Conclusion du chapitre
Les activités liées aux ressources halieutiques
en Mauritanie, particulièrement Nouadhibou présentent une
dynamique sociale et économique. Les activités de la pêche
attirent de plus en plus de personnes, cela se traduit par des indicateurs du
nombre d'emplois créés sur les cinq dernières
années. Par ailleurs, il joue un rôle essentiel dans
l'approvisionnement alimentaire en terme de produits halieutiques. Nous notons
que le secteur des produits halieutiques a un poids important dans
l'économie de la Mauritanie. Il a permis une augmentation du produit
intérieur brut et la balance commerciale. Par ailleurs l'économie
locale a été boostée par la construction des usines de
transformation, de valorisation, de distribution et de l'extension des
ports.
Aujourd'hui, ces infrastructures facilitent l'accès aux
produits halieutiques ainsi que leur transformation et leur valorisation.
Seulement, il faut reconnaître qu'elles sont responsables d'un certain
nombre de problèmes aux impacts néfastes sur le milieu marin, sur
l'économie et sur la santé publique. La contamination des
produits, le rejet des poissons, les problèmes de congélation et
de stockage, sont causés produits par ces infrastructures dans
l'exploitation du produit halieutique et ont de retombées très
négatives sur la population de la ville de Nouadhibou. L'économie
de la ville de Nouadhibou s'appuie essentiellement sur le secteur de la
pêche.
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Chapitre III : Les impacts et les menaces pesant sur
les ressources halieutiques
Dans les chapitres précédents, nous avons vu
l'importance des ressources halieutiques. Les eaux couvrent 70 % de la surface
de la terre, une grande diversité d'espèces marines et leurs
habitats qui y sont présents. Plusieurs études ont montré
que la poussée démographique et les activités halieutiques
ont des impacts sur les ressources halieutiques. Celles-ci sont le fruit d'une
évolution de plusieurs années et font partie du patrimoine vital
et naturel. Elles sont des ressources renouvelables et ont une valeur
commerciale. Les ressources halieutiques sont aussi indispensables au
bien-être et à l'alimentation. Elles interviennent dans le
fonctionnement des écosystèmes. Elles font parties des services
écosystémiques.
Dans les eaux de Nouadhibou, plus de 300 espèces ont
été recensées, mais plus de 72 sont capturées
(kidé Oumar, 2014). Depuis ces deux dernières décennies,
ces ressources diminuent en raison des activités anthropiques et du
changement climatique et une forte dégradation des
écosystèmes y est observée. Conscient des pressions et de
la dégradation, l'ONU avait lancé un programme l'année
2010, désignée l'année internationale de la
biodiversité afin d'alerter la communauté internationale sur
l'état et les conséquences de la diminution et de la disparition
de la biodiversité dans le monde (Rachid,2010).
Les activités humaines sont les principales
responsables des impacts sur la biodiversité notamment sur les
ressources halieutiques. Les contraintes sur ces dernières sont le
résultat d'une évolution démographique et d'une forte
demande de ces ressources dites renouvelables. L'augmentation du prix est
relative et liée à la raréfaction des ressources
halieutiques sur le marché. La principale difficulté est de faire
la distinction entre les impacts naturels et ceux des anthropiques
(Rachid,2010). Nous recensons cinq causes principales :
- La pêche (surpêche ou
surexploitation),
- La pollution chimique (métaux lourds et
hydrocarbures) et l'eutrophisation, - La dégradation
physique des écosystèmes (macro déchets),
- Le changement climatique,
Les causes sont illustrées dans la figure ci-dessous,
expliquant les interactions entre les impacts et les menaces.
Figure 8 : Les causes qui impactent la biodiversité marine
(source : Groom et al, 2006)
Ce chapitre a pour objectif de mettre en exergue les impacts
et les menaces pesant sur les ressources halieutiques et les
écosystèmes marins en Mauritanie particulièrement à
Nouadhibou. Nous aborderons successivement les impacts anthropiques : la
surpêche, la surexploitation, la pollution des déchets ou
micropollution, la pollution des hydrocarbures et des métaux lourds :
1. La surpêche
La surpêche a un impact très négatif sur
les ressources halieutiques. Certaines espèces sont en pleine
exploitation ou en surexploitation. Avec le développement de la
pêche et l'évolution des procédés, les captures se
sont intensifiées. Les espèces ciblées sont directement
touchées par les activités de la pêche. Mais il existe
aussi des impacts sur les écosystèmes et sur ces espèces.
