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Analyse de l'efficacité technique des exploitations familiales rizicoles dans la région de l'extrême-nord: cas du bassin rizicole de Maga


par Alex Kamgang Ndada
Université de Maroua - Master II en Economie Appliquée 2019
  

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Conclusion générale

Nous avons réussi, avec notre recherche empirique, à apporter des éléments de réponse àla problématique de recherche énoncée au début de ce travail. En effet, en s'appuyant sur les résultats empiriques obtenus et à la lumière de cette discussion, plusieurs éléments d'explication ont été avancés pour comprendre l'origine de l'écart d'efficacité technique entre les exploitations familiales rizicole dans le bassin de production.

En tenant compte de ces variables, cette analyse de l'efficacité nous conduit alors à mettreen exergue des éléments structurants qui nécessitent d'être pris en considération par les décideurs publics lors de la définition des politiques agricoles visant l'amélioration de la performance des exploitations oléicoles en particulier et une plus grande prospérité de la filière rizicole au Cameroun en général. Dans ce sens, nous nous interrogeons sur les politiques, les mesures et les mécanismes à privilégier pour parvenir à atteindre cet objectif. Pour clore ce travail de recherche, le dernier chapitre sera composé comme suit : d'abord, les implications dégagées des principaux résultats seront discutées et serviront à formuler des pistes d'interventions, en vue de mettre en perspective les possibilités de développement des exploitations rizicole dans la région de l'Extrême-Nord. Ensuite, les limites de l'étude seront abordéeset quelques pistes de recherche futures seront suggérées. Finalement, une conclusion générale de l'étude sera présentée.

1. Recommandations et perspectives de développement desEFR dans la région de l'Extrême-Nord

Dans une économie Camerounaise, ouverte sur l'extérieur et donc des aliments à l'instar du riz donc la quantité importé est significativement plus grande que celle produite plus importé que continue à jouer un rôle prépondérant. Dans cecontexte, elle constitue l'une des filières prioritaires sur laquelle des interventions accruespar diverses institutions nationales doivent s'organiser en vue d'assurer sa rentabilité. À cette fin, cette section est proposée pour développer des propositions d'actions futures, en vued'assurer le renforcement des performances des exploitations rizicole en milieu rural dans la région de l'Extrême-Nord et dans le but de les rendre plus compétitives à moyen et long terme.

Premièrement, les plans d'actions prioritaires doivent être axés sur la formation agricole des riziculteurs qui constitue un des éléments déterminants pour améliorer le niveau d'efficacité productive de leurs exploitations. Cela signifie, entre autres, de s'assurer d'ouvrir l'accès à une formation agricole professionnelle et spécialisée, qui favorise le processusd'apprentissage, notamment en techniques de production et en bonnes pratiques agricoles(telles que, les techniques de récolte et les techniques permettant uneutilisation optimale des engrais, les méthodes d'irrigation adéquates, les exigences ducalendrier cultural, etc.).

Dans cette optique, il est important aussi de promouvoir l'éducation de base en vue d'une meilleure réceptivité des nouvelles technologies de production. Autrement dit, une bonne gestion des exploitations agricoles basée sur les connaissances scientifiques et le savoir-faire productif est indispensable pour assurer une production agricole optimale et exploiter les potentialités de rendement. Ceci peut être opéré grâce aux actions de vulgarisation et aux séances de sensibilisation pour les agriculteurs, et ce par l'intermédiaire des acteurs de développement agricole (MINADER, MINRESI). Ainsi, nous attendons à ce qu'un appui technique des riziculteurs incite à une meilleure allocation des ressources et, par ricochet, à une meilleureproductivité.

Par ailleurs, il va de soi que pour être efficace, cette mesure devrait également être assortied'une action visant à faciliter la subvention ainsi que l'accessibilité des EFR aux intrants, tels que l'engrais, les semences améliorés, les fertilisants et les petits équipements agricoles.L'appui aux producteurs en intrants et matériels agricoles, ainsi que leur accompagnementsur le plan technique, permettra d'améliorer leur compétitivité à long terme grâce à uneamélioration de la valeur ajoutée de la production.

