II. Données et méthodologie
1. Les données
1.1. Présentation des
données
Les données utilisées dans notre étude,
sont des recouvrements des recettes fiscales, données secondaires issues
du site de la BCEAO. Les autres données de notre étude nous
viennent de la Banque mondiale. Elles sont annuelles et couvrent la
période allant de 1980 à 2016.
1.2. Choix et justification des
variables
Pour la présente étude, cinq (5) variables
ont été retenues :
· L'Indice des prix à la
consommation : permet de mesurer l'inflation dans une
économie.il permet aussi d'estimer la variation moyenne des prix des
produits consommés par les ménages entre deux périodes.
· Le taux d'urbanisation de la population :
C'est la portion de l'évolution de la population dans
l'environnement urbain. En Côte d'Ivoire, la collecte de l'impôt
est plus fructueuse dans la zone urbaine que dans la zone rurale.
· Les recettes fiscales : elles
sont la variable à modéliser et à prévoir.
· Le PIB par tête :
désigne la part du PIB affectée à chaque citoyen à
une période donnée (généralement an).
· L'investissement (La Formation brute de capital
fixe) : qui est l'agrégat qui mesure, en
comptabilité nationale, l'investissement (acquisition de biens de
production) en capital fixe des différents agents économiques
résidents. Elle prend en compte certains investissements
immatériels tels que les dépenses de logiciels
considérées avant 1999 comme des consommations
intermédiaires.
Les notations suivantes sont adaptées dans notre
analyse économétrique pour désigner les différentes
variables :
Tableau 1 : Récapitulatif des
variables
Variables
|
Libellées
|
Sources
|
Rf
|
Recettes fiscales
|
BCEAO
|
Pibt
|
Le PIB par tête
|
Banque mondiale
|
Du
|
Degré d'urbanisation
|
Banque mondiale
|
Ipc
|
Indice des prix
à la consommation
|
Banque mondiale
|
Fbcf
|
Formation brut de capital
Fixe
|
Banque mondiale
|
Dans la suite de nos travaux, nous allons examiner à
partir d'une étude descriptive, les graphes et certains tests
statistiques usuels.
1.3. Statistique descriptive
Nous allons montrer les évolutions des variables qui
sont l'objet de notre étude, puis l'évolution comparée de
notre variable à prévoir. C'est-à-dire des recettes
fiscales et du PIB par tête dans un premier temps, puis dans un second
temps l'évolution comparée des recettes fiscales et de la
formation brute de capital fixe, afin d'analyser visuellement une
éventuellecorrélation qui existe entre elles.
Les données sont indiquées en milliard de F CFA
pour les recettes fiscales, et sont observées annuellement.
Graphique 2 : Évolution des recettes
fiscales
Source : BCEAO, nos calculs
D'un point de vue visuel, nous observons une tendance
haussière de la série de la recette fiscale. Par ce graphique,
nous pouvons décomposer l'évolution des recettes fiscales en six
(6) phases entre 1970 et 2015.
· Première phase : de 1970 à 1987
Nous observons une croissance des recettes fiscales de 80
milliards à 670milliards en dépit de la période de
récession économique frappant toutes les économies du
monde. Cette performance économique est l'objet de l'effet prix qui est
la résultante de l'inflation.
· Deuxième phase : de 1988 à 1993
L'on observe une chute brutale des recettes fiscales
d'où une aggravation de la récession économique
observée à la première phase. Les recettes fiscales
passent alors de 600milliards à 450 milliards en 1993 soit une baisse de
plus de 200milliards. Cela est dû à la crise économique
marquéepar la baisse du prix de pétrole sur le marché
international.
· Troisième phase : de 1994à 1996
L'on observe une reprise de l'activité
économique boostéepar la dévaluation du franc CFA.
· Quatrième phase : de 1997 à 2009
À cette période, on constate une
légère augmentation de la recette sur la basse de 1997.
· Cinquième phase : de 2010 à 2011
En cette phase, l'économie ivoirienne fut
frappée par une crise militaro-politique d'où un ralentissement
des activités économiques. La recette totale passe donc de 1149
milliards en 2009 à 2011.
· Sixième phase : à partir de 2012
Les recettes fiscales ont connu un essor considérable
dû à un climat sociopolitique apaisé qui est beaucoup
attractif aux bailleurs de fonds.
Graphique 3 : Évolution du PIB par
tête
Source : WDI, nos calculs
L'évolution du PIB par habitant peut se repartir en
trois phases :
· De 1980 à 1994
Nous observons un faible niveau de cette variable qui demeure
constant tout au long de la période considérée. En effet,
cette période marque la période de récession
économique, dont le ralentissement de l'activité
économique.
· De 1994 à 2011
L'évolution du PIB par tête croit ce qui signifie
que la Côte d'Ivoire est passée d'une période de
récession économique à une période de relance
économique. Cette situation est corrélée à une
augmentation du revenu par tête qui est aussi corrélé
positivement à l'évolution des recettes fiscales.
· De 2011 à nos jours
Au lendemain de la crise post-électorale qu'a connu le
pays plus précisément de janvier au mois d'avril 2011, le pays a
connu une augmentation vertigineuse de son PIB par habitant.
Graphique 4 : Évolution de l'indice des
prix à la consommation
Source : WDI, nos calculs
Pour l'ensemble de la période 1980-2016, on constate
une augmentation vertigineuse due à un excès de la
quantité de monnaie en circulation dans l'économie. Avec cette
forme linéaire, l'indice de prix à la consommation peut
être formalisé par :
(9)
Sachant qu'en 2014, cette valeur était égale
à 111,99 et 113,38 l'année suivante, on a :
(9.1)
D'où par cette formule, la valeur prévue pour
2016 sans tenir compte des perturbations socio-économiques est
égale à 114,77 contre 114,19 observées. Partant de cela,
la valeur prévue en 2020 est de 120,33.
Graphique 5 : Évolution du degré
d'urbanisation
Source : WDI, nos calculs
La Côte d'Ivoire, pour propulser son processus de
développement a changé sa stratégie de
développement basée sur le secteur primaire. Cette
stratégie d'industrialisation (secteur secondaire) a provoqué un
exode rural qui s'est beaucoup intensifié ces dernières
années.Avec cette forme linéaire, le degré d'urbanisation
peut être formalisé par :
= aX+b (10)
Sachant qu'en 2014, cette valeur était égale
à 53,479 et 54,18 l'année suivante, on a :
(10.1)
D'où par cette formule, la valeur prévue pour
2016 sans tenir compte des perturbations socio-économiques est
égale à 54,886 contre 54,869 observées. Partant de cela,
la valeur prévue en 2020 est de 57,69.
Graphique 6 : Évolution des recettes
fiscales et du PIB par tête
Source : WDI et BCEAO, nos calculs
Le graphique ci-dessus montre que les recettes fiscales
évoluent parallèlement avec le PIB par tête. Cela montre
que les recettes fiscales dépendent fortement du niveau de
l'activité économique, ce qui confirme les dires de Keho (2009)
qui stipule que toute augmentation du PIB de 1% provoque une augmentation de
0,64% des recettes fiscales. Ainsi, le niveau de l'activité
économique en Côte d'Ivoire détermine la capacité
de l'Etat, à mobiliser ses ressources fiscales qui vont servir au
recouvrement de ses dépenses.
Graphique 7 : Évolution des recettes
fiscales et de la formation brute de capital fixe
Source : WDI et BCEAO, nos calculs
Bien que ses deux graphiques suivent la même tendance
évolutive croissante, l'évolution de la formation brute de
capital fixe est bien plus régulière que celle des recettes
fiscales. On peut en déduire de cette observation que la capacité
de mobiliser les recettes fiscales pour l'Etat de Côte d'Ivoire
dépend du niveau d'investissement privé.
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