Conclusion de la première partie
Dans cette première partie, il a s'agit du traitement
de la question en rapport au statut de la recherche au Gabon. Nous avons
parcouru l'histoire de l'activité scientifique au sein de la
société gabonaise de façon générale. Elle a
débuté bien avant les Indépendance, mais s'est
nationalisée après, progressivement, suivant le modèle
colonial. L'IRAF fait partie des premiers instituts de recherche. Il a
plusieurs fois été délocalisé suite aux multiples
décisions politiques. Au préalable, le matériel et le
personnel le composant ont été formés par les
colonisateurs et étaient, pour la grande majorité, des chercheurs
au sein de CTFT et de l'ORSTOM.
Sur la base de cette lecture historique, nous avons fait, en
deuxième chapitres, une étude du statut du chercheur, son
rôle et du secteur de la recherche. Les chercheurs ont, d'une part, un
statut de fonctionnaire assurant leur position administrative et la
régularité de leur
80
paiement mensuel, puis un statut de chercheur. Afin de
maintenir leur position dans le champ de la recherche sur le plan
international, ils mettent en place des stratégies administratives.
Les différents instituts contournent le cadre juridique
dans le but de créer une adéquation entre les
réalités actuelles et le secteur de la recherche, parfois, en
insérant de nouvelles disciplines dans l'organigramme. Dans le but de
sauvegarder leur autonomie financière et protéger leur capital
symbolique, les chercheurs et l'administration établissent une «
non-information ». Ainsi, les réalités juridiques sont
très souvent en contradiction aux réalités de
fonctionnement et influencent directement ou indirectement l'apport de la
recherche.
DEUXIEME PARTIE :
RÔLE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET
REPRÉSENTATIONS SOCIALES
|
81
Introduction de la deuxième partie
Dans cette partie, nous essaierons d'abord de comprendre
comment la recherc
elle orientée, dans la formulation des politiques
publiques de développement multise
Nous commençons la partie en montrant la place de la
recherche dans l'économie gabonaise. Pour le dire autrement, les
chercheurs sont-ils de véritables médiateurs dans cette
perspective ? Les résultats de leurs travaux sont-ils
véritablement mis, de façon décisive, sur l'agenda
politique ?
Nous procéderons ensuite à une analyse du
mécanisme et conditions de financement la recherche pour voir si ce
financement est conforme aux attentes à l'égard du secteur de la
recherche. Dans cette perspective, une lecture des représentations que
les agents (dans le champ
de la recherche et hors du champ), les décideurs se
font de la recherche ou encore des chercheurs s'avère alors
opératoire.
82
Chapitre III : Rôle et impact de la recherche
scientifique dans la société gabonaise
Dans ce chapitre, nous traiterons, non seulement des attentes
à l'égard de la recherche dans le processus de
développement économique et social, mais aussi de sa contribution
dans ce même processus à partir des moyens qui lui accordés
pour la réalisation de cette mission. Nous partons d'une lecture du
système de gestion financière de la recherche et terminerons sur
une lecture de contribution réelle de la recherche scientifique à
l'économie de la nation.
Le lien entre le statut accordé et le rôle est
alors très étroit. Le rôle que jouent les acteurs est
lié à leur statut. Toutefois, lorsque que les statuts sont remis
en cause, alors le rôle que doit jouer l'acteur peut devenir socialement
difficile à saisir, ou dysfonctionnel et correspondre à un autre
rôle social.
83
Conformément à la loi 22/2000, l'un des
rôles, aux allures de mission, attribués au statut de chercheur
est de servir au développement individuel et collectif. Elle indique les
conditions d'orientation de la recherche, afin trouver des solutions pratiques
et accompagner le développement social et économique du pays.
Section 1 : Place de la recherche dans
l'économie
La recherche scientifique est une activité dont le
cadre institutionnel a été mise en place au fur et à
mesure que la société évoluait. Dans le but d'orienter et
d'avoir une lecture des différentes activités économiques
menées au sein de son territoire, le Gabon a créé un
Tableau de bord économique qui fait une synthèse des
activités économiques exercées sur le territoire gabonais.
