II.1.2. La pertinence et l'incidence de la participation
des élèves dans les établissements
De nos enquêtes, l'ensemble du personnel enseignant et
administratif reconnait la pertinence et la légitimité de la
participation des élèves à la vie des
établissements
66
d'enseignement secondaire. Beaucoup d'élèves
confirment cette incidence positive sur leurs études (51,32%) et
comportements (73,45%). De l'avis du personnel enseignant et administratif, la
participation des élèves en plus de l'incidence sur les
études (54,28%) et le comportement (65,71%) des élèves
impacte positivement le climat scolaire (77,14%). Les personnes de ressources
relèvent que la participation des élèves lève plein
d'équivoque quant à la gestion du lycée, des rapports
humains et cultive le sens de la responsabilité, toute chose qui cadre
avec les finalités du système éducatif burkinabè.
Les instances lycéennes concourent à la qualité du climat
scolaire. À ce titre, il développe le sentiment d'appartenance
à l'établissement et cela suscite un dialogue concerté
entre les lycéens et le personnel scolaire. En cas de controverses,
c'est alors les conditions d'enseignement et d'apprentissage qui s'en
trouveront ainsi perturbées. S'agissant de la participation des
élèves aux instances de gestion des lycées, 42,48% des
élèves enquêtés font le constat de cette
réalité. Les élèves prennent part aux
activités des différents conseils auxquels ils ont droit. Plus de
la moitié du personnel enseignant et administratif soit 54,29% des
enquêtés confirment cette implication des élèves
dans les instances de décision. Le faible pourcentage des
élèves sur leur participation des s'explique par le fait qu'il
n'y a que les délégués et leurs adjoints qui prennent part
aux activités de représentation.
L'enquête révèle également que
77,14% des enquêtés issus du personnel enseignant et administratif
pensent que le fait de participer aux instances et à l'animation de la
vie scolaire favorise la formation des élèves à la
citoyenneté. Pendant ce temps, 68,57% des enquêtés estiment
que la participation favorise le développement d'un comportement
participatif et citoyen. Le personnel enseignant et administratif soutenu par
les personnes de ressources affirme que l'implication des élèves
à la vie lycéenne accélère leur socialisation,
aiguise leur curiosité, crée l'union, la solidarité et la
cohésion et renforce le sens de la responsabilité et le respect
des personnes et des biens.
En milieu scolaire, la participation dépend largement
de la fonctionnalité des instances de gestion de l'établissement
notamment celles qui requièrent la présence des
élèves. Elle est aussi fonction du degré de
considération des propositions des élèves et enfin de la
place à eux réservée à travers toute la chaine du
processus de prise de décisions. Ainsi, 42,47% des élèves
estiment que leur avis et proposition sont pris en compte. Plus de la
moitié des élèves enquêtés (cf. tableau
n°24) pensent qu'ils ne sont jamais écoutés ou à
fortiori, leur parole n'est prise en compte que sur des choses sans importance.
La non-prise en considération des avis des élèves
ôte de la participation toute sa saveur ; en ce sens que c'est des
échanges et de
67
la considération des propositions de tous les acteurs
qu'on tend à la perfection. La théorie des organisations ou de la
coopération confirment ces propos. Le constat est que l'on demande
souvent aux élèves de présenter des idées mais ils
ne sont toujours informés de la suite réservée à
celles-ci. En se référant à la CDE, l'on peut lire que les
élèves délégués ont la possibilité de
s'exprimer sur toutes les questions portant sur la vie de la classe ou de leur
établissement. Mais dans les faits, 34,51% des élèves
estiment qu'ils bénéficient du droit d'opinion ou de parole
à la différence du personnel enseignant et administratif qui a
88,57% indiquent le contraire. Cette contradiction se comprend d'ailleurs, car
le niveau de participation des élèves interrogés reste
décoratif. Très peu enquêtés estiment les
élèves prennent des initiatives et parviennent à la
réalisation de leur projet (cf. tableau 20 et 21). En définitive,
les élèves participent effectivement aux instances scolaires mais
cette participation n'est pas efficace et efficiente car les
élèves participant aux instances scolaires se comportent plus en
observateurs qu'en véritable acteurs.
En somme, les élèves bénéficient
de leur droit à la participation conformément au texte
réglementaire tels l'arrêté n°2014-351/MESS/SG/DGESG/
du 08 septembre 2014, portant fonctionnement des établissements publics
d'Enseignement secondaire général. Seulement, le fait de
permettre aux enfants de prendre part aux instances d'avoir une voix et une
influence dans les organisations et les institutions ne suffit pas et peut
être une source d'influence que si une éducation aux droits
humains et le civisme n'est pas instaurée. L'objectif est d'aider les
enfants à acquérir les aptitudes dont ils ont droit et besoin
pour avoir des moyens d'exister de façon autonome et durable.
|