La CEEAC et la problématique des élections présidentielles au Tchad: implication et impact sur le processus d'intégration régionale en Afrique Centralepar Kissalaye LOPSOU Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC)/Université de Yaoundé 2 - Master en Relations Internationales, Option : Intégration Régionale et Management des Institutions Communautaires 2023 |
Section 2ème : LE VERSANT NEGATIF DES IMPACTS DES ACTIONS DE LA CEEAC DANS L'OBSERVATION DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES AU TCHADAu-delà des impacts positifs, la situation politique au Tchad, surtout dans l'arrière-pays illustre bien ce qu'on a appelé du « terrorisme électoral », cette vaste campagne d'intimidation et de violence utilisée par le parti au pouvoir pour éviter l'alternance, comme au Zimbabwé612(*).Il ne suffit pas en effet de passer le cap de la libéralisation, d'organiser des élections pour que la question de la profondeur de la démocratisation soit résolue. Si l'on sort de l'acception purement procédurale, et même sans tomber dans des questions de substance plus exigeantes comme les droits économiques, les droits à l'éducation ou l'atténuation de la pauvreté, on remarque que le processus de démocratisation s'accompagne de logiques paradoxales.De ce fait, non seulement l'aboutissement démocratique est une simple éventualité parmi d'autres, mais la transition rime avec une forte incertitude, des surprises et des dilemmes613(*). Les concepts de démocraties électorales, de démocraties délégatives, de quasi-démocraties, de démocraties ambiguës... qualifient le régime614(*) et fonde la différence entre le Tchad et les démocraties consolidées615(*). Cette situation conduit à un dysfonctionnement du régime des libertés civiles et à l'émergence d'une démocratie « illibérale616(*) ». Apparaissent alors des rentes politiques négatives dues aux tares de l'observation électorale internationale de la CEEAC (Paragraphe 1er), qui, elles-mêmes conduisent à des impacts négatifs qui influent sur le processus d'intégration régionale en Afrique centrale (Paragraphe 2ème). Paragraphe 1er :Les rentes politiques négatives de l'observation électorale internationale de la CEEACPar l'observation électorale internationale, la société internationale veut s'assurer que l'Etat accomplit des engagements démocratiques souscrits vis-à-vis d'elle. Elle le matérialise par la légitimation ou l'illégitimation du gouvernant élu aux plans national et international.617(*)Un rapport critique d'observation des élections discrédite, auprès de la communauté internationale, des gouvernants mal élus aux termes d'élections non certifiées618(*), ce qui peut avoir pour effet de générer la contestation des entités politiques représentées en écho à Jacques-Yvan MORIN qui fait observer que « des Etats agissant le plus souvent de concert au sein d'organisations internationales, refusent la reconnaissance internationale à de nouvelles entités politiques, dont l'existence parait pourtant effective, parce qu'ils ne respectent ou ne s'engagent pas à protéger les droits fondamentaux des personnes, en l'occurrence celui électoral des minorités placées sous leur autorité »619(*). Cette perte de crédibilité peut connaitre certaines manifestations telles que le gel des avoirs financiers des dirigeants politiques, l'interdiction de séjour voire la rupture des relations diplomatiques.620(*) Dans ce paragraphe, il sera question de mettre un accent particulier sur le fait que l'intervention de la CEEAC dans l'observation des élections présidentielles au Tchad favorise la montée de groupes hégémoniques (A) et la légitimation d'une « démocratie de façade » caractérisée par une faiblesse de la justice institutionnelle, une laïcité en péril et une dégradation du tissu social (B). A. Une intervention favorisant la montée de groupes hégémoniques La montée des groupes hégémoniques dans la vie politique au Tchad constitue un défi majeur