La problématique de la crise écologique selon Vittorio Hà¶slepar Adolphe Aganze Ntamwenge Institut supérieur de philosophie et de théologie, saint Jean XXIII de Kolwezi (Scolasticat franciscain) - Bachelier en philosophie 2017 |
I.2.1.La science moderne de la natureLa science moderne est au coeur de la crise écologique actuelle.Les sciences anciennes de la nature au cours de l'Antiquité faisaient allusion à une éthique responsable. A partir du temps moderne inauguré par la théorie de la science expérimentale de Francis Bacon, du premier penseur de l'État moderne Thomas Hobbesqui réduit la science politique à la science mécanique.Par la philosophie subjective de Descartes, les sciences modernes de la nature prendront une ampleur remarquable jusqu'à morceler le monde. Elles créent la discontinuité entre l'homme et la nature. Contrairement aux sciences anciennes, les sciences modernes n'intègrent plus tous les êtres de l'être dans un ensemble ni rendre compte de son évolution. Mais, plutôt elles progressent dans le seul but de transformer le monde. En nous épargnant d'établir une liste des sciences modernes, notre urgence est de montrer le remède à cette croissance des sciences modernes. Celles-ci sont à l'origine de la dégradation de notre habitat terrestre. A cette fin, une nouvelle philosophie de l'écologieest proposée parHösle en vue de faire face au défi qui guette le XXIèmesiècle. Vue la détérioration de notre environnement, il propose l'Idéalisme objectif car« de par sa nature réflexive, l'idéalisme objectif est la seule philosophie capable de conceptualiser de manière cohérente les vérités du réalisme et de l'idéalisme subjectif »19(*).C'est cette philosophie à venir qu'est l'idéalisme objectif qui doit résoudre le problème de l'absolutisation de l'être humain dans l'univers face à la nature car, bien que ce progrès des sciences attire l'attention des hommes, il est vrai de voir que ce progrès des sciences modernes « ne cesse de s'imposer de plus en plus à l'environnement auquel nous sommes habitués, voire de le détruire brutalement »20(*),ce qui plonge l'homme dans un dégoût de vivre du fait que le monde qui résulte de cette transformation destructrice n'offre plus guère de havre spirituel aux hommes21(*). Robert Barbault estime qu' « il nous faut en ce Troisième millénaire, une science dite participative ou science citoyenne » 22(*) afin de contribuer au bien-être collectif des générations présentes et à venir. En pointant du doigt l'attitude cartésienne de la subjectivité offerte à l'homme, nous remarquons que les sciences modernes de la nature sont le prolongement de ce triomphe du subjectivisme.Toute dégradation de la nature par la domination de l'homme conduit ipso facto à la dégradation de l'être humain lui-même en vertu de son appartenance à cette nature en tant qu'être vivant. Le développement des sciences modernes est à la base du changement de la condition de vie à l'époque contemporaine, car, elles ont permis la mutation du monde jusqu'à l'aube des industries. Certes, il y a développement, mais il est déplorable de voir que cette technique moderne développée peu de temps après l'apparition des sciences modernes cachait derrière elle une ambition néfaste qui n'est autre que la soumission cartésienne de la nature, source de la crise écologique actuelle. Ceci nous pousse à cerner la dévastation de notre planète terre causée par ce progrès technique moderne jusqu'à nos jours. * 19HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 67. * 20HÖSLE, L'idéalisme objectif, éd. Cerf, Paris, 2001, p. 22. * 21 Cfr. HÖSLE, L'idéalisme objectif, 22. * 22BARBAULT, Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, 380. |
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