Ce tableau permet d'établir une traçabilité sur l'apport
de chaque secteur sur le PIB national. « Un tableau de bord est un
instrument de communication et de décision qui va mettre en
lumière des indicateurs clés destinés à des
opérateurs ou des responsables. »139
1.1 Lecture du financement de l'activité de
recherche de l'activité de recherche dans l'économie
gabonaise
Le programme annuel de performance (PAP) est une annexe des
lois de finances. Il permet de comprendre de façon
détaillée, les orientations de budget alloué, car il met
en exergue les missions d'orientation du budget, notamment les principaux
postes de dépense
a. Le Programme Annuel de Performance, Programme Recherche
scientifique et Innovation (Ce document sert d'annexe aux Lois de
finance)
Tableau n°10 : Crédits
alloués aux lois de finance et aux Lois rectificatives au cours des
années cinq dernières années au titre 2, titre 3 et tire
5
139 YouTube, Les geeks des chiffres, Tableau de bord
d'entreprise c'est quoi ? Contrôle de gestion- TUTO, 07 Juin 2017.
https://youtu.be/4tiLy1JO5Vc
84
Source : PAP 2015, 2016, 2017, 2018
et 2019
Les crédits de référence de la PAP
affichés dans ce tableau font allusion aux crédits alloués
aux Lois de finance et aux Lois rectificatives, au cours des années cinq
(5) dernières années. Ces crédits sont issus du budget
programmé et voté par le Parlement. C'est le budget
programmé par l'État dans les charges et les dépenses qui
seront occasionnés durant l'année envisagée. Ceux -ci sont
adoptés par le Sénat promulgués par la Présidence
de la République. L'attribution des allocations se fait sous orientation
de mission. Suivant un programme bien précis, ils présentent des
missions ayant des objectifs biens définis dans un cadre mobilisant des
moyens (financements). « Les PAP sont présentés dans des
documents missions par missions. La mission récapitule les
crédits (y compris les fonds de concours et
Années
Titres
|
|
2015
|
|
|
2016
|
|
|
2017
|
2018
|
|
|
|
|
|
2019
|
Titre 2 (Salaires du personnel)
|
2 218 616
|
000
|
2
|
286
|
160
|
000
|
14
|
092
|
101
|
992
|
13
|
764
|
494
|
034
|
12
|
769
|
120
|
327
|
Titre 3
(Dépenses de bien et service)
|
291 781
|
247
|
|
291
|
781
|
247
|
|
100
|
000
|
000
|
|
100
|
000
|
000
|
|
100
|
000
|
000
|
Titre 5
(Investissement)
|
221 840
|
000
|
|
|
|
0
|
|
|
|
0
|
|
|
|
0
|
|
|
|
0
|
Total
|
2 732 237
|
247
|
|
512
|
397
|
247
|
|
321
|
416
|
000
|
13
|
864
|
494
|
034
|
12
|
869
|
120
|
327
|
attributions de produits attendus) et les moyens (emplois)
alloués à une politique publique. »140
Comme nous l'avons dit précédemment, la
présentation de missions ministérielles se fait mission par
mission. Chaque mission est constitutive de programme dont la
présentation s'effectue par l'exposition du cadrage stratégique
et des moyens du programme et des dépenses fiscales. Tout ceci sur la
base d'une justification en francs CFA.
Pour ce qui concerne les moyens du programme et des
dépenses, ils sont :
- Les crédits, constitués d'autorisations
d'engagement (AE) et de crédits de paiement
(CP), sont détaillés selon la nomenclature
par destination (programmes et actions) et par nature (titres)
, ·
- Le cas échéant, les dépenses
fiscales rattachées au programme sont indiquées ainsi que leur
évaluation , ·
140 Projet annuel de performance, Mission
ministérielle de l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique, Annexe Projet aux lois de finance 2017, p.2.
85
- Les propositions relatives aux emplois de l'administration
et aux emplois des opérateurs de l'État sont
présentées en effectifs.
Le tableau précédent est issu d'un agencement de
tableaux de Projet Annuel de Performance de 2015 à 2019. Nous avons
exclu les actions et les programmes de la nomenclature inscrite dans le tableau
source pour n'en extraire que les titres, notamment : le titre 2, le titre 3 et
le titre 5. Car, ces trois (3) titres sont incluent pour les
établissements de recherche que nous avons choisis d'enquêter : Le
CENAREST et ses cinq (5) instituts de recherche.
· Le titre 1
Il fait référence à la dette. Elle ne
traite pas de la dette du Ministère de l'Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique, mais de la dette de l'État et des
versements injectés à une institution afin de s'acquitter de
celle-ci141.