Cependant, à cause d'une trésorerie insuffisante, ces exploitants n'ont pas les moyensfinanciers d'acheter les actifs nécessaires et ne se permettent pas d'investir dans la riziculture. Du coup, cela ne peut aboutir qu'au faible niveau de production. En d'autres termes, pour faciliter l'accès à l'approvisionnement en matériels et intrants avec des circuits adaptés, il est important de mettre en place des incitatifs économiques (par exemple, des programmes de microcrédits et de prêts renouvelables) à la portée des producteurs, particulièrement à ceux qui ont tendance à rencontrer des difficultés à obtenir des crédits bancaires, afin de garantir la disponibilité et l'accessibilité de ces produits à tous les riziculteurs.

De surcroît, pour pallier au problème d'appauvrissement des sols, qui est assez marquéau niveau du bassin de production, des politiques doivent être menées pourpromouvoir le rajeunissement des parcelles. Ceci pourrait augmenter considérablement lerendement des EFR et le revenu des riziculteurs dans la région. La réussite de cette mesuredemande une implication gouvernementale accrue et des moyens financiers pour revitaliserles anciennes parcelles peu productives.

En plus, des actions pourraient être menées dans le domaine de la recherche-développement, qui constitue la clé de la croissance de la productivité agricole et le développement de l'application de nouvelles idées et de nouvelles technologies (par exemple, la recherche de nouvelles variétés locales adaptées aux conditions édaphiques et climatiques de la région, le développement des traitements phytosanitaires plus résistants aux maladies et parasites, la diffusion des nouvelles technologies de production, etc.).

Toujours dans la continuité des actions, les stratégies doivent être orientées surtout sur la facilitation à l'accès aux ressources productives, telles que la terre et le crédit. D'une part, ilsera important d'instaurer un environnement institutionnel favorable par la promotion desmicrocrédits et des programmes d'assurances au bénéfice des agriculteurs. Ceci permettra de faciliter l'accès de ces exploitations familiales aux services financiers et augmenter leurs chancesd'accéder aux crédits de campagne, avec des taux d'intérêt bonifiés et des procédures degarantie assouplies, à la fois de la part du secteur public et du secteur privé, et par conséquent les aider à accroître leur potentiel de production. Les interventions en faveur de l'accès au crédit peuvent permettre de favoriser ainsi l'épargne, l'investissement et subséquemment l'amélioration et la modernisation du système de production.

D'autre part, analyser les questions de politique foncière, relatives à l'accès à la terre, est deplus en plus exigé. En effet, le problème de la sécurisation foncière est une problématique importante pour le développement agricole. L'absence des titres fonciers des exploitations agricoles entraîne des difficultés d'accès au crédit en milieu rural. Donc, il est indispensable d'attribuer des titres fonciers aux propriétaires qui serviront de garantie pour la banque afin de se faire octroyer le crédit. En outre, les exploitations ont tendance à se morceler davantage avec le temps, dû essentiellement au phénomène d'héritage, d'où l'intérêt majeur d'unepolitique publique qui limiterait le morcellement au niveau de la région. Dans un tel contexte,nous comprenons l'importance de la mise en place d'une politique foncière adapté au contexte actuel.

Ensuite, sur le plan institutionnel, nous notons une insuffisance, voire un manque decoordination et de concertation entre les structures concernées par le développement agricole, qui sont peu efficaces et souffrent d'une insuffisance de moyens (matériels,humains et financiers) pour assumer leur principal rôle, celui d'appui et de soutien des riziculteurs. En plus, l'absence des organisations rizicoles défendant les intérêts desproducteurs fragilisent le secteur rizicole, ceci pouvant être dû à l'absence d'un processusde mise en réseau entre les différents acteurs de la filière qui marque le manque de cohérenceet d'articulation des interventions.

Une solution potentielle à ces enjeux serait la mise en place d'une meilleure coordination(verticale et horizontale), entre les différents intervenants de la filière rizicole. La synergie et la cohésion de leurs actions de développement s'avère une condition nécessaire et indispensable afin de solidifier les rapports verticaux et horizontaux, et donc parvenir àintensifier les efforts de promotion du secteur rizicole camerounais. Ainsi, « le modèle linéaire, consistantà décider des politiques de développement de la filière au sommet, doit être remplacé par un modèle basé sur les réseaux, l'interaction et la participation à tous les niveaux » (Karray,2012, p.27).

Ajoutons aussi que les producteurs ont des difficultés de circulation dues à la déficience desinfrastructures routières, la déstructuration de certains réseaux et l'éloignement entre les structures d'aval et d'amont. Donc,l'amélioration de la circulation agricole, visant à résoudre les coûts de transaction ajoutésaux investissements dans les infrastructures routières, y compris des routes agricolesfavorables aux déplacements des agriculteurs vers les marchés, porte à croire que le prix du riz national va être, à moyen et long terme, plus compétitif.

La diminution des coûts de transaction, soit à cause des interventions de l'État (telles que les routes, les infrastructures rurales, la diffusion de certaines technologies), soit à cause d'uneorganisation plus efficiente de la filière (organisations de producteurs), pourrait à long termepermettre de meilleures conditions aux producteurs.

Finalement, la forte concentration géographique de la production de rizdans le bassin rendcette dernière plus fragile face aux risques des aléas climatiques et aux défisenvironnementaux liés à l'intensification de la production rizicole. Des fluctuationsimportantes des volumes offerts annuellement pourraient donc être observées. De même, lesmauvaises pratiques agricoles sont en grande partie responsables de la dégradation actuellede l'environnement. Toutes ces contraintes sont des difficultés auxquelles les exploitations rizicoles doivent tenir compte pour assurer la durabilité des ressources naturelles à long terme. Donc, il est important d'organiser un système de protection sociale contre les grands risques auxquels peuvent être confrontés les producteurs. De plus, il s'agit d'amener cesproducteurs à adopter des pratiques d'exploitation durable pour une meilleure utilisation desressources au profit des générations futures.

À moyen et long terme, ces multiples actions pourraient se révéler très efficaces dans le développement agricole en général et la promotion du secteur rizicole camerounais en particulier, afin d'optimaliser le rendement des exploitations rizicoles et d'améliorer leur efficacité. Dès lors, les gains de productivité du secteur rizicoles sont la clé pour créer denouvelles perspectives d'emploi, accroître les revenus et donc offrir un meilleur avenir pourles riziculteurs Camerounais.

Si les soutiens fournis par l'État (l'intensification de l'assistance technique, la subvention de l'engrais, la vulgarisation du système rizicole intensive, etc.) sont maintenus, nous pouvons nous attendre à moyen terme à une amélioration de la productivité du secteur. À la longue, nous prévoyons observer une diminution de l'importation à mesure que la production rizicole nationale augmente. En effet, avec la part de marché que gagneraient les producteurs locaux et l'augmentation de leur production, ils seraient en mesure de réaliser des économiesd'échelle. Dans ce sens, la stratégie nationale de développement de la rizicultureau Cameroun vise à augmenter la production moyenne de riz.

Toutefois, il est difficile d'évaluer de manière précise le degré de la mise en oeuvre de cesrecommandations. Par conséquent, il faut vérifier que leur suivi soit assuré pour obtenir des résultats satisfaisants et afin d'amener rapidement les correctifs, si cela est nécessaire. Il semblerait également intéressant d'approfondir la question du financement à mettre en oeuvre pour permettre d'opérationnaliser ces actions. Ceci relève de la responsabilité du gouvernement, et ce, évidemment avec une participation active du secteur privé, qui doit définir des choix stratégiques et mettre en place un fond d'aide et de soutien aux investissements agricoles.

Nous rappelons que l'intérêt fondamental de cette analyse est surtout d'aider les décideurs àéclairer les principales variables sur lesquelles ils peuvent agir pour améliorer l'efficacitéproductive du secteur rizicole. Dès lors, en fonction d'une analyse attentive des problèmes,nous avons pu dégager des pistes de solutions contextualisées et des moyens futurs quipeuvent être suggérés pour l'amélioration du degré actuel de l'efficacité technique et le renforcement des performances des exploitations familiales rizicolesau Cameroun, objectif ultime denotre analyse.

Par ailleurs, au terme de ce travail, il paraît utile, dans les sections suivantes, d'aborder quelques limites de l'étude et de synthétiser quelques conclusions qui permettent d'éclairer les objectifs de recherche.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille