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Facteurs explicatifs du phénomène enfant de la rue dans la commune de Ngaba


par Jérémie NGUABI KAO
Université de Kinshasa - Graduat  2023
  

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CHAPITRE 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE

Dans ce chapitre, nous présentons la démarche méthodologique suivie pour vérifier les hypothèses de notre étude. Ce chapitre est constitué de quatre points : la présentation du milieu d'étude, la population et l'échantillon d'étude, la méthode et technique de récolte et de traitement de donnée, et les difficultés rencontrées.

2.1. PRESENTATION DE LA COMMUNE DE NGABA

2.1.1. Aspect géographique

La commune de Ngaba est créée par l'arrêté ministériel n°68/026 du 30 septembre 1968. Tel que fixé par l'arrêté ministériel n° 69-0042 du 23 janvier 1969, la commune de Ngaba est bornée :

- au Nord  par l'intersection de l'axe de l'avenue de l'Université prolongé avec l'axe de l'avenue Kikwit jusqu'à son intersection avec la rivière Yolo ;

- à l'Est par la rivière Yolo jusqu'à sa bifurcation, vers l'Est de cette bifurcation une ligne droite nord-sud jusqu'à son intersection avec l'avenue By-Pass ;

- au Sud par l'axe de l'avenue By-Pass jusqu'à son intersection avec l'axe de l'avenue Université ;

- à l'Ouest par l'axe de l'avenue de l'Université prolongé jusqu'à son intersection avec l'axe de l'avenue Kikwit.

Cette municipalité couvre une superficie de 4 Km2. Elle compte 112 allées dont 104 rues et 8 avenues, et 5982 parcelles habitées.

Sa population au 31 décembre 2008 est composée de 136 780 nationaux et 173 étrangers. Et la densité est de 34 238 habitants au Km².

2.1.2. Origine

La commune de Ngaba fut créée par l'arrête ministériel n° 6836 le 30 mars 1968. Elle tire son origine du nom d'un grand chef Teke-humbu qui s'appelait NGABA et habitait les environs de rond-point Ngaba vers la paroisse catholique et à coté de petit marché de Makala.

2.1.3. Subdivision administrative

La commune de Ngaba Comprend 6 quartiers : Baobab, Bulambemba, Luyi, Mateba, Mpila, Mukulua. Le quartier Bulambemba où s'est déroulée cette étude, est située au Sud de la commune de Ngaba, à 318 m d'altitude, et entre 4°23' de latitude Sud et 15°19' de longitude Est. Cette entité administrative dirigée par un chef de quartier, compte 19024 d'habitants.

2.1.4. Quelques caractéristiques socio-économiques de la population de Ngaba

Sur le plan socio-économique, la commune de Ngaba, comme les autres Communes populaires, est habitée par une population en majorité pauvre. Certes, cette Commune abrite quelques cadres d'entreprises et médecins, cependant on y retrouve plus des fonctionnaires de l'Etat tels que des enseignants, des opérateurs de la petite économie marchande, des sans emploi, etc.

Comme nous pouvons l'apercevoir, il s'agit pour l'essentiel, des catégories socioprofessionnelles à faibles revenus qui vivent en deçà du seuil de la pauvreté.

Les enquêtes menées à ce propos établissent que la majorité des habitants de cette Commune (66,6%) vivent avec un revenu journalier de 0.26 $ us. Ce degré de dénuement a été qualifié d'hypo pauvreté par Pascal KapagamaIkando (2009), parce qu'en deçà du seuil de pauvreté extrême fixé à 0.75$/personne par le PNUD. Cet auteur perçoit cette hypo pauvreté à travers plusieurs indicateurs, notamment le type d'habitat, l'accès difficile à certains services sociaux (eau, électricité, soins de santé, éducation, transport, salubrité, etc.) et singulièrement dans la consommation alimentaire. A propos de ce dernier indicateur, l'auteur mentionne que la plupart des ménages enquêtés (86,6%) mangent en moyenne une ou deux repas par jour.

Contre cette hypo pauvreté, il s'est développé dans cette Commune les activités de survie, notamment la petite économie marchande. Ces activités comprennent la vente des denrées alimentaires, des petites boutiques, des petites officines pharmaceutiques, de la vente à la criée d'arachide, de l'eau en sachet, des articles divers comme la cigarette, les bonbons et biscuits, les oeufs bouillis, etc.

Cette pauvreté pressurant conduit la majorité des habitants à se tourner vers Dieu en vue de résoudre leurs problèmes existentiels. D'où, l'hyper religiosité observée dans cette Commune qui se manifeste par la prolifération des églises de réveil. Chaque avenue en compte au moins deux. D'autres personnes, par contre, s'organisent en mutuelles d'entraide, notamment les « likelemba », le « moziki », d'autres encore s'organisent dans les mutuelles tribales et d'autres enfin se livrent à la déviance sociale (prostitution, criminalité, escroquerie, etc.).

Suite à tous ces phénomènes existentiels, précisément de la pauvreté et bien d'autres facteurs que nous allons découvrir au chapitre trois de cette étude, les enfants se retrouves dans la rue pour y vivre.

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