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Situation de la gestion durable des ressources halieutiques dans la région de Nouadhibou (nouadhibou)


par Alassane M'BOW
Conservatoire national des arts et métiers - Master 2 2017
  

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Conclusion du chapitre

Les activités liées aux ressources halieutiques en Mauritanie, particulièrement Nouadhibou présentent une dynamique sociale et économique. Les activités de la pêche attirent de plus en plus de personnes, cela se traduit par des indicateurs du nombre d'emplois créés sur les cinq dernières années. Par ailleurs, il joue un rôle essentiel dans l'approvisionnement alimentaire en terme de produits halieutiques. Nous notons que le secteur des produits halieutiques a un poids important dans l'économie de la Mauritanie. Il a permis une augmentation du produit intérieur brut et la balance commerciale. Par ailleurs l'économie locale a été boostée par la construction des usines de transformation, de valorisation, de distribution et de l'extension des ports.

Aujourd'hui, ces infrastructures facilitent l'accès aux produits halieutiques ainsi que leur transformation et leur valorisation. Seulement, il faut reconnaître qu'elles sont responsables d'un certain nombre de problèmes aux impacts néfastes sur le milieu marin, sur l'économie et sur la santé publique. La contamination des produits, le rejet des poissons, les problèmes de congélation et de stockage, sont causés produits par ces infrastructures dans l'exploitation du produit halieutique et ont de retombées très négatives sur la population de la ville de Nouadhibou. L'économie de la ville de Nouadhibou s'appuie essentiellement sur le secteur de la pêche.

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Chapitre III : Les impacts et les menaces pesant sur les ressources halieutiques

Dans les chapitres précédents, nous avons vu l'importance des ressources halieutiques. Les eaux couvrent 70 % de la surface de la terre, une grande diversité d'espèces marines et leurs habitats qui y sont présents. Plusieurs études ont montré que la poussée démographique et les activités halieutiques ont des impacts sur les ressources halieutiques. Celles-ci sont le fruit d'une évolution de plusieurs années et font partie du patrimoine vital et naturel. Elles sont des ressources renouvelables et ont une valeur commerciale. Les ressources halieutiques sont aussi indispensables au bien-être et à l'alimentation. Elles interviennent dans le fonctionnement des écosystèmes. Elles font parties des services écosystémiques.

Dans les eaux de Nouadhibou, plus de 300 espèces ont été recensées, mais plus de 72 sont capturées (kidé Oumar, 2014). Depuis ces deux dernières décennies, ces ressources diminuent en raison des activités anthropiques et du changement climatique et une forte dégradation des écosystèmes y est observée. Conscient des pressions et de la dégradation, l'ONU avait lancé un programme l'année 2010, désignée l'année internationale de la biodiversité afin d'alerter la communauté internationale sur l'état et les conséquences de la diminution et de la disparition de la biodiversité dans le monde (Rachid,2010).

Les activités humaines sont les principales responsables des impacts sur la biodiversité notamment sur les ressources halieutiques. Les contraintes sur ces dernières sont le résultat d'une évolution démographique et d'une forte demande de ces ressources dites renouvelables. L'augmentation du prix est relative et liée à la raréfaction des ressources halieutiques sur le marché. La principale difficulté est de faire la distinction entre les impacts naturels et ceux des anthropiques (Rachid,2010). Nous recensons cinq causes principales :

- La pêche (surpêche ou surexploitation),

- La pollution chimique (métaux lourds et hydrocarbures) et l'eutrophisation, - La dégradation physique des écosystèmes (macro déchets),

- Le changement climatique,

Les causes sont illustrées dans la figure ci-dessous, expliquant les interactions entre les impacts et les menaces.

Figure 8 : Les causes qui impactent la biodiversité marine (source : Groom et al, 2006)

Ce chapitre a pour objectif de mettre en exergue les impacts et les menaces pesant sur les ressources halieutiques et les écosystèmes marins en Mauritanie particulièrement à Nouadhibou. Nous aborderons successivement les impacts anthropiques : la surpêche, la surexploitation, la pollution des déchets ou micropollution, la pollution des hydrocarbures et des métaux lourds :

1. La surpêche

La surpêche a un impact très négatif sur les ressources halieutiques. Certaines espèces sont en pleine exploitation ou en surexploitation. Avec le développement de la pêche et l'évolution des procédés, les captures se sont intensifiées. Les espèces ciblées sont directement touchées par les activités de la pêche. Mais il existe aussi des impacts sur les écosystèmes et sur ces espèces. En effet, les activités de la pêche modifient la dynamique, les interactions et la chaîne alimentaire. La surexploitation est un phénomène qui touche la quasi-totalité des pays possédant une richesse halieutique. Cela se traduit par une dégradation continue des écosystèmes et un fort conflit entre les acteurs de la pêche (pêcheurs artisanaux et hauturiers) (Laubier, 2003). La surpêche ou la surexploitation des ressources halieutiques favorise l'extinction ou la réduction des stocks.

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1.1. Le stock en effondrement

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Les océans et les mers sont considérés comme des espaces de sources de richesses infinies et inépuisables. Ces richesses halieutiques jouent un rôle essentiel dans la vie culturelle et sociale. Elles font face à une forte exploitation (surexploitation et surpêche) (Miossec, 1998). À Nouadhibou, certaines espèces montrent des signes de déclin et leur capture est loin d'être optimale en raison d'une augmentation de la pêche : cela se traduit par la quantité des ressources halieutiques préoccupantes. Selon l'Union international pour la conservation de la nature (UICN) plus de 3 996 espèces marines sont sur la liste rouge : elles sont menacées d'extinction dont 100 espèces en danger critique, 155 espèces menacées de disparaître et 537 espèces vulnérables (UICN, 2014).

En 2019, dans le rapport préliminaire de l'Institut mauritanien de recherché océanographique et des pêches (IMROP), le stock de la thonière est en état de surexploitation. Celle-ci est en majorité le résultat de la présence des navires hauturiers étrangers. Les espèces juvéniles n'échappent pas à ce phénomène. Une forte pêche pratiquée aveuglement peut éliminer la population de diverses espèces.

Depuis plusieurs années, les études de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP) ont montré que l'état de certains stocks sont en pleine exploitation et d'autres en surexploitation. Les ressources pélagiques, les démersales et les poissons sont concernés par cette surexploitation. La situation de l'état du stock des ressources démersales indique une surexploitation. En effet, les espèces démersales s'effondrent par rapport à d'autres espèces, tel est le cas des poulpes et des crevettes (Chavance et al., 2004).

Le stock de poulpe est abondant et varie d'une année à une autre. En 2014 il a eu à connaître une surexploitation estimée à 17%. Le stock est exploité par les navires étrangers et chinois (IMROP, 2019). S'ajoutent à ce stock de langoustes, qui n'échappent pas à cette surexploitation. Ainsi, les flottes nationales ont d'énormes difficultés à cause de la surexploitation des stocks des dermersaux, qui constituent la principale activité de base.

Selon les experts de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP), la raréfaction de certains stocks, tels que les espèces pélagiques, particulièrement les sardinelles rondes, les éthmaloses et les chinchards deviennent de plus en plus rares. Les stocks pélagiques ont une place importante dans la transformation et l'équilibre alimentaire. La demande des usines et la commercialisation des pélagiques ont dépassé le seuil de renouvellement. Toutes les ressources pélagiques sont en pleine exploitation ou voire en exploitation sauf la sardinelle plate.

Le stock de sardinelle ronde, très important dans la ration alimentaire et le commerce local, montre des signes importants de surexploitation. Selon le groupe de travail du comité des pêches pour l'atlantique centre-Est (GT COPACE), le stock de la sardinelle ronde a connu une intense surexploitation de 51 % et le Sénégal 39 % (GT COPACE 2015). Cette surexploitation de sardinelle concerne la Mauritanie mais aussi le Sénégal, où le nombre de capture de ce stock était passé de 292 000 tonnes en 2016 à 172 000 tonnes en 2017, et cela traduit la baisse de 41 % du stock. La population âgée de stock de sardinelle ronde est en déclin. Ce phénomène menace l'emploi de milliers personnes mais aussi la sécurité alimentaire (Beatrice, 2018).

En outre, les sardinelles comme les éthmaloses et les chinchards sont confrontés à la surexploitation. Depuis la présence des flottes étrangères et des usines telles que Poly Hondone et Intimer, des signes de surexploitation et de rareté des stocks des éthmaloses et les chinchards

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sont apparus. L'entreprise chinoise « Poly Hondone Pelagic Fishery Co. Ltd » qui a passé un accord avec l'État mauritanien pour une exploitation des pélagiques pour une durée de 25 ans. Cette entreprise utilise entre 80 000 et 100000 tonnes de ressources halieutiques par an ce qui n'est pas négligeable (CSC, 2014).

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote