Engagement et citoyenneté: pour une meilleure participation des élèves à la vie scolaire dans l'enseignement secondaire.par Jean Joël ZIDA Université Norbert Zongo - Certificat d'aptitude à la fonction de Conseiller d'éducation 2015 |
II.1.5. Le modèle humanistePour ROGERS (1996), un des pionniers de l'approche humaniste, les seules connaissances réelles sont celles découvertes grâce aux questionnements et à l'expérience, bien plus que les apprentissages scolaires traditionnels. Ce modèle cherche à développer chez la personne la capacité de faire des choix personnels : « choisir c'est devenir autonome »24 . Le modèle humaniste s'applique à tout le monde : enfants, adolescents, adultes. Chaque personne est responsable de sa vie et doit accepter d'être libre, de faire les choix qui se posent à elle dans la vie. ROGERS (1996) justifie cette approche en disant : 24 www.dictionnaire.sensagent.com 24 [...] Si nous voulons des citoyens qui puissent vivre dans ce monde en changement kaléidoscopique qui est le nôtre, nous ne pourrons y arriver que si nous voulons qu'ils deviennent des apprentis qui se mettent eux-mêmes en mouvement et qui se prennent eux-mêmes en mains. [...] dans l'état actuel de nos connaissances, cette espèce d'apprentis se développe le mieux dans le cadre d'une relation qui permet la croissance, qui est facilitatrice, bref, dans le cadre d'une relation avec une personne25. Dans cette optique, la personne a toujours le choix et a le pouvoir sur sa vie. L'humanisme permet à l'individu de s'exprimer, d'être entendu, de se développer librement, de faire des choix de manière autonome. On n'impose rien à la personne, on lui propose ; à elle de choisir. Seulement l'éducateur doit adopter quelques attitudes pour aider la personne à se sentir reconnue comme par exemple, être vrai dans ce que l'on vit et ressent par rapport à la personne, avoir la capacité de sentir ce que l'autre vit, le respect, la confiance, l'ouverture à l'autre. Il s'agit de créer des espaces où la personne peut s'exprimer librement et être entendue. Cette approche humaniste nous semble être un bon modèle pour travailler avec les enfants et/ou adolescents que sont les élèves de l'enseignement secondaire. Cela permet de leur (re) donner confiance en eux et à la vie ; ce qui les ouvre aux changements, aux relations avec les autres ; la personne devient un être responsable et autonome par le fait qu'elle prend des décisions. La critique sur ce modèle est qu'il cultive la non-directivité, en ce qu'il laisse décider, faire des choix. Aussi pose-t-il la question du comment vivre ensemble si rien ne dépasse la personne et son désir. C'est pourquoi la théorie de la socialisation de DURKHEIM (18581917) pourrait combler cette insuffisance, en faisant de l'engagement et de la participation des élèves en milieu scolaire un moyen de socialisation. En effet pour lui, la socialisation est transmise de manière verticale, grâce à l'éducation apportée par une génération à la suivante, traduisant la primauté de la société sur l'individu. C'est pourquoi nous concluons avec lui que « seule une culture largement humaine peut donner aux sociétés modernes les citoyens dont elle a besoin »26. |
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