II.1. CADRE THÉORIQUE DE RÉFÉRENCE
Parce que s'inscrivant dans le vaste champ de la sociologie,
notre étude pour être élucidée aura besoin de
s'appuyer sur les théories sociales telles, les théories des
organisations, les théories de la communication, la théorie
fonctionnaliste, la théorie du choix et l'approche humaniste. Il s'agit
essentiellement des théories et approches liées au management
participatif, au développement de la personne et aux processus
coopératifs de l'apprentissage se rapportant au thème de notre
recherche.
II.1.1. Les théories des organisations
Dans les théories des organisations, la motivation est
l'ensemble des facteurs internes et externes qui induisent des comportements
positifs chez l'acteur face à une situation. La motivation prend alors
en compte les besoins, les conditions d'organisation du travail, le contenu des
programmes d'activités, les résultats attendus etc. Au regard de
l'importance de ces facteurs recensés dans les écrits, les
théories de la motivation apportent un plus dans la compréhension
de l'engagement et du comportement participatif et citoyen des acteurs de
l'enseignement secondaire et singulièrement des élèves.
Ainsi, plusieurs auteurs s'y sont intéressés. Nous pouvons citer
entre autres, MASLOW (1954), ADAMS (1965), VROOM (1964). Mais la théorie
de MASLOW, nous semble-t-il, est la plus proche de notre contexte.
II.1.1.1. La théorie des besoins humains de
MASLOW
Partant du principe que les individus ont un ensemble de
besoins complexes, MASLOW (1954) définit l'être humain comme un
tout présentant des aspects physiologiques, psychologiques,
sociologiques et spirituels. Chacun de ces aspects est relié à
certains besoins humains. Dans sa théorie, il propose une conception
systématique des besoins de l'homme et schématise la
hiérarchie des besoins à l'intérieur d'une pyramide
à cinq paliers :
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- les besoins physiologiques tels que se nourrir, s'abriter,
conserver la vie ;
- les besoins de sécurité : se sentir
équilibré et protégé dans sa vie physique et dans
ses relations quotidiennes avec autrui, se prémunir contre la maladie ou
la douleur ;
- les besoins d'appartenance : les individus ont besoin
d'amour, d'appartenir à un groupe, d'établir des relations
personnelles avec telle ou telle autre personne, d'être aimés et
acceptés ;
- les besoins d'estime de soi : les individus ont besoin
d'épanouissement, de respect, de valorisation de leur potentiel, et de
se sentir estimés des autres, compétents, maître de soi et
de leur vie ;
- les besoins d'autoréalisation : les besoins
d'accomplissement, de croître personnellement, d'utiliser ses
compétences au maximum et de la façon la plus créative
possible en vue de se réaliser dans la vie.
5- besoins d'autoréalisati
on
4- besoins d'estime de soi
3- besoins d'appartenance
2- besoins de sécurité
1- besoins physiologiques
Source : BERGERON (2001) P. 560
Graphique 1 : La pyramide des besoins humains de
MASLOW
Ces besoins peuvent être regroupés en deux types
: les besoins de niveaux inférieurs et les besoins supérieurs.
Tout individu cherche d'abord à satisfaire les besoins inferieurs avant
de se retourner vers les besoins supérieurs. De plus, il est
fréquent que les besoins soient multiples et/ou contradictoires. Ce sont
les aspirations et désirs concrets qui déterminent la motivation
et orientent le comportement. Selon MASLOW, les conduites humaines sont
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dictées par la satisfaction des besoins. Ainsi, il est
primordial de satisfaire les besoins d'ordre inférieur tels que les
besoins physiologiques, les besoins de sécurité et les besoins
sociaux pour permettre aux hommes de viser des besoins d'ordre supérieur
tels que les besoins d'estime de soi et les besoins
d'autoréalisation.
En intériorisant les besoins que les individus
cherchent à satisfaire et les comportements y relatifs, cette
théorie pourrait nous être utile pour comprendre le comportement
et les agissements des élèves. En effet, les élèves
au secondaire ont des besoins à satisfaire : besoins de se nourrir, de
s'habiller, d'être en sécurité, d'être aimés
ou de satisfaire leur soif de connaissance, afin de trouver un sens à
l'école et à la vie. Ces besoins sont fondamentaux et leur
non-satisfaction peut déclencher chez certains un comportement offensif
(actes d'incivilités, de violences récurrentes) ou de
désintérêt (résignation, paresse).
La théorie des besoins appliquée aux
élèves de l'enseignement secondaire permet de susciter leur
engagement et participation à la vie du lycée suivant leur centre
d'intérêt. Dans la mesure où ils n'arrivent pas à
satisfaire correctement leurs besoins vitaux, plus rien d'autre ne saurait les
motiver à participer à une quelconque activité. Au regard
de cette réalité, il devient nécessaire d'instaurer et de
maintenir un cadre règlementaire qui assure et rassure les
élèves afin de faire du lycée un lieu de vie. Quant aux
besoins d'estime de soi et d'autoréalisation, ils sont
étouffés du fait de la violence symbolique qu'exerce
l'institution scolaire de par son organisation sur les élèves
issus de divers milieux et de l'attitude des acteurs. C'est pourquoi les
besoins d'engagement et de participation qui sont certes ressentis chez les
élèves pourraient être assouvis avec un bon usage de la
théorie de MASLOW. Cela passe en partie par la reconnaissance de
l'existence de ces besoins et leur légitimation. Partant de là,
il devient opportun de chercher à communiquer avec les
élèves pour comprendre et satisfaire au mieux leurs besoins qui
sont en droite ligne avec les finalités définies dans la loi
d'orientation de l'éducation et la convention relative au droit de
l'enfant (CDE), notamment en ses articles11 12, 13, 15, 16, 17, 28
et 29.
D'autres théories telles, la théorie X et Y de
Mc GREGOR (1960), les théories situationnelle et systémique de
BRASSARD (1996), la théorie de la communication dans les organisations
de BERGERON et BELANGER (1979) sont autant de théories qui,
respectivement traitent du comportement des acteurs, de la situation et
conditions de travail
11 Articles 12 (liberté d'opinion), 13
(liberté d'expression et d'information), 14 (liberté de
conscience et de religion) 15 (liberté d'associations et de
réunion) 28 (droit à l'éducation) et 29
(épanouissement et développement personnel de l'enfant).
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puis de la communication dans les organisations. De ces
théories, nous avons retenu la théorie systémique et les
conceptions de la communication en éducation.
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