3.1. La pêche artisanale et côtière
Elle a connu un essor spectaculaire ces deux décennies
dans le monde particulièrement dans les pays riches en produits
halieutiques. La pêche artisanale joue un rôle important dans
l'approvisionnement des marchés de Nouadhibou et de Nouakchott. La FAO
définit la pêche artisanale et côtière comme une
pêche traditionnelle pratiquée par des ménages de
pêcheurs. Ces derniers utilisent des quantités relativement
faibles de capital et d'énergie, des engins de pêche relativement
petits, effectuent de courtes sorties de pêche et travaillent
principalement pour la consommation locale » (Marhiesen, 1984). La
pêche artisanale et côtière dépend étroitement
des conditions environnementales et des ressources halieutiques
ciblées.
Elle a un caractère multiforme et diversifié.
Elle peut se faire par pied et par des navires pontés ou non,
motorisés ou non, de longueur inférieure ou égale à
14m dont le moteur a une puissance inférieure ou égale à
150 Cv et utilisant des engins passifs sauf senne tournante. Pour la
pêche artisanale, la concession des quotas est collective.
Dans la pêche artisanale divers engins sont utilisés
en en fonction des espèces ciblées :
- La concession de pêches artisanale des
céphalopodes : les engins utilisés sont les pots à
poulpes, des casiers, de la turlutte et le filet trémail.
- La concession de la pêche artisanale des
crustacés : nous trouvons des engins tels que les filets maillants, les
filets trémails et les casiers.
- La concession de la pêche artisanale des poissons
dermersaux : elle utilise des engins des lignes, des filets maillants, des
casiers, des filets trémails et de la palangre.
- La concession de la pêche artisanale des poissons
pélagiques : les engins utilisés sont les filets maillants, se
palangre, filets encerclants, senne, tournante et la ligne.
- Pour les mollusques, c'est le ramassage et la
plongée.
La pêche côtière se fait par des navires
motorisés, de longueur inférieure ou égale à 26m
mais aussi des navires motorisés, de longueur inférieure
strictement à 60m pour les pélagiques. Il faut souligner qu'il
n'y a pas de moyen de congélation et les engins passifs n'utilisent ni
chalut ni drague. Comme la concession de la pêche artisanale, la
pêche côtière possède ses propres engins. La
concession est individuelle exceptée celle des Mollusque, qui est
collective et nombre d'unités autorisées. Pour la concession de
la pêche côtière des céphalopodes, des
crustacés et des poissons dermersaux, les engins utilisés sont
les mêmes que ceux de la pêche artisanale.
- La concession de la pêche côtière de
poissons pélagiques se segmente en trois :
o Segment1 : les senneurs sont inférieurs à 26 m,
les engins utilisés sont les filets maillants, la palangre, les fils
encerclant et la senne tournante.
o Segment 2 : Les senneurs sont de 26 à 40 m et les
engins utilisés sont les filets encerclants.
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o Segment 3 : les senneurs et les chalutiers pélagiques
sont de 40 à 60 m, les engins
utilisés sont les sennes et les chaluts pélagiques
(boeuf et simple).
Dans les eaux de Nouadhibou, il y a une domination des pirogues
traditionnelles faites à partir
d'un tronc d'arbre. Selon les scientifiques de l'Institut
mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches
(IMROP), il existe d'autres types de pirogues (en bois, en plastique, en
aluminium et lanches).
3.1.1. Les captures de la pêche artisanale et
côtière
La quantité des captures est passée de 29000 tonnes
en 2006 à 183000 tonnes en 2018. Cette production comprend plus de 200
espèces particulièrement les ressources démersales. Les
cinq dernières années, les poulpes sont les plus ciblés,
la moyenne est de 22% de la capture totale (IMROP, 2019).
Nous observons une augmentation de la PAC durant 2011 avec 12000
sorties et à 30000 sorties en 2015. Cette augmentation est liée
à la forte demande des usines de transformation des poissons et
l'arrivée des engins tels que les senneurs pélagiques. E 2014, la
capture des thons particulièrement les tons mineurs
représentaient 500 tonnes (CSC,2014). En 2015 une enquête a
été réalisée sur les engins utilisés dans la
pêche artisanale. À Nouadhibou les enquêteurs ont
enregistré 134 pirogues qui travaillent avec des sennes tournantes
suivies de Nouakchott avec 113 pirogues. La capture des espèces
pélagiques particulièrement les sardinelles, les
éthmaloses était estimée plus de 272 000 tonnes
l'année 2015, la moyenne des captures des sardinelles est de 70% (IMROP
2019).
![](Situation-de-la-gestion-durable-des-ressources-halieutiques-dans-la-region-de-Nouadhibou-nouadhibo4.png)
Figure 2: L'évolution des captures des
pélagiques (éthmalose, Sardinelle plate et ronde) (source :
CSC,2016)
En 2013 une importante capture de poulpes a été
réalisée grâce aux pots, aux casiers et aux turluttes, avec
75 % à Nouadhibou et 15% la zone du centre et PNBA. Les poulpes sont
présents sur tout le littoral mauritanien, ils ont une croissance rapide
et variable. La capture varie en fonction des saisons, l'illustration est faite
sur le graphique ci-dessous. La même
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année, la capture de thiof a atteint plus 1000 tonnes,
elle est destinée à l'exportation à l'état frais.
Ce tonnage est reparti ainsi : 47 % dans la zone de Nouakchott, 37% à
Nouadhibou et les 16% au PNBA et dans la zone du centre (Mohamed Lemine et
Cheikh Baye, 2015).
![](Situation-de-la-gestion-durable-des-ressources-halieutiques-dans-la-region-de-Nouadhibou-nouadhibo5.png)
Figure 3: L' évolution des captures du poulpe par mois et
par zone (source IMROP, 2013)
La FAO souligne que la capture artisanale et
côtière des courbines est estimée 37000 tonnes, ce qui
représenterait 37% de la production mondiale. Cette capture repartie
avec 65% dans la zone de Nouadhibou, 21 % à Nouakchott et le reste
reparti entre le sud de Nouakchott et le PNBA (Mohamed Lemine et Cheikh Baye,
2015).
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