2.5 Les besoins affectifs fondamentaux
Les schémas sont la conséquence de besoins
affectifs fondamentaux qui n'ont pas été comblés pendent
l'enfance.
Voici le 5 besoins affectifs et les différents
schémas associés.
Conditions nécessaires à
l'épanouissement
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Les différents schémas
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Sécurité liée à l'attachement aux
autres
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Abandon/méfiance et abus
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Autonomie
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Dépendance fonctionnelle,
incompétence /vulnérabilité à la
menace ou à la souffrance, fusion
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Liberté d'exprimer ses besoins et ses émotions
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Déficience, honte /échec dans les
réalisations/inhibition
émotionnelle/dérivations
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Spontanéité et jeu
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Assujettissement/idéaux exigeants /sacrifice de soi/
isolement social
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Limites et autocontrôle
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Droits personnels exagérés/ contrôle et
autodisciplines insuffisants
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Tableau 1: Schémas dysfonctionnels et besoins
affectifs fondamentaux.
Ces besoins sont universels et un individu sain sur le plan
psychologique, est une personne qui parvient à combler de façon
adaptée ses besoins affectifs fondamentaux.
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Globalement, la personne « en bonne santé »
utilise certains de ces schémas. La personne présentant un
trouble de personnalité, les sur utilise de façon rigide
même lorsqu'ils sont clairement désavantageux : ce sont les
schémas dysfonctionnels.
2.6 Les domaines des Schémas et les Schémas
Précoces inadaptés
Dans le modèle de Young 18 schémas sont
regroupés à l'intérieur de 5 grandes catégories de
besoins affectifs non comblés appelés domaines de
schémas.
Domaine I : Séparation et
rejet
Les patients ayant des schémas dans ce domaine sont
incapables de former des liens surs et satisfaisants avec les autres.
1 « Schémas d'Abandon/Instabilité
» : C'est la perception de manque de stabilité ou de
fiabilité dans le lien relationnel qui existe entre le sujet et les
personnes importantes de son entourage. Il
s'accompagne du sentiment que ces personnes importantes ne
continueront pas à donner appui
2 « Schéma de Méfiance /Abus
» Le patient s'attend à ce que les autres le fassent
souffrir, le maltraitent, l'humilient, lui mentent, trichent et profitent de
lui. En général la souffrance infligée est perçue
comme intentionnelle ou résultant d'une négligence extrême
et injustifiable. Ceci peut aussi inclure le sentiment d'être constamment
défavorisé par rapport aux autres.
3« Schéma de Manque Affectif
» : le patient a la certitude que les autres ne lui donneront pas
le soutien affectif dont il a besoin : manque d'apports affectifs, manque
d'empathie, manque de protection.
4 « Schéma
d'Imperfection/Honte » : le patient se juge imparfait,
mauvais, inferieur ou incapable. Ceci peut inclure : l'hypersensibilité
aux critiques, au rejet et aux réprimandes. Il peut existe un
gène à se comparer aux autres et un manque de confiance en
soi.
5 « Schéma d'Isolement Social
» : C'est le sentiment d'être isolé, coupé du
reste de monde, différent des autres et/ ou de ne faire partie d'aucun
groupe ou communauté en dehors de la famille.
Domaine II : manque d'autonomie et de
performance
Les patients ayant des schémas dans ce domaine ont des
attentes d'eux même et du monde qui ne correspond pas à leurs
capacités (perçues) à survivre, à agir
indépendamment et à parvenir à une réussite
suffisante.
6 « Dépendance
/Incompétence » Ces patients se croient incapables de
faire face aux responsabilités journalières sans l'aide des
autres. (par exemple : gérer son argent, résoudre les
problèmes de tout les jours, aborder de nouvelles taches) Ils disent
souvent « je suis incapable de... »
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7 « Peur de danger ou de la maladie
» C'est la peur exagérée d'une catastrophe qui peut survenir
à tout moment et à laquelle on ne pourra pas faire face. Ces
craintes se portent sur une des catastrophes suivantes : santé,
émotions, catastrophe naturelle ou phobie.
8 « Fusionnement/Personnalité
Atrophiée » Il s'agit d'un attachement
émotionnel excessif à une ou plusieurs personnes, souvent les
parents, au détriment d'une adaptation sociale normale et d'une
individualisation accomplie. C'est très souvent la croyance qu'au moins
l'un des individus liés ne peut pas survivre à l'autre ou ne peut
pas vivre heureux sans l'autre.
9 « Echec » Ce schémas
correspond à la croyance selon laquelle on a échoué, on
échouera inévitablement, on est incapable de réussir aussi
bien que les autres (études, carrière, sport, etc.).Souvent, le
patient se juge stupide, inapte, sans talent, inferieur aux autres, etc.
Domaine III : manque de limites
Les patients qui ont des schémas dans ce domaine n'ont
pas développé des limites adéquates en matière de
réciprocité et d'autocontrôle. Il peut s'agir de manques de
limites internes, du manque de responsabilité envers les autres ou de
l'incapacité à soutenir des buts à long terme.
10 « Droits Personnels
Exagérés/Grandeur » Ce schéma correspond
à l'affirmation que l'on est supérieur aux autres, et que l'on a,
de ce fait, des droits spéciaux et des privilèges. Ils sont
préoccupés de façon excessive par leur
supériorité (succès, célébrité,
valeur) dans le but de parvenir au pouvoir et non pas dans le but de rechercher
l'approbation ou l'attention.
