c. Médecine
éducative
La médecine éducative, appelée
éducation à la santé ou éducation pour la
santé
porte sur une vision de la santé
considérée comme bien-être physique, psychique et social.
Lecorps (1989, p. 156) parle d'un acte d'accompagnement de
l'homme pris dans ses trois dimensions : le sujet individuel
désirant et contradictoire, le sujet inséré dans une
culture qui le modèle et le contraint, le sujet politique et
collectivement responsable et tout à la fois
dépossédé des choix de la société qui
conditionnent la qualité de vie.
Elle constitue donc une action exercée sur un sujet ou
sur un groupe de sujets en vue de modifier leurs manières de penser, de
sentir et d'agir, de façon à développer au maximum leurs
capacités de vivre, individuellement et collectivement, en
équilibre avec leur environnement physique, biologique et socioculturel.
C'est aussi une démarche pédagogique qui vise à renforcer
la capacité des individus à prendre des décisions
concernant leur santé, en vue d'adapter leurs comportements en fonction
de l'environnement et d'améliorer l'état de santé de
l'individu ou de la communauté par la transformation du comportement
grâce à un message approprié.
Ainsi, De Hertaing et al. (1979, p. 23) définissent les
trois objectifs de la médecine éducative :
- Informer les personnes, les familles, les
collectivités sur les moyens de pourvoir et préserver leur
santé ;
- Les conduire à modifier leurs comportements, leurs
habitudes et leurs motivations pour préserver la santé ;
- Les convaincre que la santé est le préalable
nécessaire à tout équipement économique et
social.
d. Médecine
prédictive
Pour Holmes (1977, p. 205), la médecine
prédictive est un ensemble des
techniques médicales, encore plus ou moins
expérimentales, permettant d'estimer le risque génétique
de voir apparaître immédiatement après l'accouchement ou
à long terme, chez un sujet, une maladie donnée.
Si, par exemple, une personne se plaint de
douleurs articulaires, la description des symptômes incitera
peut-être le médecin à évoquer un rhumatisme
inflammatoire. Le diagnostic sera étayé par la mise en
évidence sur les cellules du malade d'un antigène, qui
reflète l'existence d'un gène, responsable de la production de
l'antigène.
Pour Muyengo (1998, p. 54),
la médecine prédictive ne s'applique guère aux
maladies héréditaires ou anomalies génétiques au
sens strict et usuel du terme, l'hémophilie, par exemple. Son champ
d'application serait plutôt les maladies polygéniques ou
multifactorielles, dont la probabilité de transmission
héréditaire est relativement faible, et qui sont liées
à des facteurs extérieurs indépendants de
l'hérédité, l'alimentation, par exemple, tout au moins en
l'état actuel des connaissances. Les maladies cardio-vasculaires comme
l'hypertension artérielle ou le diabète, seraient
concernées au premier chef, d'autant qu'il s'agit d'importants
problèmes de santé publique.
On sait déjà étudier l'acide
désoxyribonucléique (ADN) sur des globules blancs
prélevés par une prise de sang. Dans certains cas, il est
possible de se contenter de détecter une substance, si celle-ci
reflète fidèlement la présence du gène
étudié. Parfois même, un simple critère physique est
requis. C'est ainsi qu'une méthode de calcul portant sur le poids, la
taille et la courbe de croissance d'un enfant permet d'obtenir un indicateur
prédictif d'une obésité à l'âge adulte,
particulièrement intéressant en présence
d'antécédents familiaux.
Le principe général de la
médecine prédictive est de renseigner un sujet actuellement en
bonne santé, ou les parents d'un enfant, sur l'existence d'un risque
génétique. Dans ce genre de situation, l'attention est
attirée par l'existence de cas similaires dans la famille. Un autre
signal possible est la présence de facteurs de risques classiques, le
tabagisme, par exemple, reposant sur des données statistiques et non pas
sur une étude génétique individuelle. Le plus souvent, la
prédiction est constituée d'un chiffre exprimant la
probabilité que la maladie se développe.
L'objectif final de la médecine
prédictive n'est pas véritablement de prévoir une maladie,
mais de proposer au consultant des mesures préventives,
diététiques par exemple, visant à réduire sa
probabilité d'apparition. Quand la recherche de gènes
délétères est négative, le résultat final de
la médecine prédictive est de rassurer le sujet.
Cependant, quand une maladie est
sévère, a fortiori mortelle et qu'elle n'a pas encore de
traitement préventif connu, la sérénité des
personnes déclarées indemnes n'est obtenue qu'au prix d'une
angoisse majeure et prolongée chez celles qui se découvrent
porteuses des gènes anormaux. C'est pourquoi on considère
habituellement que l'application de la médecine prédictive
à ce type de maladie est contraire à l'éthique
médicale. Il est à noter que cette forme de médecine sera
longuement développée au cinquième chapitre de cette
dissertation doctorale, particulièrement dans la partie relative aux
diagnostics préimplantatoire et prénatal.
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