Ce titre bien qu'inscrit sur le tableau est effectué
à 0Fcfa car, elle ne concerne pas les agents de la recherche mais
plutôt la Direction Générale de la Dette et tous les
secteurs devant payant les dettes.
· Le titre 2
Le financement fait au titre 2, qui représente le
montant mise à part pour le personnel de la recherche
conformément au programme de recherche présenté, et
proposé par la Direction de la recherche scientifique est une
évaluation faite au milliard de francs.
Il est de 2 218 616 000 en 2015 contre 12 769
120 327 et en 2019. Soit un écart de 10 550 504 327
FCFA.
Il y a eu une hausse du budget alloué au titre 2
concernant le salaire du personnel. Cela s'explique par deux (2) indicateurs,
à savoir : l'augmentation de l'effectif des chercheurs et la jonction de
la PIR au salaire. Cependant, l'augmentation de l'effectif des chercheurs reste
l'indicateur le plus pertinent.
· Le Titre 3
- Orientation du titre 3 d'après la PAP :
141 Cf. Annexes.
86
Il est représentatif du budget alloué, non aux
instituts directement, mais au programme, qui est établi par la
direction de la recherche scientifique. C'est par ce programme, fondé
sur les ambitions des gouvernants et sur la politique qu'ils veulent mettre en
place que se construit le programme ou les orientations prioritaires.
Après avoir fixé les priorités, les répartitions
budgétaires se feront en tenant compte de l'implication attendue de
chaque institut de recherche. En effet, la répartition du budget
affecté à la recherche par la Direction et le Centre se fera
selon l'implication souhaitée d'un institut. Ce plan d'action financier
n'est pas dépendant de la Direction ou du Centre.
D'après la PAP, les projets de programme de recherche
sont approuvés par le Conseil d'administration sous la proposition du
Commissaire Général. En effet, le premier alinéa de
l'article 8, du décret n° 322/PR/MRSEPN, portant organisation du
Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique, stipule que sur
la proposition du Commissaire Général, le Conseil
d'administration approuve les projets de programme de recherche, ainsi que tous
les projets d'organisation générale et de réforme du
Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique. Le conseil a
pour rôle de donner son avis sur l'exécution des programmes et
leur mise en place142. Aussi, les programmes sont sources des
orientations budgétaires et de la répartition, comme nous l'avons
souligné supra.
- L'orientation budgétaire actuelle :
Bien que le Projet Annuel de Performance, servant d'annexe
à la loi de finance, souligne que les programmes, aidant à
orienter les financements de la recherche, sont sous la responsabilité
de la Direction Générale de la Recherche et de l'Innovation, il
ne nous a pas été expliqué, durant notre enquête sur
le terrain, aucune caractéristique ou indicateurs concernant la
répartition budgétaire des établissements de recherche. La
décision concernant le financement de la recherche est un domaine,
actuellement qui s'effectue indépendamment de la DGRSI, dans la mesure
où il est fixé par les entités institutionnelles
supérieures à celle-ci.
A la question de la répartition du budget, nous
n'avons pu avoir de réponse concrète, sinon des explications sur
le fait que les décisions n'étaient pas totalement relatives
à la DGRSI, car celle-ci a juste le devoir de reverser le budget
envoyé, en d'autres termes d'exécuter.
Ce manque de maîtrise de la Direction
Générale de la Recherche Scientifique et de l'Innovation sur le
financement de la recherche traduit, aujourd'hui, la manipulation des
acteurs
142 Décret n°322/PR/MRSEPN, Portant
organisation du Centre National de la Recherche Scientifique et
Technologique, Article 8, Alinéa 2.
87
politiques de ce secteur, dans la mesure où les
directions ayant pour rôle la mise en pratique des ambitions politiques
par l'administration et le financement, sont surplombées par le pouvoir
politique qui remplit de façon contradictoire tous les rôles
administratifs en recevant du pouvoir des différents agents du champ de
la recherche. C'est dans ce système de relation que se joue la relation
entre la politique « politicienne » traduite par polity et la
policy143, la politique faisant allusion à l'action publique
ou administratif, normalement effectué sans ambition
politique144. Pour Jacques Rollet en effet, depuis quelques
années, l'analyse des politiques publiques « est dominée
par la problématique qui insiste sur l'importance de la dimension
cognitive chez les acteurs d'une politique nationale ou locale.