pour le processus de démocratisation du pays. Dans ces conditions, la situation politique au Tchad ressemble celle des démocraties délégataires dans lesquelles, une fois en place, les élus se comportent comme s'ils avaient un chèque en blanc et ne se sentent plus responsables devant leurs mandants621(*).Ces groupes cherchent à monopoliser le pouvoir et à exclure les autres groupes de la prise de décision, ce qui conduit à une polarisation politique et à une fragmentation de la société. De plus, ces groupes ont souvent recours à la violence et à l'intimidation pour imposer leur volonté, ce qui nuit à la liberté d'expression et à la participation citoyenne.Ils sont, dans la plupart des cas, des alliances politiques qui favorisent un certain clientélisme et des conflits ethniques. Si, sous d'autres cieux, les hommes politiques oeuvrent pour une société qui fait de la citoyenneté une valeur cardinale, le cas du Tchad présente tout à fait le contraire622(*). La montée des groupes hégémoniques dont il est question est caractérisée par une mauvaise compréhension du militantisme, des alliances de tout genre,623(*)conduisant à une forme de culture politique paroissiale624(*) et à la violation, au nom de la majorité, des libertés fondamentales. Ici, il s'agit de démontrer comment la gestion des questions électorales par la CEEAC au Tchad favorise une concurrence permanente des identités ethniques, régionale et religieuses (1) et la montée des alliances méprisant les libertés et droits fondamentaux (2). 1. Une concurrence permanente des identités ethniques, régionales ou religieuses Il est raisonnable de souligner l'importance de la stabilité politique et de l'intégration régionale en Afrique centrale. Les conflits politiques interethniques, identitaires et religieux peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la population et sur le développement économique de la région.L'examen des luttes politiques en Afrique en général et au Tchad en particulier, conduit, à quelques rares exceptions, à un constat : la prégnance plus ou moins forte du fait identitaire.625(*)On y constate une « concurrence permanente entre identité nationale et infra-identités ethniques, régionales ou religieuses. Or, dans leur poursuite sans fin de la modernité politique et constitutionnelle occidentale, les élites africaines ont choisi de ne pas voir les faits têtus qui contredisent au quotidien leur schéma mimétique. Les constituants persistent ainsi à inscrire dans les textes constitutionnels africains des normes et principes, dont l'adéquation avec les réalités observables est incertaine626(*) ».Cette situation est sûrement due au fait de « frontières artificielles627(*) » issues du fait qu'au Tchad et en Afrique, l'Etat a précédé la nation628(*). On rappellera néanmoins que le partage du continent africain par les puissances européennes réunies en 1885 à Berlin n'a tenu aucun compte des réalités anthropologiques du terrain : seuls comptaient les intérêts des États européens629(*). D'où un double résultat : l'éparpillement d'ethnies sur le territoire de plusieurs États et la composition multiethnique des États postcoloniaux630(*). Il s'agit là de l'un des risques des entreprises de démocratisation engagées par temps de crise631(*). Le modèle identitaire entraîne la frustration632(*) si bien que toutes les guerres qui éclatent au Tchad sont le fait des rivalités,633(*)relevant d'une « arithmétique ethnique »634(*). Dans la société tchadienne aujourd'hui, le sentiment de différence communautaire est resté entier635(*). Les terminologies réductrices, socialement construites pour désigner l'autre existentencore (sara, kirdi, doum, abit).Le monopole des initiatives politiques est détenu exclusivement par les élites hégémoniques.636(*) Les leaders politiques agissent suivant les registres de la manipulation des identités, la corruption, le renforcement du pouvoir exclusif et répressif, l'émiettement des autres sphères de l'équilibre de pouvoir (législatif et judiciaire notamment)637(*). De façon basique, plus ou moins le multipartisme et les actions de la CEEAC dans la promotion de la démocratie à travers l'observation électorale internationale n'ont pas jusque-là garanti une meilleure gestion du pouvoir au Tchad638(*). 