3.2. La pêche hauturière
Elle est opposée à la pêche
côtière et artisanale et autrefois appelée pêche
industrielle. Elle est apparue dans législation de 2015 et le code de la
pêche, définie comme toute pêche pratiquée par des
bateaux (navires) ayant des puissances motrices et des dimensions importantes.
Les navires européens et asiatiques sillonnent les eaux marines
mauritaniennes précisément la zone de Nouadhibou. Ils exploitent
les ressources pélagiques et démersales. La pêche
hauturière, c'est toute pêche commerciale pratiquée avec
des navires ayant des caractéristiques autres que celles définies
pour les deux premiers types.
La FOA définit la pêche Industrielle ou
hauturière toute pêche apportant la majeure partie des captures en
poissons et d'autres ressources halieutiques, les chalutiers sont compris entre
30 à 50 m pour des marées de 10 à 15 jours. La concession
des quotas de la pêche hauturière est individuelle sauf pour les
mollusques.
Comme les deux premières, la pêche hauturière
utilise des engins qui lui sont propres :
- La concession de la pêche
hauturière des pélagiques utilise des engins tels que les chaluts
et les sennes.
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- La concession de la pêche
hauturière des thonières utilise des engins tels que les lignes
et les sennes.
- La concession de la pêche
hauturière des céphalopodes et des crevettes utilise des engins
tels que les chaluts, les casiers et les nasses.
- La concession de la pêche
hauturière des merlus et des poissons dermersaux autres que les merlus
utilisent des engins tels que les chaluts, les lignes et les filets.
- La concession de la pêche
hauturière des crabes profonds et la langouste verte utilise des engins
tels que les casiers, les filets maillants et les nasses.
- La concession de la pêche
hauturière d'autres mollusques utilise des engins tels que les filets et
autres engins autorisés.
3.2.1. Les captures de la pêche
hauturière
Les captures totales réalisées par les 4000
navires nationaux de la flotte industrielle et artisanale furent de 363 000
tonnes en 2014 et 389 000 tonnes en 2015. Les captures réalisées
par la flotte mauritanienne restent donc faibles. La quantité restante
de captures est détenue par les flottes de longue distance ou de bateaux
qui ont accès au régime ouvert de licences (UE, Russie, Ukraine,
Chine) (CSC, 2014).
Comme nous l'avons évoqué
précédemment la plus grande partie de la pêche
hauturière est pratiquée par des flottes
étrangères. La pêche hauturière est responsable de
90% des captures, elle compte plus de 140 navires dont 90 % sont des
congélateurs et 10 % autres se concentrent à la capture des
crustacés (IMROP 2013). La pêche hauturière a connu une
évolution spectaculaire et a mis des engins très puissants pour
la capture des espèces. Plus de 400 navires recensés 2019 pour la
capture des espèces démersales, les céphalopodes sont les
espèces dominantes dans ces captures (IMROP 2019).
Ces dernières années une forte présence
des nouveaux navires dans les eaux mauritaniennes particulièrement les
eaux de la zone Nord (flottes japonaises et chinoises). Ces flottes ciblent en
grande partie les espèces démersales (céphalopodes, les
crustacés poissons, crabe et langouste). La capture de ces ressources
démersales représente environ 20 % notamment les
céphalopodes (le poulpe) et les crustacés avec 10 % (CSC, 2018).
En outre la majeure partie de ces captures est essentiellement destinée
à l'étranger.
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Figure 4: L'évolution de la capture des
céphalopodes entre 1989-2019 (source IMROP 2019)
L'année 2013 a été marquée par une
forte présence de navires hollandais venus pêcher des petites
espèces pélagiques. La pêche hauturière des
pélagiques se fait à 50% pendant la saison froide. Il y a une
forte présence de sardines, de sardinelles et de thons. Sur la
même période les flottes étrangères (russes,
ukrainiennes etc...) ciblent les maquereaux et les chinchards (CSC,2014).
Les ressources pélagiques sont les plus
concernées par l'exploitation des usines de transformation. En 2018, la
capture s'élevait à 1 230 000 tonnes des espèces
pélagiques en Mauritanie, avec 80 % issue de la pêche
hauturière à Nouadhibou. L'ensemble du débarquement de la
pêche hauturière se fait à Nouadhibou (CSC, 2018).
En 2019, IMROP a fait une évaluation sur l'état
des stocks des certaines espèces présentes dans les eaux
mauritaniennes particulièrement à Nouadhibou voire le tableau
ci-dessous.
Tableau 1: L'état des stocks des
certaines espèces démersales et pélagiques (IMROP 2019)
Stock
|
Etat
|
Poulpe
|
Pleinement exploité
|
Seiches
|
Sous-exploité
|
Calamar
|
Sous-exploité (sous-estimé)
|
Langostino
|
Sous-exploité
|
Gamba
|
Sous-exploité
|
Langouste
|
Surexploité
|
Merlus
|
Pleinement exploité
|
Sardinelle ronde
|
Surexploité
|
Sardinelle plate
|
Pas pleinement exploité
|
Chinchard Jaune
|
Pas de diagnostic
|
Éthmalose
|
Surexploité
|
Chinchard noir
|
Surexploité
|
Chinchard de l'Atlantique
|
Pleinement exploité
|
Anchois
|
Pas de diagnostic
|
Thon
|
Surexploité
|
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Sardine
|
Sous-exploité
|
Maquereau
|
Pleinement exploité
|
|