3. Discussion
Divers organes des plantes sont utilisés par la
population de N'dali pour la satisfaction de leurs besoins économiques,
alimentaires et socio-culturels (Ezebilo et Mattson, 2010). Ils vont des
fruits, des feuilles, des racines, des amandes aux écorces et parfois
même les fleurs et des écorces (Agbogidi et al. 2010). Dans la
zone d'étude, les feuilles, l'écorce, les racines et les fruits
sont les organes les plus utilisés. L'organe prélevé sur
une espèce est fonction de l'utilité recherchée par la
population ainsi que les connaissances endogènes liées à
l'utilisation de l'organe.
Par ailleurs, notre étude a identifié le
Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Datarium microcarpum, Adansonia
digitata, Bombax Costatum et Tamarindus indica en tant qu espèces ayant
les valeurs d'usage ethnobotanique les plus élevées au niveau de
la commune de N'dali et environnant. Lorsque la valeur d'usage ethnobotanique
totale d'une espèce peu abondante est élevée cela pourrait
se traduire par une pression d'exploitation plus forte sur cette espèce
(Camou-Guerrero et al. 2008 ; Dossou, 2010). On pourrait dire que l'importance
accordée à une espèce ne dépend pas de sa
disponibilité mais de sa capacité à satisfaire les besoins
des populations dans les différentes catégories d'usages (Lykke
et al. 1990). Les résultats de cette étude aident à
identifier les espèces utiles et soumises à une forte pression
qui devraient être considérées comme prioritaires dans
l'aménagement de la forêt afin de contribuer à un
bien-être économique et socioculturel durable des populations.
Néanmoins, ces résultats obtenus à travers l'étude
devraient être relativisés à cause des nouvelles
opportunités futures de marché qui pourraient s'offrir à
telle ou telle autre espèce. Ces utilisations évoluent assez
rapidement (parfois en quelques années) au sein d'un terroir et ne sont
donc pas définitives (Benz et al. 2000). A cet effet, la présente
étude révèle par exemple que Bambusa vulgaris
(bambou commun) est une espèce à faible valeur d'usage
ethnobotanique mais dont la demande actuelle sur le marché pourrait
à l'avenir faire de l'espèce, une des espèces à
forte valeur d'usage dans le milieu (Dossou, 2010).
Conclusion
Cette étude met en exergue l'importance des ressources
de la forêt de N'dali pour les communautés riveraines sur la base
de la valeur d'usage ethnobotanique des espèces fruitières
sauvages de cette forêt. Elle a permis de faire ressortir les
espèces localement qualifiées pour faire partir des
espèces prioritaires à conserver dans l'aménagement de
cette forêt. Ce sont ces espèces qui contribuent à
améliorer le bien-être économique et social des
populations. L'exploitation des valeurs d'usage se révèle
être un outil de base dans la sélection des espèces
d'intérêt socio-économique, culturel et objet de forte
pression anthropique.
Les résultats mettent en évidence la richesse et
la diversité des fruitiers sauvages dans cette région, leur
rôle crucial dans la subsistance des populations locales, ainsi que les
défis et opportunités liés à leur valorisation.
La commune de N'dali abrite une grande variété
de fruitiers sauvages, dont plusieurs espèces endémiques et
d'importance écologique et économique. Ces fruitiers jouent un
rôle crucial dans la biodiversité locale et dans la nutrition des
communautés rurales. Les fruitiers sauvages sont une source essentielle
de nourriture, de médicaments traditionnels, et de revenus pour les
populations locales. Ils contribuent à la sécurité
alimentaire et offrent des opportunités économiques, notamment
par la vente de fruits frais et de produits transformés.
L'exploitation non durable, la déforestation, et les
changements climatiques menacent l'existence de ces fruitiers sauvages. Les
pratiques agricoles extensives et le manque de politiques de gestion durable
exacerbent ces défis.
Des initiatives locales visant à valoriser ces
fruitiers, telles que la transformation des fruits en confitures, jus et autres
produits à valeur ajoutée, montrent un potentiel prometteur. La
sensibilisation et l'éducation des communautés sur les techniques
de gestion durable et la conservation des fruitiers sauvages sont
essentielles.
Pour assurer une gestion durable et une valorisation optimale
des fruitiers sauvages à Ndali, il est recommandé de :
? Renforcer les capacités des communautés
locales par des formations en gestion durable et en transformation des
produits.
? Promouvoir la recherche et l'inventaire des espèces
de fruitiers sauvages pour mieux comprendre leur distribution et leur
état de conservation.
? Mettre en place des politiques et des réglementations
locales pour protéger les fruitiers sauvages contre l'exploitation non
durable.
? Encourager les partenariats entre les autorités
locales, les ONG, et les communautés pour la mise en oeuvre de projets
de conservation et de valorisation.
|