2. La montée des alliances méprisant les libertés et les droits fondamentaux La montée des alliances politiques qui méprisent les libertés et droits fondamentaux au Tchad peut être considérée comme une conséquence de la démocratie. En effet, avec l'avènement de la démocratie, de nombreux partis politiques ont émergé, certains d'entre eux ayant des idéologies extrémistes et rejetant les valeurs démocratiques. Cette situation peut entraîner des conflits politiques et compromettre la stabilité politique dans la région. Les acteurs politiques, y compris les partis politiques de la majorité, n'arrivent pas à respecter les principes démocratiques. Alors qu'ils devaient plutôt travailler ensemble pour renforcer la stabilité politique et l'intégration régionale en Afrique centrale. Cela nécessite également une prise de conscience de la part de la population sur l'importance des libertés et droits fondamentaux pour le développement économique et social de la région.Il y a eu plusieurs alliances politiques au Tchad de 2011 à 2021 qui ont remis en cause les libertés fondamentales, en particulier les libertés d'expression, de rassemblement et d'association. Voici quelques exemples : - L'alliance entre l'ancien président Idriss Deby et les partis politiques qui le soutenaient. Pendant des années, ces partis ont réprimé les manifestations de l'opposition et ont limité la liberté d'expression en imposant des lois restrictives sur les médias. - L'alliance entre le gouvernement tchadien et les forces de sécurité pour contrer les groupes rebelles. Cette alliance a souvent été utilisée pour justifier des mesures de sécurité strictes, telles que l'interdiction de manifestations et la répression de la dissidence. - L'alliance entre les gouvernements tchadiens et d'autres pays de la région pour lutter contre le terrorisme et autres menaces à la sécurité. Cette alliance s'est souvent accompagnée d'une intensification de la surveillance de la population et d'une restriction des libertés fondamentales. Le néopatrimonialisme exacerbé, au lieu de permettre une résolution pacifique de la lutte pour le pouvoir, la démocratisation se transforme en une nouvelle variable expliquant les conflits qu'elle est censée aider à prévenir639(*). L'on donnerait raison à Francis Akindès qui voit une incompatibilité entre la culture africaine marquée par un « esprit communautaire » et « le besoin conscient et inconscient d'un chef fort et riche, ne devant souffrir aucune contestation » d'une part et les valeurs démocratiques occidentales fondées notamment sur « le culte de l'individualisme » d'autre part640(*). Dans ces conditions, il doute que l'on puisse démocratiser des sociétés caractérisées par « des rapports antidémocratiques entre hommes et femmes, entre parents et enfants, entre aînés et cadets [...]641(*) ».Ces alliances ne sont pas les seules qui ont remis en cause les libertés fondamentales au Tchad. Il y a eu également d'autres facteurs, tels que la corruption généralisée et la pauvreté, qui ont contribué à la violation des droits de l'homme et à la restriction des libertés fondamentales dans le pays. B. La légitimation d'une « démocratie de façade » caractérisée par une faiblesse de la justice, une laïcité en péril et une dégradation du tissu social Une démocratie de façade est un terme décrivant une situation politique dans laquelle un pays se qualifie de démocratique, mais dans les faits, les mécanismes et les institutions associés à la démocratie sont anéantis ou contournés.642(*).Elle représente une situation dans laquelle, les acteurs politiques et sociaux n'ont aucune