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Engagement et citoyenneté: pour une meilleure participation des élèves à  la vie scolaire dans l'enseignement secondaire.


par Jean Joël ZIDA
Université Norbert Zongo - Certificat d'aptitude à la fonction de Conseiller d'éducation 2015
  

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II.1.2. Les conceptions de la communication en éducation

Les questions théoriques de la communication abordées par FREIRE (2001) présentent le dialogue comme l'essence même de ce domaine et comme pratique de la liberté. Pour lui, le dialogue est un phénomène humain, et se traduit par la parole qui a deux dimensions : l'action et la réflexion de ceux qui le pratiquent. De ce fait, la parole constitue un droit pour tous, et personne ne doit imposer aux autres sa parole en refusant la leur. Ainsi, le dialogue est une exigence existentielle. Il ne peut se réduire au « dépôt » des idées d'un individu dans un autre. Ce ne doit pas être non plus une discussion agressive, une polémique entre des personnes. Par conséquent, il n'y a pas de dialogue sans humilité. Le dialogue est une rencontre des hommes pour apprendre ensemble à agir. Il se rompt lorsque l'un des acteurs oublie l'humilité. Nous ne pouvons dialoguer si nous projetons sur les autres l'ignorance, si nous refusons la contribution des autres. La confiance dans l'homme est une condition à priori. Elle doit exister avant que le dialogue ne se concrétise.

Selon BERGERON et BELANGER (1979), la ressource la plus importante dans la communication interpersonnelle est l'homme. Cela se justifie dans la mesure où l'homme est au centre de toutes les activités économiques, sociologiques, administratives et scolaires. L'homme est lui-même une ressource d'où la nouvelle vision des ressources humaines qui valorise l'homme et concourt à l'efficacité de son action à travers la communication. La valeur intrinsèque de l'être humain est décrite par ses compétences, ses valeurs morales, sa personnalité, ses croyances, et ses aspirations. Tous ces aspects intérieurs de l'homme sont à connaitre, car ils placent le responsable dans le bon chemin du management. Pour y parvenir, il doit privilégier la communication en valorisant l'homme dans ce qu'il a en lui. Si le responsable administratif sait se montrer attentif aux aspects sociaux et humains, si l'agent est impliqué dans la résolution des problèmes, et si le gestionnaire des ressources humaines sait éviter et oublier les préjugés, et permettre ainsi à l'agent discriminé de s'amender, alors la question de l'engagement, de la citoyenneté et de la participation des élèves peut être résolue.

Au niveau des établissements secondaires, il appartient au personnel pédagogique, d'administration et d'encadrement de la vie scolaire de perpétuer la communication interpersonnelle de manière à avoir une bonne écoute entre personnel de la vie scolaire et les élèves, sans ignorer aussi les parents. La communication interpersonnelle est une grande source de motivation et d'efficacité, mais elle exige un certain nombre de qualité humaine et d'aptitude. En effet, communiquer met en présence deux ou plusieurs individus et se caractérise par des échanges. Pour que la communication soit efficace, il faut :

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- accueillir et respecter l'émetteur, celui-ci est tenu de respecter l'auditeur ;

- tenir compte des valeurs humaines et des aspirations profondes pour recueillir la participation de l'interlocuteur ;

- avoir une capacité d'écoute.

La bonne écoute commence par la bonne attitude dans l'accueil qui rassure. Il faut écouter l'autre jusqu'au bout de ses propos. GROMOLARD (1991) ne disait-il pas, à ce propos, qu'« écouter c'est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu'un, c'est lui dire non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps : tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là, tu vas m'enrichir car tu es ce que je ne suis pas »16. Cela signifie qu'on accorde de l'intérêt au problème même si on ne peut pas le résoudre. La capacité d'écoute se ressent dans les questions qu'on pose, l'avis de l'auditeur sur le problème évoqué. Par exemple, dans une situation d'échange entre le conseiller principal d'éducation (CPE) et un élève, le CPE peut demander l'avis de celui-ci, les solutions possibles. La motivation au quotidien exige un type de rapport valorisant. Lorsqu'un élève énonce des idées ou élabore un projet qui affecte le fonctionnement de l'établissement, il faut l'écouter jusqu'au bout. Quelle que soit l'ampleur des raisons évoquées ou la gravité de la situation, il faut associer les élèves et aussi les autres acteurs du système scolaire à la recherche de solutions, d'où la coopération.

L'Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F) citée par ZOUNGRANA (2011)17 définit la coopération comme l'activité par laquelle des sujets mettent en commun leurs énergies, leurs savoir-faire et leurs savoirs pour réaliser une fin. Ceci laisse comprendre qu'il faut fédérer les efforts pour parvenir au but recherché. L'histoire issue du dessin publié par le mouvement américain contre la guerre datant de 1937 peut bien illustrer cette théorie.

Deux ânes, attachés à la même corde d'un bout à l'autre, veulent brouter deux tas de foin disposés de sorte que sans le consentement des deux, aucun ne peut être satisfait. Las de se tirer, ils décident de trouver une solution. C'est ainsi qu'ils prennent la résolution de brouter un tas ensemble avant de passer au second tas.

C'est dire que la coopération suppose la communication, la collaboration, la participation, l'entraide. La coopération au lycée est tournée vers les élèves pour les outiller à vivre en harmonie avec eux-mêmes et avec les autres acteurs de la communauté scolaire au

16 GROMOLARD, André (1991). Prendre sa vie en main. Ed. Chronique sociale.

17 ZOUNGRANA, Louis Constant (2007). « L'éducation à la citoyenneté à l'école primaire : la contribution spécifique de l'école », mémoire de fin de formation IEPD, UK/ENS, p. 23.

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sein de la classe, de l'école et de la société. Cette théorie, s'inscrivant dans la dynamique des méthodes actives, permet aux acteurs scolaires d'être en synergie d'action dans le lycée à travers les instances règlementaires et les associations scolaires ; puis de travailler ensemble pour atteindre le but commun, celui de la réussite scolaire dans un esprit citoyen.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus