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Etude de l'état et de la valorisation des fruitiers sauvages en zone afrique tropicale: cas de la commune de Ndali (Bénin)


par Achraf Issiakou
Institut national universitaire de Champollion - Master 1 2024
  

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2.2. Identification des opportunités de valorisation économique

Grâce aux espèces végétales sauvages de la forêt de N'dali, les riverains créent leur source de revenu. Nous rappelons que pour les populations de N'dali les espèces recensées une source alimentaire, médicinale, élevage, rituelle (Les feuilles de Adansonia digitata sont utilisées dans les bains et les encens pour purifier et protéger, ses écorces accompagnent la représentation symbolique du fétiche des morts et les feuilles d'Elaeis guineensis sont utilisés dans la danse des initiés et comme masque des initiés alors que chez le groupe socio-culturel baatonou les feuilles du Parkia Biglobosa sont utilisées pour l'enterrement des défunts)., artisanale ainsi que de bois d'énergie. Dans ce sens, les résultats de cette étude révèlent que nos enquêtés ont le commerce comme activité principale (44,23%). En effet, les feuilles, graines, tige et racines des espèces sont utilisées pour la commercialisation de façon brute ou suite à une transformation comme la « moutarde ». Par ailleurs, les agriculteurs représentent près du tiers (28,85%) des personnes ayant participées à l'étude et ces derniers se réclament même gardiens de ces espèces qu'ils utilisent pour des fins alimentaires (autoconsommation), médicinales (pharmacopée pour traiter la paludisme et d'autres maladies) et même commerciales (vente des espèces aux commerçantes qui les exposent au marché). Les espèces de la forêt permettent à 9,62% des enquêtés de nourrir leurs animaux alors que la même proportion les utilisent pour le traitement de plusieurs maladies comme énumérées plus haut (hypertension, épilepsie, etc). A cela s'ajoute leur utilisation durant les rites traditionnels et qui donne la valeur au métier de guérisseur traditionnel dans le milieu.

Figure 11 : Principales sources de revenu des enquêteurs

Source : enquête de terrain

2.3. Proposition de stratégies de valorisation durable et de gestion des ressources : gestion vs conservation raisonnée des espèces

La gestion et la conservation des ressources naturelles, en particulier des fruitiers sauvages, sont des aspects cruciaux pour la préservation de la biodiversité et la durabilité des écosystèmes. Dans le contexte de la commune de N'dali au Bénin, ces pratiques prennent une importance particulière en raison de l'utilité des fruitiers sauvages de cette région tropicale.

La gestion traditionnelle des fruitiers sauvages en Afrique tropicale repose souvent sur des connaissances et des pratiques ancestrales transmises de génération en génération. Les jeunes enfants accompagnent souvent leurs parents ou leurs aînés dans les activités de collecte et de gestion des fruitiers sauvages. Ils observent les techniques et les méthodes utilisées, apprenant ainsi de manière informelle. En grandissant, les enfants commencent à imiter les gestes des adultes. Ils apprennent à identifier les arbres fruitiers, à reconnaître les signes de maturité des fruits et à utiliser les outils traditionnels de collecte. ²Certains rites de passage incluent des épreuves ou des activités liées à la gestion des fruitiers sauvages. Par exemple, les jeunes peuvent devoir démontrer leur capacité à identifier les arbres, à collecter les fruits ou à participer à des activités de reboisement.

Ces pratiques incluent : l'utilisation directe, Technique de culture, protection coutumière

Utilisation directe : Les communautés locales exploitent les fruitiers sauvages pour leur consommation, leurs vertus médicinales et parfois pour le commerce. Cela inclut la cueillette des fruits, l'utilisation des feuilles, des écorces et des racines.

Techniques de culture : Bien que les fruitiers sauvages soient généralement laissés à l'état naturel, certaines pratiques de gestion incluent la protection des jeunes plants et la plantation dans des zones propices.

Protection coutumière : Certaines espèces sont protégées par des tabous (comme le cas de l'iroko) ou des interdits culturels, limitant leur exploitation et favorisant leur conservation.

Cependant, ces méthodes de gestion traditionnelle peuvent être mises à rude épreuve par les pressions anthropiques croissantes, telles que l'expansion agricole, le changement climatique et la déforestation. En effet, la présence humaine quasi quotidienne au sein de la forêt, la recherche et la récolte des PFNL et autres produits ligneux sont à l'origine de la perte ou de la disparition d'espèces.

Les riverains et en particulier des exploitants de divers produits forestiers peuvent renverser la tendance et les amener à oeuvrer au maintien de l'écosystème. Certes, la collaboration de tous les acteurs sur la base d'une gestion participative peut déboucher sur la sélection d'autres activités génératrices de revenus alternatives, et ce de commun accord avec les décideurs politiques mais avec l'implication des autorités locales, des notables, des sages, des tradipraticiens ou guérisseurs traditionnels, des autorités religieuses, des têtes couronnées ou rois, des personnes ressources, des chercheurs, etc. Des recherches sur la régénération des espèces caractéristiques de l'écosystème vont permettre d'identifier au niveau des trouées ainsi créées par les exploitations intensives des PFNL, les espèces végétales pionnières, tardives et climaciques. La recherche est interpellée afin de déterminer si la régénération naturelle peut permettre le maintien à long terme de la forêt N'dali.

La gestion des fruitiers sauvages à N'dali nécessite une compréhension nuancée et une intégration des méthodes traditionnelles et raisonnées. En combinant le savoir-faire local avec les techniques de conservation modernes, il est possible de créer des modèles de gestion durable qui préservent non seulement les ressources naturelles, mais aussi les cultures locales et les moyens de subsistance des communautés. Une telle approche holistique est essentielle pour la valorisation et la pérennité des fruitiers sauvages en Afrique tropicale.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius