La problématique de la crise écologique selon Vittorio Hà¶slepar Adolphe Aganze Ntamwenge Institut supérieur de philosophie et de théologie, saint Jean XXIII de Kolwezi (Scolasticat franciscain) - Bachelier en philosophie 2017 |
III.1.3. La crise écologique, ennemi de l'humanité entièreDepuis le siècle de l'économie, rien n'a été fait dans le concret pour juguler la crise écologique actuelle. Son aggravation provoque aujourd'hui des catastrophes qui sont devenues hostiles à l'humanité entière.L'espèce humaine comprend en effet que l'exploitation effrénée et arbitraire de la nature mènerait à son propre anéantissement car « s'opposer à la nature, c'est alors s'exposer à la sanction des catastrophes »57(*).Force est de reconnaître que nul n'est besoin de voyager jusqu'aux confins du monde pour se rendre compte que la crise écologique y est pire.Les pays les plus polluants reconnus comme prédateurs aujourd'hui, sont devenus les victimes des catastrophes issues des pays les plus pauvres qui sont leurs proies. Personne n'est à l'abri des pollutions, des changements et réchauffements climatiques, l'élévation du niveau de la mer et des océans, de la fonte de l'Arctique des pays polaires, de la sécheresse accrue en Afrique qui, sont desrépercussions de l'agir de l'être humain à traversl'industrialisme58(*).Nous estimons que si rien n'est mis en application concrète et responsable par ceux qui ont l'amabilité des décisions à travers le monde mais aussi par la base, la famille, source de toute éducation à l'amour de notre oïkos pour juguler cette aggravation de la crise écologique, il est clair que dans les prochaines décennies, cette inimitié générale pourrait aboutir à la disparition de l'humanité sur la planète Terre. III.2. Conséquences éthiquesIII.2.1. Le triomphe de l'idéal d'autonomieFace à la dégradation de la planète Terre, il faut un changement de paradigme éthique.Le développement technoscientifique est l'un des piliers des conséquences éthiques de la crise écologique.Par l'industrialisme, l'homme moderne a cherché à satisfaire sa condition humaine en usant de son autonomie.Et puisque nous ne pouvons pas nous mettre à l'abri de la technique moderne avec son progrès au cours de son histoire, Hösle estime qu'il faudrait « ...exiger que la question `` cela est-il faisable ?,, soit accompagnée de cette autre question : « Est-il sensé de faire cela ?,, »59(*) en vue de garantir les principes moraux guidant le comportement du technicien dans la nature du fait que la nature est aussi l'objet des devoirs moraux.D'où,Hösle appelle à l'élaboration d'une éthique des valeurs60(*)puisque la nature possède sa valeur intrinsèque.Contre l'éthique universaliste de Kant qui propose la volonté bonne dans l'agir de manière libre et morale, l'être humain de l'époque moderne a usé de sa liberté ainsi que le triomphe de l'idéal de son autonomie en transformant cette éthique de façon irréductible en vue de se libérer de la tyrannie de la nature physique qui l'a tourmenté depuis les origines61(*). C'est cette autonomie aujourd'hui qui explique la manipulation sans scrupulesde tant de multinationales grâce à la science et la technique modernes car, pour elles :« ...la nature physique était brutale, récalcitrante, limitative, indifférente ou hostile... nous nous en sommes dégagés... »62(*).Malheureusement l'homme ignore sa disparition prochaine dans une nature qui, elle, persévérera dans son être. * 57DANNEELS, L'Homme et son jardin : Écologie et création, 23. * 58 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 143. * 59HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 99. * 60 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 104. * 61 Cfr. T. SIEGERDERR, Écologie et Libération humaine, éd. Labor et Fides, Genève, 1974, p. 115. * 62SIEGERDERR, Écologie et Libération humaine, 115. |
|