autonomie réelle643(*), pas plus que ceux constituant la prétendue « opposition » parlementaire : tous sont cantonnés (comme les médias réputés « indépendants ») par les « décideurs » militaires dans un espace aux « lignes rouges » étroitement définies. Ces acteurs sévèrement réprimés par la police ou alors, leur organisation est neutralisée par la technique du « clonage »644(*). L'organisation d'élections présidentielles, au Tchad, semblent truquées d'avance et favorise une démocratie de façade pour légitimer le pouvoir aux yeux du monde, étouffant ainsi la colère bouillante du peuple645(*). Il n'y a qu'à voir la durée au pouvoir du Président Idriss DEBY ITNO646(*) et l'organisation de l'armée en « pyramide inversée647(*)» pour s'en rendre compte.648(*)Une démocratie de façade est caractérisée par un très étrange paysage politique que les médias internationaux, cible de la désinformation efficace organisée par la police politique du régime, ont trop souvent peiné à décrypter.C'est en fait, cette situation du Tchad qui conduit alors à une faiblesse de la justice institutionnelle (1) et à la remise en cause d'un des fondements constitutionnels de la République du Tchad, la laïcité, cause de la dégradation du tissu social (2). 1. La faiblesse de la justice institutionnelle La faiblesse de la justice au Tchad est un obstacle majeur à la démocratie au Tchad. En effet, la justice est souvent utilisée comme un outil politique pour réprimer les dissidents et les opposants politiques. Les procès sont souvent expéditifs et les verdicts sont souvent prévisibles, ce qui compromet l'indépendance du système judiciaire. En outre, la corruption est endémique dans le système judiciaire tchadien, ce qui rend difficile l'accès à une justice équitable pour tous les citoyens. Les personnes ayant des liens avec le pouvoir politique ou économique peuvent bénéficier d'un traitement de faveur, tandis que les plus pauvres et les plus vulnérables sont souvent ignorés. Il convient de mettre l'accent sur l'impartialité du juge et la corruption en milieu judiciaire. Ces dernières années, beaucoup de décisions rendues par les juridictions tchadiennes, de la justice de paix et du tribunal de première ou grande instance à la Cour Suprême en passant par la Cour d'appel, sont contestées parce que rendues par des juges dont l'impartialité est mise en doute par les justiciables. Le justiciable Tchadien n'a plus confiance en la justice de son pays à cause de la corruption qui la gangrène. Les palais de justice sont devenus un marché où tout peut s'obtenir par le mieux offrant.649(*) Du planton aux chefs de juridiction, en passant par les services des greffes, les avocats et huissiers de justices, aucun de ces acteurs judiciaires n'est à l'abri. Les notaires ne sont pas en reste au regard des poursuites pénales dont certains font l'objet pour l'établissement de faux actes. Dans la chaîne de ces acteurs, se sont invités des individus en dehors du système judiciaire communément appelés démarcheurs qui écument les palais de justice, jouant le rôle d'intermédiaires sans être inquiétés. Tous ces maux qui concourent à l'affaiblissement de l'appareil judiciaire ont pour conséquence le développement de la justice privée par l'expression de la vengeance et de la violence. Au rang des maux qui contribuent à l'affaiblissement du pouvoir judiciaire, figurent en bonne place : - le pouvoir de nomination et d'affectation des magistrats est exercé par l'exécutif ; - la présence du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, membre de l'Exécutif, au Conseil Supérieur de la Magistrature, fragilise le principe de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance du Pouvoir judiciaire ; - la hiérarchisation du parquet ; - l'immixtion de l'exécutif dans le cours normal de la justice et la menace constante qui pèse sur l'autonomie du juge dans sa prise de décision ; 650(*) Les conflits d'ordre économique