»145 L'analyse cognitive par les
référentiels des politiques publiques, constitue certainement
l'une des manifestations les plus abouties de cette posture
L'intérêt de l'analyse cognitive renvoie donc à la formule
de Thoenig sur le rapport qui existe entre Policy (une politique
publique comme programme d'action) et Politics (politique
générale, idéologie partisane). Pour lui, «
l'analyse des politiques publiques s'effectue (É) dans une perspective
consistant à rechercher quelles relations existent entre la Policy et la
Politics »146. Dans la même perspective,
Bourdieu dit qu'on ne peut parler du champ scientifique et estimer faire une
réelle analyse des mouvements au sein de ce champ sans faire une lecture
politique de la réalité sociale, car celle-ci est aussi
déterminante dans le champ scientifique que les capitaux inclus dans le
champ. La réalité politique est aussi l'une des raisons de la
reconversion des capitaux du champ scientifique147. Cette dotation
est fondée sur une reconnaissance symbolique du politique comme
dominant. Cette position de domination que le gouvernant possède est
transférée dans le secteur administratif du champ de la recherche
par une reconversion des capitaux du champ politique que lui reconnaît
l'agent de la recherche. C'est ce mécanisme que Bourdieu appelle la
« délégation » dans la sphère politique
(politique politicien, lorsqu'il fait allusion à la
légitimité qu'ont les élus d'agir au nom de leur
légataire ou mandataire)148.
143 La notion de policy désigne les politiques
publiques et l'action des pouvoirs publics dans des secteurs particuliers.
C'est l'orientation que nous donnant à la notion de politique dans notre
travail.
144 Y. Dormagen et D. Bouchard, Introduction à la
sociologie politique, 4ème Edition, Deboeck
Supérieur, DEBOECK SUPERIEUR, 2015, p. 13.
145J. Rollet, « L'action publique en
France et en Grande-Bretagne : comparaison de deux référentiels.
», Revue Pouvoirs, n°110, 2004, p.162.
146J.C. Thoenig, « L'analyse des politiques
publiques », dans Traité de Science Politique, Paris,
PUF, 1985, p.14.
147 P. Bourdieu, « La spécificité du
champ scientifique et les conditions sociales du progrès de la raison
», in : Sociologie et sociétés, op.cit. p. 95.
148 P. Bourdieu, « Sur le pouvoir symbolique
». In : Annales. Économies, sociétés,
civilisations. 32? année, N. 3, 1977. p. 408.
88
Pour ce qui concerne notre étude, la
délégation (ou accumulation) se fait sur la base d'un croisement
de champ. Ainsi, la légitimité que les agents de la recherche
donnent au politique est fondée sur une reconnaissance du statut
institutionnel de celui-ci, cette dotation n'inclut pas une
légitimité d'agir dans le champ ou de parler en leur nom. Cette
légitimité est construite par un univers symbolique, dans lequel
détenir le pouvoir politique est synonyme de détenir le pouvoir
symbolique supérieur qui permet d'agir sur tous les champs. Il faut
souligner que cette délégation s'effectue sur des schèmes
reconnus par les deux (2) parties149.
Pour revenir sur le titre 3, celui-ci est en baisse de
191 781 247 FCFA) nous prenons en compte l'écart existant entre
le budget alloué au titre 3 en 2015 (291 781 247 FCFA),
comparativement à celui de 2019 (100 000 000FCFA).
Contrairement au budget du titre 2 qui s'accroit, celui du titre 3 diminue.
Aussi, il est stable depuis ces trois (3) dernières années et ne
s'élève qu'à 100 000 000FCFA. Il faut dire que ce
budget est similaire à celui fixé sur la loi de finance. De ce
fait, il fait référence au budget fixé de la recherche et
non au budget exécuté qui peut être soit supérieur
ou inférieur.
Le titre 4
Le titre 4, destiné au transfert, c'est-à-dire,
aux subventions locales et internationales. Il sert à payer des services
qui ne sont pas directement accessibles au niveau national. Ce sont les
allocations versées aux organismes internationaux en termes de
cotisations. Il inclut les collaborations à l'internationale et sont
pris en compte par la demande des unités opérationnelles (les
instituts et centres de recherche).
