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Le Cameroun et la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques


par Eric Salomon Ngono
Université de Yaoundé I  - Master 2 2020
  

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B- L'élaboration d'une multitude d'accords et projets aux orientations

différentes et non-contraignantes

Le processus lié à la mise en application de la CCNUCC est aussi complexe que son texte original. La négociation d'une panoplie d'accords presque à chaque rencontre et des projets qui en découle embarrassent les Parties. Ces dernières se trouvent dans l'impasse et submerger à cause des moyens limités mis à leur disposition.

1- Incapacité à adopter un accord consensuel et contraignant pour tous

les Etats

En 1992, les Etats participants à la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement signaient la CCNUCC. Après son entrée en vigueur en octobre 1994, les

9 M. Duby, «Le multilatéralisme onusien à l'épreuve de la gouvernance climatique», VertigO- le revue électronique des sciences de l'environnement (En ligne), Volume 18 Numéro 1. http://journals.openedition.org/vertigo/19356;DOI:10.4000/vertigo.19356 consulté le 03 juin 2019 à 19h32mn.

10 Ibid.

11 Ibid.

113

Etats parties ont successivement négocié un nombre considérable d'accords lors des COP. Au cours de ces rencontres qui ont lieu chaque année, des négociations variaient et débouchaient sur des déclarations et accords dressant des feuilles de routes et orientations parfois différentes. Cette différenciation indécise de résolution complique une application harmonieuse des pans ciblés par tel ou tel accord. Depuis l'avènement de la CCNUCC sur la scène internationale, des accords de cette nature se sont multipliés à l'instar du Protocole de Kyoto (1997), la feuille de route de Bali (2007), l'accord de Copenhague (2009), l'amendement de Doha (2012) et l'Accord de Paris (2015). L'émergence disparate des accords, protocoles, déclarations, feuilles de route et l'incapacité des Etats à adopter une position consensuelle et contraignante fragilisent la Convention12.

Le fossé croissant entre les pays industrialisés et les pays en développement est un facteur renforçant l'absence d'un accord contraignant. Mais en 2009 à la Conférence de Copenhague, les pays émergents se sont imposés comme des acteurs prépondérants lors des négociations sur le climat alors qu'ils n'étaient que des spectateurs lors du Protocole de Kyoto, ce qui avait facilité les négociations à l'avantage des pays industrialisés. Des lors, la prise de décision devient ainsi difficile car tous les Etats revendiquent une place dans les négociations et empêchent l'adoption d'un accord contraignant13. L'échec de la conclusion d'un accord consensuel à Copenhague réside dans la présence de trois blocs aux intérêts divergents.

2- Un enchainement de projets et programmes aux intervalles de temps réduits sans résultats concrets

La multiplication des projets prônant la réduction des émissions des GES dans l'atmosphère sans réalisations et résultats, limite les probabilités de la stabilisation du système climatique mondial pour les générations futures. Depuis l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto en 2005 jusqu'au 12 décembre 2014, 7573 projets liés à la lutte contre les changements climatiques ont été enregistrés à travers le monde14. Cet enchainement de projets et programmes limite le degré d'implication des Parties.

3- Absence des capitaux pour le financement des projets climatiques L'atténuation et l'adaptation aux incidences du changement climatique nécessite d'importantes ressources financières pour faire en sorte que le développement des PED soit en mesure de relever le défi du changement climatique tout en développant leur propre économie

12 S. C. Aykut et A. Dahan, La gouvernance du changement climatique : Anatomie d'un schisme de réalité, Gouverner le Progrès et ses Dégâts, Editions la Découverte, 2014, p.117.

13 M. Duby, «Le multilatéralisme onusien à l'épreuve...».

14 Cassen, «Les négociations internationales... p.35.

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de façon durable. Mais, les financements disponibles pour les initiatives sont insuffisants, malgré la mise en place de mécanismes de financement. Il s'agit en occurrence du Fonds pour l'environnement mondial (FEM)15, le Fonds Spécial pour les Changements Climatiques (SCCF) créé en 2001, le Fonds pour les pays les moins avancés (LDCF), le Fonds pour l'adaptation, le Fonds d'Investissement pour le Climat (CIF), établi en 2008 et le Fonds de développement communautaire pour le carbone16. Dès lors, les ressources obtenues par les PED restent limitées. Depuis 2012, les pays en développement ont reçu seulement 20 à 25% des sommes dont ils ont besoin pour les mesures d'atténuation et d'adaptation.

18.

De nos jours, les événements climatiques et météorologiques extrêmes sèment des destructions en différents points du globe. En 2017 par exemple, les ouragans dans les Caraïbes ont engendré des pertes estimées à 130 milliards de dollars. Des violentes inondations de mousson ont touché 43 millions de personnes en Asie du Sud-Est ; la sècheresse a frappé des millions de personnes en Afrique de l'Est. Les populations des pays pauvres sont en moyenne cinq fois plus vulnérables que celles des pays riches des événements météorologiques extrêmes17. Le coût de l'adaptation des effets du changement climatique devrait atteindre 140 à 300 milliards de dollars par an d'ici 2025/2030. D'ici 2050, on estime le coût de changement climatique à 1 000 milliards de dollars par an pour les pays en développement de, même si l'augmentation de la température moyenne de la planète reste inférieure à 2°C

Concernant le financement climat, on constate que l'assistance nette spécifique destinée au climat est très inférieure aux financements déclarés. Par exemple, le montant total déclaré par les bailleurs pour le financement climat sur la période 2015-2016 s'élevait à 48 milliards de dollars. Toutefois, les PED ont reçu un montant estimé entre 16 et 21 milliards de dollars ce qui donne un pourcentage oscillant entre 33,33 et 43,75% de contribution. De même la valeur des prêts est excessivement comptabilisée ainsi que les financements climatiques bilatéraux. On constate aussi que l'aide sous forme des subventions, l'aide à l'adaptation au changement climatique reste trop faible et augmente trop lentement19.

15 Le FEM a été créé par la CCNUCC pour gérer le système financier dans le cadre de la Convention sur une base permanente soumis à un examen tous les quatre ans pour la fourniture de fonds aux PED.

16 https://www.icao.int/environnemental-protection/Pages/FR/financement.aspx Consulté le 04-05-2019 à 19h23min.

17 Rapport OXFAM, 2018 : Les vrais chiffres des financements climat, où en est-on de l'engagement des 100 milliards de dollars ? 2018, p.4.

18 Ibid., p.6.

19 Ibid., p.16.

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II- Entraves endogènes à la lutte contre les changements climatiques au Cameroun

Conscient des enjeux de ce phénomène, le Cameroun s'est résolument engagé à limiter ses effets néfastes. Mais, cette bataille contre le réchauffement climatique fait face à une multiplicité de mobiles propres aux réalités du pays. Dans cette partie, nous insisterons sur les facteurs internes qui entravent la mise en application effective de la CCNUCC au Cameroun. Nous présenterons dans un premier temps les handicaps liés au cadre juridique et institutionnel, et dans un second temps nous verrons comment le déficit des capitaux et des moyens techniques limite la réalisation des études et projets se rapportant aux questions de changement climatique.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote