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Modélisation et prévision des recettes fiscales de la Côte d’Ivoire.


par Paul Vivien Oyibo
Université Alassane Ouattara de Bouaké - Master 2 2017
  

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II. Données et méthodologie

1. Les données

1.1. Présentation des données

Les données utilisées dans notre étude, sont des recouvrements des recettes fiscales, données secondaires issues du site de la BCEAO. Les autres données de notre étude nous viennent de la Banque mondiale. Elles sont annuelles et couvrent la période allant de 1980 à 2016.

1.2. Choix et justification des variables

Pour la présente étude, cinq (5) variables ont été retenues :

· L'Indice des prix à la consommation : permet de mesurer l'inflation dans une économie.il permet aussi d'estimer la variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages entre deux périodes.

· Le taux d'urbanisation de la population : C'est la portion de l'évolution de la population dans l'environnement urbain. En Côte d'Ivoire, la collecte de l'impôt est plus fructueuse dans la zone urbaine que dans la zone rurale.

· Les recettes fiscales : elles sont la variable à modéliser et à prévoir.

· Le PIB par tête : désigne la part du PIB affectée à chaque citoyen à une période donnée (généralement an).

· L'investissement (La Formation brute de capital fixe) : qui est l'agrégat qui mesure, en comptabilité nationale, l'investissement (acquisition de biens de production) en capital fixe des différents agents économiques résidents. Elle prend en compte certains investissements immatériels tels que les dépenses de logiciels considérées avant 1999 comme des consommations intermédiaires.

Les notations suivantes sont adaptées dans notre analyse économétrique pour désigner les différentes variables :

Tableau 1 : Récapitulatif des variables

Variables

Libellées

Sources

Rf

Recettes fiscales

BCEAO

Pibt

Le PIB par tête

Banque mondiale

Du

Degré d'urbanisation

Banque mondiale

Ipc

Indice des prix

à la consommation

Banque mondiale

Fbcf

Formation brut de capital

Fixe

Banque mondiale

Dans la suite de nos travaux, nous allons examiner à partir d'une étude descriptive, les graphes et certains tests statistiques usuels.

1.3. Statistique descriptive

Nous allons montrer les évolutions des variables qui sont l'objet de notre étude, puis l'évolution comparée de notre variable à prévoir. C'est-à-dire des recettes fiscales et du PIB par tête dans un premier temps, puis dans un second temps l'évolution comparée des recettes fiscales et de la formation brute de capital fixe, afin d'analyser visuellement une éventuellecorrélation qui existe entre elles.

Les données sont indiquées en milliard de F CFA pour les recettes fiscales, et sont observées annuellement.

Graphique 2 : Évolution des recettes fiscales

Source : BCEAO, nos calculs

D'un point de vue visuel, nous observons une tendance haussière de la série de la recette fiscale. Par ce graphique, nous pouvons décomposer l'évolution des recettes fiscales en six (6) phases entre 1970 et 2015.

· Première phase : de 1970 à 1987

Nous observons une croissance des recettes fiscales de 80 milliards à 670milliards en dépit de la période de récession économique frappant toutes les économies du monde. Cette performance économique est l'objet de l'effet prix qui est la résultante de l'inflation.

· Deuxième phase : de 1988 à 1993

L'on observe une chute brutale des recettes fiscales d'où une aggravation de la récession économique observée à la première phase. Les recettes fiscales passent alors de 600milliards à 450 milliards en 1993 soit une baisse de plus de 200milliards. Cela est dû à la crise économique marquéepar la baisse du prix de pétrole sur le marché international.

· Troisième phase : de 1994à 1996

L'on observe une reprise de l'activité économique boostéepar la dévaluation du franc CFA.

· Quatrième phase : de 1997 à 2009

À cette période, on constate une légère augmentation de la recette sur la basse de 1997.

· Cinquième phase : de 2010 à 2011

En cette phase, l'économie ivoirienne fut frappée par une crise militaro-politique d'où un ralentissement des activités économiques. La recette totale passe donc de 1149 milliards en 2009 à 2011.

· Sixième phase : à partir de 2012

Les recettes fiscales ont connu un essor considérable dû à un climat sociopolitique apaisé qui est beaucoup attractif aux bailleurs de fonds.

Graphique 3 : Évolution du PIB par tête

Source : WDI, nos calculs

L'évolution du PIB par habitant peut se repartir en trois phases :

· De 1980 à 1994

Nous observons un faible niveau de cette variable qui demeure constant tout au long de la période considérée. En effet, cette période marque la période de récession économique, dont le ralentissement de l'activité économique.

· De 1994 à 2011

L'évolution du PIB par tête croit ce qui signifie que la Côte d'Ivoire est passée d'une période de récession économique à une période de relance économique. Cette situation est corrélée à une augmentation du revenu par tête qui est aussi corrélé positivement à l'évolution des recettes fiscales.

· De 2011 à nos jours

Au lendemain de la crise post-électorale qu'a connu le pays plus précisément de janvier au mois d'avril 2011, le pays a connu une augmentation vertigineuse de son PIB par habitant.

Graphique 4 : Évolution de l'indice des prix à la consommation

Source : WDI, nos calculs

Pour l'ensemble de la période 1980-2016, on constate une augmentation vertigineuse due à un excès de la quantité de monnaie en circulation dans l'économie. Avec cette forme linéaire, l'indice de prix à la consommation peut être formalisé par :

(9)

Sachant qu'en 2014, cette valeur était égale à 111,99 et 113,38 l'année suivante, on a :

(9.1)

D'où par cette formule, la valeur prévue pour 2016 sans tenir compte des perturbations socio-économiques est égale à 114,77 contre 114,19 observées. Partant de cela, la valeur prévue en 2020 est de 120,33.

Graphique 5 : Évolution du degré d'urbanisation

Source : WDI, nos calculs

La Côte d'Ivoire, pour propulser son processus de développement a changé sa stratégie de développement basée sur le secteur primaire. Cette stratégie d'industrialisation (secteur secondaire) a provoqué un exode rural qui s'est beaucoup intensifié ces dernières années.Avec cette forme linéaire, le degré d'urbanisation peut être formalisé par :

= aX+b (10)

Sachant qu'en 2014, cette valeur était égale à 53,479 et 54,18 l'année suivante, on a :

(10.1)

D'où par cette formule, la valeur prévue pour 2016 sans tenir compte des perturbations socio-économiques est égale à 54,886 contre 54,869 observées. Partant de cela, la valeur prévue en 2020 est de 57,69.

Graphique 6 : Évolution des recettes fiscales et du PIB par tête

Source : WDI et BCEAO, nos calculs

Le graphique ci-dessus montre que les recettes fiscales évoluent parallèlement avec le PIB par tête. Cela montre que les recettes fiscales dépendent fortement du niveau de l'activité économique, ce qui confirme les dires de Keho (2009) qui stipule que toute augmentation du PIB de 1% provoque une augmentation de 0,64% des recettes fiscales. Ainsi, le niveau de l'activité économique en Côte d'Ivoire détermine la capacité de l'Etat, à mobiliser ses ressources fiscales qui vont servir au recouvrement de ses dépenses.

Graphique 7 : Évolution des recettes fiscales et de la formation brute de capital fixe

Source : WDI et BCEAO, nos calculs

Bien que ses deux graphiques suivent la même tendance évolutive croissante, l'évolution de la formation brute de capital fixe est bien plus régulière que celle des recettes fiscales. On peut en déduire de cette observation que la capacité de mobiliser les recettes fiscales pour l'Etat de Côte d'Ivoire dépend du niveau d'investissement privé.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle