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Schémas précoces inadaptés chez les patients fibromyalgiques


par Nadia TIPEL
Université Aix-Marseille  - Master 1 Psychologie Clinique et Psychopathologie  2011
  

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1.6.2 L'approche psychanalytique de la douleur

La psychanalyse c'est intéressée aussi très tôt à la douleur, cette dernière apparaissant dans les premiers modelés freudiens du psychisme. Dans la continuité certains auteurs comme D. Anzieu nous proposent une première lecture de la douleur comme étant différent du déplaisir. L'expérience de la douleur de son point de vue, s'inscrirait dans une rupture du rythme marqué par l'alternance du plaisir-déplaisir Mais alors de quelle manière interviendrait-elle comme rupture ? Toujours selon Anzieu « La douleur provoque une perturbation topique et par une réaction circulaire, la conscience d'un effacement des distinction fondatrices et structurantes entre Moi corporel, entre ça, moi, surmoi, rend l'état plus douloureux encore » Anzieu met ici l'accent sur un ensemble de processus en boucle qui vont concourir à aggraver le vécu douloureux.

La topique que Anzieu précise dans cette phrase fait référence à la deuxième topique de Freud .Le rapport entre les trois instances qui sont le ça (pole pulsionnel), le Moi (intérêt de la totalité de la personne, raison et narcissisme), et le surmoi (agent critique, intériorisation des interdits et des exigences) Cette topique révèle mieux la façon dont le sujet se construit et se perçoit.

Une psychothérapie psychanalytique tentera de réintroduire la dimension psychologique, en rassemblant ce qui était clivé : l'expression du corps et du psychisme.

Dans cette approche on cherchera à repérer le fonctionnement psycho-dynamique et les défenses, à évaluer la place et le rôle de la douleur, ainsi que le décodage et la recherche du sens.

Toute tentative d'agir sur le symptôme trop brutalement est vouée à l'échec car l'organisation psychique dans laquelle s'inscrit la douleur est protégée par des mécanismes de défenses. La théorie psychanalytique en dénombre plusieurs : la dénégation, la projection, l'évitement, le clivage, le refoulement, la rationalisation et autres.

La clinique psychosomatique 2 considère la banalisation comme un mécanisme de décence important. Les affects sont exprimés à minima, le langage est réduit à un énoncé fonctionnel dont la subjectivité est exclue. Cette situation est liée à la répression de la fonction imaginaire. La somatisation devient un recours, une porte de sortie. La banalisation s'accompagne d'une hyperactivité, dans laquelle le sujet agit pour éviter la pensée, éviter la confrontation à la dépression sous-jacente.

2 Farragut, E. (2000) La dimension de la souffrance psychosomatique. Paris : Maisson

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Les questions de la perte et du deuil sont aussi centrales dans la problématique psychosomatique. Certains patients douloureux chroniques, semblent porter des souffrances liées à des deuils non faits.

D'un point de vue psychanalytique, la douleur représente alors une réaction à la perte de l'objet et s'associé à l'angoisse liée au danger que représente ce vide pour Moi. On assiste alors à un repli, à une transformation d'un investissement objectal en investissement narcissiques.

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