat final de la médecine prédictive est de rassurer le sujet.

Cependant, quand une maladie est sévère, a fortiori mortelle et qu'elle n'a pas encore de traitement préventif connu, la sérénité des personnes déclarées indemnes n'est obtenue qu'au prix d'une angoisse majeure et prolongée chez celles qui se découvrent porteuses des gènes anormaux. C'est pourquoi on considère habituellement que l'application de la médecine prédictive à ce type de maladie est contraire à l'éthique médicale. Il est à noter que cette forme de médecine sera longuement développée au cinquième chapitre de cette dissertation doctorale, particulièrement dans la partie relative aux diagnostics préimplantatoire et prénatal.

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