IV. LA PROBLEMATIQUE
D'après Michel Beaud, la problématique «
c'est l'ensemble construit, autour d'une question principale, des
hypothèses de recherche et des lignes d'analyse qui permettront de
traiter le sujet choisi »33. Cela dit, l'axe central de notre
étude est constitué de questions sur le statut, la participation
du citoyen et la dynamique de la citoyenneté tels que transparaissant
dans le constitutionnalisme camerounais. En fait, nous traiterons de la prise
en charge de la thématique de la citoyenneté en droit
constitutionnel camerounais. Dans cette optique, la question qui se
dégage est la suivante : quels sont les caractéristiques
découlant du régime juridique de la citoyenneté en droit
constitutionnel camerounais ?
De cette question se dégage plusieurs autres questions
connexes :
Quels sont les éléments à partir desquels
se déterminent la citoyenneté en droit constitutionnel
camerounais ?
L'idée force de la citoyenneté
républicaine est l'affirmation du principe d'égalité en
droits de tous les citoyens, avec pour corollaire l'unicité et
l'uniformité de la citoyenneté et le rejet de toute fragmentation
de celle-ci. De cette façon, quelles sont les conséquences de la
vive confrontation dans le constitutionnalisme camerounais entre l'idée
d'unicité et d'indivisibilité de la République (socle de
la citoyenneté) avec celle de promotion de la diversité
culturelle et sociologique du pays ?
La conceptualisation de la citoyenneté prend
inévitablement en compte le lien existant entre la Nation, la
nationalité et le citoyen. Il est donc nécessaire d'examiner la
distance qui sépare l'Etat de la citoyenneté, compte tenu du
phénomène d'interpénétration des peuples,
marqué par la « déterritorialisation » des
communautés nationales, c'est-à-dire leur localisation en dehors
de l'espace territorial national d'origine. Lequel phénomène
n'est-il pas
32 Lire dans ce cadre François Gény,
Science et technique en droit privé positif, Paris, Sirey,
1921
33 Beaud Michel, L'art de la thèse,
op. cit., p. 55.
susceptible de conduire à la «
dénationalisation » de la citoyenneté ? Autrement dit, la
nationalité peut-elle encore demeurer le fondement exclusif du lien de
citoyenneté ?
Relativement à la problématique ainsi
dégagée, l'hypothèse, c'est-à-dire « la
proposition de réponse à la question posée
»34, que nous avançons repose sur l'idée selon
laquelle les traits fondamentaux d'identification de la citoyenneté
défini par le droit constitutionnel camerounais font d'elle une notion
ambivalente. En effet, en cette notion cohabitent constance et
volatilité juridiques.
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