11 « Contrôle de Soi/Autodiscipline
Insuffisants » Le problème central est l'incapacité
ou le refus d'un autocontrôle suffisant, ainsi que l'incapacité ou
le refus de la frustration. Le patient ne peut supporter d'être
frustré dans ses désirs et il est incapable de modérer
l'expression de ses émotions et impulsions.
Domaine IV : orientation vers les
autres
Les patients ayant des schémas dans ce domaine
accordent une importance excessive aux besoins des autres, au détriment
de leurs propres besoins. Ils agissent ainsi dans le but d'obtenir leur
approbation, de maintenir un lien affectif, ou d'éviter des
représailles ou un abandon. Lorsqu'ils interagissent avec les autres,
ils ont tendance à se concentrer presque exclusivement sur les
réponses des autres personnes plutôt que sur leurs propres
besoins.
12 « Assujettissement » Celle-ci
correspond à une soumission excessive au contrôle des autres,
parce qu'on se sent forcé d'agir ainsi, en général pour
éviter la colère, représailles ou abandon .Il existe deux
formes majeures :
-l'assujettissement des besoins (suppression de ses propres
désirs et préférences) -l'assujettissement des
émotions (suppression de ses propres réponses
émotionnelles, particulièrement la colère)
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Les schémas se manifestent souvent par une
docilité excessive et par un empressement de faire plaisir ; mais le
patient présente une hypersensibilité aux situations dans
laquelle il ressent qu'il se « fait avoir ».
13 « Abnégation ou sacrifice de
soi» Le patient, présente un intérêt excessif
à satisfaire les besoins des autres au détriment de ses besoins.
L'abnégation implique
Souvent un sentiment de responsabilité très fort
vis-à-vis des autres. Ces patients souffrent habituellement de
symptômes psychosomatiques tels que maux de tète, problèmes
gastro-intestinaux, douleurs chronique, fatigue chronique. Ces symptômes
physiques constituent, pour ces sujets, un moyen inconscient d'attirer
l'attention sur eux, sans forme directement la demande .Il se sent
autorisé à recevoir de l'attention ou à réduire
l'attention qu'il accorde aux autres quand ils sont « vraiment malades
»
14 « Recherche d'Approbation et de Reconnaissance
» Le problème central est un besoin excessif de
l'attention, de l'estime et de l'approbation des autres, au détriment du
développement d'une personnalité forte et authentique. Chez ces
patients, l'estime de soi est formée à partir des
réactions des autres et non à partir d'opinions et de valeurs
personnelles.
Domaine V : sur-vigilance et inhibition
Dans ce domaine, les patients répriment l'expression
spontanée de leurs sentiments et leurs impulsions. Le problème
principal est le contrôle exagéré des réactions, des
sentiments et des choix, pour éviter les erreurs ou pour maintenir des
règles personnelles rigides concernant la conduite et la performance,
souvent aux dépens d'autres aspects de la vie : plaisirs, loisirs, amis,
ou au détriment de la santé. L'origine typique est une enfance
sans joie, retenue et stricte, dans laquelle le contrôle de soi et le
déni de soi-même l'emportaient sur la spontanéité et
le plaisir. Ces patients sont souvent pessimistes et préoccupés,
ils considèrent que tout dans leur vie pourrait se
désagréger s'ils ne se montraient pas toujours vigilants et
attentifs.
15 « Négativité/Pessimisme
» Ce schémas envahissant est centré sur les
aspects négatifs de la vie (par exemple, la douleur, la mort, la perte,
la déception, le conflit, la trahison, la culpabilité, le
ressentiment, les problèmes non résolus, les erreurs possibles)
et il en minimise les aspects positifs. Comme ils amplifient les
événements potentiellement négatifs, ces patients sont
fréquemment soucieux, anxieux, pessimistes, mécontents et
indécis.
16 « Surcontrole Emotionnel »
Ces patients exercent un contrôle excessif sur leurs réactions
spontanées (actions, sentiments, paroles), leur but étant
d'éviter la perte du contrôle de leurs impulsions ou la
désapprobation d'autrui. Les secteurs les plus concernés par ce
surcontrole sont : l'inhibition de la colère et de l'agressivité,
le contrôle d'impulsions positives, la difficulté à
reconnaitre ses propres faiblesses ou à exprimer facilement ses propres
besoin ou sentiments.
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17 « Idéaux Exigeantes/Critique
Excessive » Ce schémas implique la conviction que l'on
doit s'efforcer d'atteindre et de maintenir un niveau de perfection très
élevé, habituellement dans le but d'éviter la
désapprobation ou la honte. Cette exigence amène à une
tension constante et à une critique permanente de soi-même et des
autres. Les patients souffrent d'altérations importantes dans le secteur
de la santé, de l'estime de soi, des relations interpersonnelles, du
plaisir et de la détente.
Ce schémas se manifeste typiquement par : du
perfectionnisme, des règles rigides, une préoccupation constante
du temps et de l'efficacité.
18 « Punition » Le sujet a tendance
à ce montrer intolérant, très critique, impatient et
à « punir » les autres et lui-même, s'ils n'atteignent
pas le niveau de perfection qu'il exige. Il lui est difficile de pardonner les
erreurs ou les imperfections -chez lui-même ou chez les autres, parce
qu'il est incapable de prendre en compte les circonstances atténuantes,
qu'il manque d'empathie et de flexibilité ou qu'il est incapable
d'admettre un autre point de vue.
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