Introduction
Les produits forestiers non ligneux, y compris les fruits
sauvages, suscitent un intérêt croissant ces dernières
décennies, comme en témoignent les nombreuses études et
rencontres scientifiques qui leur sont dédiées (Falconer 1990 ;
Malaise 1993 ; Lamien 2006, Kabaka 2021, Oukara et al., 2024). Cet
intérêt se manifeste également en milieu rural,
principalement en raison de la réduction du pouvoir d'achat de la
majorité de la population rurale et des revenus substantiels que ces
produits génèrent (Malaisse 1997). Cependant, malgré cet
intérêt accru, on observe une diminution progressive des
connaissances relatives aux fruits sauvages. Les changements rapides des
comportements socioculturels, la réduction des contacts avec la nature
et la disparition des écosystèmes naturels en sont les
principales causes (Malaisse 1997 ; Ramirez 2007, Dissou et al., 2020). Or, les
connaissances endogènes constituent une composante essentielle de la
biodiversité locale (Pilgrim et al. 2007).
En Afrique tropicale, les fruitiers sauvages jouent un
rôle crucial pour les communautés locales, en particulier dans les
zones rurales. Ces ressources naturelles offrent non seulement une source
importante de nourriture (Codjia et al 2003) et de revenus (Dossou, 2003), mais
elles contribuent également à la médecine traditionnelle
et à diverses pratiques culturelles (Dossou, 2003). Au Bénin,
plus de 35 espèces fruitières sauvages sont consommées
dans les régions de la Lama, avec plus de 33 espèces disponibles
tout au long de l'année (Codjia et al., 2009). Une diversité
assez importante et qui pourrait être mieux si l' inventaire prenait le
nord du pays en compte.
Malgré leur diversité et leur importance, les
fruitiers sauvages sont souvent négligés dans les politiques de
conservation et de développement, laissant un vide dans la documentation
scientifique et les stratégies de valorisation. La commune de N'dali,
située au nord du Bénin, illustre parfaitement cette situation.
Bien que cette région soit riche en biodiversité, les pressions
anthropiques et les changements climatiques menacent l'équilibre
écologique et la survie de nombreuses espèces de fruitiers
sauvages. Face à ces défis, il est impératif
d'évaluer l'état actuel de ces ressources et d'explorer des
moyens de les valoriser durablement. La valorisation des fruitiers sauvages
pourrait répondre à des enjeux majeurs tels que la
sécurité alimentaire, la préservation de la
biodiversité, et le développement économique local.
(Codjia et al., 2003 ;Sabi et al., 2017 ; El Hadj-Issa et al., 2021). Face
à ces défis, il est crucial de faire un état des lieux et
de réaliser une évaluation approfondie de l'état actuel
des fruitiers sauvages à N'dali, de comprendre leur utilisation par les
populations locales, et d'identifier des stratégies pour leur
valorisation durable .
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