En effet, les activités de la pêche modifient la dynamique, les
interactions et la chaîne alimentaire. La surexploitation est un
phénomène qui touche la quasi-totalité des pays
possédant une richesse halieutique. Cela se traduit par une
dégradation continue des écosystèmes et un fort conflit
entre les acteurs de la pêche (pêcheurs artisanaux et hauturiers)
(Laubier, 2003). La surpêche ou la surexploitation des ressources
halieutiques favorise l'extinction ou la réduction des stocks.
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1.1. Le stock en effondrement
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Les océans et les mers sont considérés
comme des espaces de sources de richesses infinies et inépuisables. Ces
richesses halieutiques jouent un rôle essentiel dans la vie culturelle et
sociale. Elles font face à une forte exploitation (surexploitation et
surpêche) (Miossec, 1998). À Nouadhibou, certaines espèces
montrent des signes de déclin et leur capture est loin d'être
optimale en raison d'une augmentation de la pêche : cela se traduit par
la quantité des ressources halieutiques préoccupantes. Selon
l'Union international pour la conservation de la nature (UICN) plus de 3 996
espèces marines sont sur la liste rouge : elles sont menacées
d'extinction dont 100 espèces en danger critique, 155 espèces
menacées de disparaître et 537 espèces vulnérables
(UICN, 2014).
En 2019, dans le rapport préliminaire de l'Institut
mauritanien de recherché océanographique et des pêches
(IMROP), le stock de la thonière est en état de surexploitation.
Celle-ci est en majorité le résultat de la présence des
navires hauturiers étrangers. Les espèces juvéniles
n'échappent pas à ce phénomène. Une forte
pêche pratiquée aveuglement peut éliminer la population de
diverses espèces.
Depuis plusieurs années, les études de
l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des
pêches (IMROP) ont montré que l'état de certains stocks
sont en pleine exploitation et d'autres en surexploitation. Les ressources
pélagiques, les démersales et les poissons sont concernés
par cette surexploitation. La situation de l'état du stock des
ressources démersales indique une surexploitation. En effet, les
espèces démersales s'effondrent par rapport à d'autres
espèces, tel est le cas des poulpes et des crevettes (Chavance et al.,
2004).
Le stock de poulpe est abondant et varie d'une année
à une autre. En 2014 il a eu à connaître une
surexploitation estimée à 17%. Le stock est exploité par
les navires étrangers et chinois (IMROP, 2019). S'ajoutent à ce
stock de langoustes, qui n'échappent pas à cette surexploitation.
Ainsi, les flottes nationales ont d'énormes difficultés à
cause de la surexploitation des stocks des dermersaux, qui constituent la
principale activité de base.
Selon les experts de l'Institut mauritanien de recherche
d'océanographique et des pêches (IMROP), la raréfaction de
certains stocks, tels que les espèces pélagiques,
particulièrement les sardinelles rondes, les éthmaloses et les
chinchards deviennent de plus en plus rares. Les stocks pélagiques ont
une place importante dans la transformation et l'équilibre alimentaire.
La demande des usines et la commercialisation des pélagiques ont
dépassé le seuil de renouvellement. Toutes les ressources
pélagiques sont en pleine exploitation ou voire en exploitation sauf la
sardinelle plate.
Le stock de sardinelle ronde, très important dans la
ration alimentaire et le commerce local, montre des signes importants de
surexploitation. Selon le groupe de travail du comité des pêches
pour l'atlantique centre-Est (GT COPACE), le stock de la sardinelle ronde a
connu une intense surexploitation de 51 % et le Sénégal 39 % (GT
COPACE 2015). Cette surexploitation de sardinelle concerne la Mauritanie mais
aussi le Sénégal, où le nombre de capture de ce stock
était passé de 292 000 tonnes en 2016 à 172 000 tonnes en
2017, et cela traduit la baisse de 41 % du stock. La population
âgée de stock de sardinelle ronde est en déclin. Ce
phénomène menace l'emploi de milliers personnes mais aussi la
sécurité alimentaire (Beatrice, 2018).
En outre, les sardinelles comme les éthmaloses et les
chinchards sont confrontés à la surexploitation. Depuis la
présence des flottes étrangères et des usines telles que
Poly Hondone et Intimer, des signes de surexploitation et de rareté des
stocks des éthmaloses et les chinchards
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sont apparus. L'entreprise chinoise « Poly Hondone
Pelagic Fishery Co. Ltd » qui a passé un accord avec l'État
mauritanien pour une exploitation des pélagiques pour une durée
de 25 ans. Cette entreprise utilise entre 80 000 et 100000 tonnes de ressources
halieutiques par an ce qui n'est pas négligeable (CSC, 2014).
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