susmentionné, s'ajoutent ceux d'ordre politique. Le parti-pris de certains responsables politiques dans ces conflits ainsi que l'impunité, ont suffisamment aggravé la situation qui s'est transformée en affrontements intercommunautaires. À cela, s'ajoute également le découpage administratif qui est devenu une source de division entre les citoyens651(*). L'accès à l'emploi et les nominations aux postes de responsabilités sont faits sur des bases subjectives, fondées sur le clientélisme, le régionalisme, le paternalisme, l'appartenance à un parti politique.652(*) De même, l'interférence des autorités administratives dans le mode de transmission du pouvoir traditionnel est souvent à l'origine des tensions, voire des conflits entre frères et sape l'autorité des chefferies traditionnelles, les valeurs de gouvernances au Tchad653(*). Dans cette partie du travail, nous étudierons plus particulièrement le problème politique lié à la démocratie et échec de la démocratisation du Tchad.654(*) 2. La remise en cause la laïcité et la dégradation du tissu social comme conséquence de la légitimation de la dévolution électorale du pouvoir En plus de la démocratie de façade, la laïcité est également mise en cause dans la vie politique au Tchad. Bien que la Constitution de 1996 garantisse la séparation de l'État et de la religion, la religion a souvent été utilisée à des fins politiques.Le président Idriss Déby, qui était musulman, a souvent fait appel à des leaders religieux pour renforcer son pouvoir et sa légitimité655(*). De plus, la présence de groupes islamistes radicaux dans le pays a conduit à une militarisation accrue et à une répression de la dissidence sous prétexte de lutter contre le terrorisme656(*). Cependant, il y a eu des mouvements pour renforcer la laïcité au Tchad. En 2019, une loi a été adoptée pour interdire le port du voile intégral dans les lieux publics, ce qui a suscité des protestations de la part des groupes religieux conservateurs. Cependant, cette loi n'a pas été appliquée de manière stricte.La laïcité est un principe constitutionnel et une valeur fondamentale de l'unité de la République, mais violée par l'instauration de la quatrième République, sans l'approbation du peuple, le 04 mai 2018, avec comme but d'accorder des pouvoirs renforcés au Président de la République.657(*) En effet, le serment confessionnel exigeant le passage à l'épreuve de parjure excluait de la gestion de la République une partie importante des Tchadiens pour laquelle, la loi religieuse interdit de jurer. L'unité de la République a par conséquent été mise en mal. Les droits de l'Homme semblent bafoués, la presse bâillonnée, les arrestations arbitraires sont récurrentes, la vraie opposition marginalisée, les manifestations pacifiques sévèrement réprimées, les voix discordantes écrasées. Le repli identitaire étant profondément ancré, les conflits intercommunautaires deviennent régulières et des voix s'élèvent pour affirmer que ces conflits sont alimentés par le régime en place pour se servir de « diviser pour mieux régner », le tissu social est complètement disloqué et le pays tout entier est pris en otage par un seul clan qui perpètre des crimes odieux des opposants politiques et des cadres de la République, rapporte le journal satirique, "La voix".658(*) La montée des groupes hégémoniques dans la vie politique au Tchad a également contribué à la dégradation du tissu social du pays. Les tensions politiques et les conflits entre les différents groupes ont créé une polarisation de la société tchadienne, qui se traduit par une méfiance mutuelle et une fragmentation de la communauté nationale. Cette situation est aggravée par la corruption généralisée, l'impunité et la violation des droits humains, qui ont sapé la confiance des citoyens envers les institutions démocratiques.En conséquence, la démocratisation du Tchad a été compromise par ces défis, qui ont sapé les fondements de la société civile