Les subventions sont prises en compte par l'État,
elles servent parfois de cotisations ou de participations, afin de respecter un
engagement. Par exemple, la participation des enseignants chercheurs aux
différents titres au CAMES est normalement prise en charge par le titre
4, lorsque cela est signalé par la Direction Générale ou
lorsque l'État relève un besoin de maître-assistant,
professeurÉLa subvention du titre 4 est actuellement de 0FCFA, En
d'autres termes, pour ce qui est du CENAREST et de ses différents
instituts, il n'est reversé aucun financement prenant en charge les
subventions. Cependant, dans le budget général de l'État,
le titre 4 est effectif.
149 J. Morgante, « La notion de lutte et de pouvoir
symbolique dans le champ politique selon Bourdieu. L'intérêt d'une
édition », in : Bourdieu. P, Langage et pouvoir
symbolique, Paris, Seuil, 2001, p.210.
· 89
Exécution du Budget général de la
recherche extrait de CGA 2017 et 2019 : Titre 4 et 5
Tableau n°11 : Exécution du budget
de l'année 2017 aux titres 4 et 5
Titres
|
Montants en FCFA
|
Titre 4
|
204
|
352
|
463
|
288
|
Titre 5
|
132
|
704
|
904
|
940
|
|
Source : Compte
Général Administratif 2017
Tableau n°12 : Exécution du budget
de l'année 2019 aux titres 4 et 5
Titres
|
Montants en FCFA
|
Titre 4
|
211
|
620
|
986
|
472
|
Titre 5
|
257
|
777
|
781
|
022
|
|
Source : Extrait du Compte
Général Administratif 2019
Ces tableaux montrent l'existence des titres 4 et 5 dans le
budget. Le solde à 0FCFA des titres 4 et 5 dans le budget des instituts
est conséquence d'une volonté politique et d'un choix
d'orientation des gouvernants.
· Le titre 5
Le cinquième titre fait référence au
titre d'investissement. Il a pour but de servir à la
réhabilitation et à l'amélioration des différents
espaces. Toutefois, ce titre peut, par détournement être
subventionner par le titre 3 qui est celui de « biens et de service »
pour ce qui concerne les structures ne recevant pas de subvention directe au
titre 2.
· Titre 6
Le titre 6 est le titre de référence aux
dépenses autres que celles qui ont été planifiées
dès le départ. Ce titre est nommé « dépense
Autres ».
b. Conférence budgétaire de la
recherche
Pour ce qui concerne les conférences
budgétaires, leur mise en place nous a été
expliquée par le DAF du Centre National, lorsque nous abordions la
question de la répartition du budget par instituts. « Les
budgets sont repartis selon les besoins exposés par chaque
90
responsable d'institut lors de la conférence
budgétaire avec la direction Centrale des Affaires Administratives et
Financières. »150.
Lors de cette dite conférence, les différents
Directeurs d'Institut de recherche établissaient une liste de besoins
sur la base desquelles devront être fait le financement. Afin, de pouvoir
avoir un exemple des besoins qui ont pu servir d'indicateur financier, nous
nous sommes rapprochés du Directeur Adjoint de l'IRSH. Celui-ci nous fit
comprendre que depuis plusieurs années, il ne se tenait pas de
conférence budgétaire.
« De quelle conférence budgétaire
parlez-vous ? Je vous dis, mademoiselle, qu'il n'y a pas de conférence
budgétaire. Le budget est déjà fixé et c'est comme
cela. On n'a pas de conférence budgétaire. On ne sait pas sur
quels critères ils décident. Sauf s'ils font cette
conférence entre eux et nous nous ne le savons pas. »151
La Différence entre la réalité
administrative et la réalité des chercheurs dans le secteur de la
recherche a été un point important dans la mesure où la
réalité administrative du secteur de la recherche introduit la
réalité politique. Dans la relation qui existe entre policy
et polity. Effectivement, dans la pratique il y a une dépense
entre les agents du champ de la recherche et les acteurs des
polity152. L'accumulation des statuts administratifs des agents de
la recherche constitue un des capitaux des agents du champ politique. A
contrario, la relation entretenue avec la sphère politique octroi de
nouveau capitaux pour les agents du champ de la recherche (capital social). Ce
capital social en lui-même constitue permet d'avoir accès à
plusieurs autres capitaux153.
Le secteur de la recherche est composé de la
sphère recherche et de la sphère administrative. Mais dans
l'agrégat de ces deux, le pouvoir politique utilise le pouvoir
administratif afin d'instrumentaliser la recherche, ce qui crée une
situation dichotomique entre ces deux niveaux.
|