et de l'Etat de droit. * 612Daniel COMPAGNON, « Terrorisme électoral au Zimbabwe », Politique africaine, no 78, 2000, p. 180-190. Voir aussi Daniel COMPAGNON, « Zimbabwe : l'alternance ou le chaos », Politique africaine, no 81, mars 2001, p. 7-25. * 613Guillermo O'Donnell et Philippe SCHMITTER, Transitions from Autoritarian Rule, p. 3. * 614David COLLIER et Steven LEVITSKY, « Democracy with Adjectives: Conceptual Innovation in Comparative Research », World Politics, vol. 49, no 3, 1996, p. 430-451. * 615Wolfgang MERKEL, « Embedded and Defective Democracies », Democratization, vol. 11, no 5, 2004, p. 33-58. * 616Voiraussi Fareed Zakaria, « The Rise of Illiberal Democracy », Foreign Affairs, vol. 76, no 6, novembre 1997, p. 22-43. * 617 Jean-Yvan MORIN, « Institutions internationales et droits de l'homme : vers de nouvelles exigences de légitimité de l'Etat », in L'Etat souverain à l'aube du XXIe siècle, Colloque de Nancy, Pedone, 1994, p.235 et ss. * 618 DODZI KOKOROKO, « La portée de l'observation internationale des élections », Chap. in Jean-Pierre VETTOVAGLIA et al, op. cit. p.759 * 619 Jean-Yvan MORIN, op. cit, p.235. * 620ENINAM MASSIA Christian TRIMUA, Le gel des avoirs financiers et monétaires en droit international, Thèse, Poitiers, 2003, 734 pages. * 621Guillermo O'Donnell, « Delegative Democracy », Journal of Democracy, 5, janvier 1994, p. 55-69. * 622 ALI MAHAMAT SOSSAL, IDRISS DEBY ITNO et le processus de démocratisation du Tchad (1990-2021), mémoire de Master en Histoire des Relations Internationales, FALSH-Université de Yaoundé, 2023. * 623 Charles ATEBA AYENE, Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes du magico-anal et des réseaux mafieux, Edition Saint-Paul, Yaoundé, 2012.p.81 * 624La culture politique paroissiale se caractérise par le fait que les membres du système politique se tournent pour l'essentiel, vers des sous-systèmes politiques plus limités tels que : le village, le clan, la tribu, l'ethnie, la région, etc. ce phénomène se trouve surtout dans les nouveaux Etats bâtis sur des collectivités hétérogènes. Dans ces Etats, la culture politique nationale n'est que la juxtaposition des cultures politiques locales ou sous culture. Cette culture politique est à l'origine de la division nationale. * 625Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, « Identités et démocratie en Afrique. Entre hypocrisie et faits têtus », Afrique contemporaine, vol. 242, no. 2, 2012, pp. 59-71. * 626 Ibid. * 627 Selon la littérature dominante, les frontières africaines seraient artificielles parce que imposées par les puissances coloniales, sans tenir compte de la réalité ethnique du terrain. * 628 Léopold Sédar SENGHOR, cité par Michel CAHEN. La nationalisation du monde : Europe, Afrique, l'identité dans la démocratie. L'Harmattan, 256 pages. * 629 Richard BANEGAS & Ruth Marshall-Fratani, « La Côte d'Ivoire en guerre : dynamiques du dedans et du dehors », Politique africaine, n° 89, mars, 2003, p. 5-11. * 630 Le Tchad n'a pas échappé à cette situation. Ce qui explique qu'on peut trouver des Zaghawa au Tchad et au Soudan ; des Toubou en Lybie, au Niger et au Tchad ; des Borno et des Haoussa au Niger, au Cameroun et au Tchad ; des Massas au Cameroun et au Tchad et des Sara au Cameroun, au Tchad et en République Centrafricaine. * 631 Il convient de noter que les processus de démocratisation engagés en Afrique l'ont été sur fond de crise économique et sociale. De fait, le désir de liberté masque mal, très souvent, des revendications plus prosaïques, pour ne pas dire « alimentaires ». * 632 Mohamed SALIOU KEITA, « Mouvements sociaux et ordre politique en Afrique de l'Ouest : de l'identité au problème des frontières et de la territorialité en Côte d'Ivoire », Recherches africaines, n° 3, 19 décembre 2006, http://www.recherches-africaines.net/document.php?id=239. * 633 LADIBA GONDEU, Notes sur la sociologie politique du Tchad. La Dynamique d'Integration Nationale : dépasser la conflictualité ethnique d'un Etat entre parenthèses, University of Florida, 2013. * 634SAÏBOU Issa, Arithmétique ethnique et compétition politique entre Kotoko et Arabes Choa dans le contexte de l'ouverture démocratique au Cameroun, JSTOR, Africa Spectrum Vol. 40, No. 2 (2005), pp. 197-220. * 635 LADIBA GONDEU, op. cit. * 636 Ibid. p.1. * 637 Bref, le népotisme, le clanisme plus que le tribalisme, le passe-droit, la concussion, etc. sont les vrais modes d'évolution du pouvoir. * 638 Une mentalité en l'état de latence voudrait que le pouvoir appartienne aux groupes de ceux qui se sont battus pour l'avoir. Ils ont droit à tout et sur tout. Ce sont eux qui constituent les groupes des intouchables, au-dessous de la loi et croient résumer à eux-mêmes l'autorité publique, le hakouma. Faute de pouvoir accéder un jour au pouvoir, la création des partis politiques a souvent signifié une volonté des acteurs sociaux d'accéder eux aussi à la manne nationale. Les élections au Tchad semblent être un outil discursif pour satisfaire les injonctions du dehors et renforcer l'emprise subtile du pouvoir exclusif par la manipulation des codes électoraux. * 639Charles-Philippe DAVID et Jean-Jacques ROCHE, Théories de la sécurité, Paris, Montchrestien, coll. « Clefs politique », 2002, p. 121. * 640Francis AKINDES, Les mirages de la démocratisation en Afrique subsaharienne francophone, Paris, Karthala-Codesria, 1996, p. 161-184. * 641Ibid., p. 174. * 642 FLEINER-GERSTER, Thomas. Théorie générale de l'État. Nouvelle édition [en ligne]. Genève : Graduate Institute Publications, 1986 * 643 Robert DAHL, La démocratie et ses critiques, Yale UniversityPress, 1989 * 644 François GEZE « 3. Une démocratie de façade, une société verrouillée », chap. in Omar BENDERRA éd., Hirak en Algérie. L'invention d'un soulèvement. La Fabrique Éditions, 2020, pp. 49-62. * 645 Saleh YACOUB MAHAMAT, Des rebelles aux seigneurs de guerre : la désagrégation de l'armée nationale, N'Djamena, édition, Al-Mouna, 2005, p.67. * 646 ANNIS ZINNEDINE, « Le président tchadien Idriss Déby tué au combat », France 24, 20 avril 2021, https://www.france24.com/fr/afrique/20210420-le-pr%C3%A9sident-tchadien-idriss-d%C3%A9by-tu%C3%A9-au-combat, consulté le 27 mars 2023, à 13 heures 11 minutes. * 647 Celle-ci, en forme de pyramide inversée, ne comprend pas moins de 60 généraux et 256 colonels, presque tous d'origine Zaghawa, pour des effectifs dont les estimations varient entre 30 000 et 50 000 hommes. NGARLEJI YORONGAR, Tchad, les procès d'Idriss Deby, témoignage à charge, L'Harmattan, 2003, pp.28-30. * 648 En 30 ans de règne sans partage et avec une main de fer, le régime de Deby a montré aux yeux du Monde entier, son incompétence qu'a caractérisée sa gouvernance et sa gérance calamiteuse. * 649 ANT. "Les partis politiques tchadiens : quelle démocratie, pour quelle paix ? CSAPR - Avril 2015, p 50 * 650 ANT. "Rapport d'analyse du Groupe Thématique..." p.19 * 651 Ibid.p.17. * 652Issa MAHAMAT ABDELMAMOUT, Tchad comment sortir de la crise économique ? Causes, conséquences et solutions, Edition Sao, 2017, p.31. * 653Issa MAHAMAT ABDELMAMOUT, op. cit. pp.31-33. * 654 Ibid. * 655 RFI Afrique. (2021, 22 mars). Idriss Déby et les religieux : une alliance politique et stratégique. RFI. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210322-idriss-d%C3%A9by-et-les-religieux-une-alliance-politique-et-strat%C3%A9gique * 656 Amnesty International. (2019). Tchad. Libérez les militants de la société civile détenus injustement. Récupéré sur https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/tchad-liberez-les-militants-de-la-societe-civile-detenus-injustement * 657 Journal, La voix n°532 du 4 au 10 novembre 2020, p.4. * 658 Journal, La voix n°532 du 4 au 10 novembre 2020, p.4.Alhdaj GarondeDjarma, 85 ans, Journaliste /écrivais, entretien le 18 novembre 2021à Ndjamena. |
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