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Analyse de l'efficacité technique des exploitations familiales rizicoles dans la région de l'extrême-nord: cas du bassin rizicole de Maga


par Alex Kamgang Ndada
Université de Maroua - Master II en Economie Appliquée 2019
  

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1.3. Revue de la littérature

Selon la théorie micro-économique traditionnelle, les études d'efficacité technique ou économique n'ont pas leur raison d'être car le producteur est supposé être rationnel et « maximisateur » de profit. Par conséquent, chaque exploitant se trouverait toujours sur la frontière de production ou sur la frontière de coût. Mais dans la réalité, les études montrent le contraire. En fait, l'expérience indique que les producteurs ou les productrices en général ne se situent jamais, du moins dans leur majorité, sur les frontières de production et de coût.

C'est ainsi que de nombreuses études empiriques ont été menées dans tous les domaines et dans presque tous les continents pour quantifier exactement le niveau d'efficacité atteint par les producteurs (Thiam et al, 2001). Compte tenu du nombre important de publications dans le domaine, nous ne mentionnerons que les écrits les plus récents et ceux qui ont eu pour champ d'investigation les petites exploitations agricoles.

L'étude deParik, A. & Shah M.K. (1996) sur les exploitations agricoles dans le Nord-Ouest des provinces du Pakistan donne les résultats suivants : frontière non paramétrique (CRS= 51.7%), frontière statistique (CRS= 8.23%), frontière programmation linéaire (VRS=78.7%), frontière stochastique (Cobb- Douglas, Half-Normal CRS= 95.6%), frontière stochastique (Cobb-Douglas, Exponent, CRS=97.4%) et frontière stochastique (Translog, Half-Normal, VRS=96.2%). L'estimation économétrique laisse croire que le niveau d'efficacité technique est expliqué par des facteurs socio-économiques et démographiques. Les résultats montrent que l'éducation, le crédit et l'âge sont des facteurs pertinents qui contribuent à l'amélioration de l'efficience.

Sharma et al. (1997) et Lebel et al. (1999), ont comparé l'approche stochastique, et les deux variantes du DEA (CRS et VRS), respectivement pour les producteurs de porcs en Hawaï et les entrepreneurs forestiers dans le Sud Est des Etats-Unis. Les résultats obtenus par Sharma et al. montrent que le niveau moyen d'efficacité technique calculé à partir d'une fonction frontière stochastique est plus élevé que celui obtenu par la méthode DEA soit 0.749 contre 0.726 et 0.644 pour VRS et CRS. Lebel et al. obtiennent également un score moyen d'efficacité technique plus élevé avec une frontière stochastique (0.89) qu'avec les modèles DEA (0.79 et 0.84 pour CRS et VRS).

Néanmoins, les coefficients de corrélations rapportés par Sharma et al. entre les indices d'efficacité obtenus parl'estimation des deux variantes du DEA et ceux de la méthode stochastique sont très élevés. Toutefois, certains auteurs contredisent ces résultats, et rapportent de faibles coefficients de corrélation selon la frontière retenue (stochastique ou DEA), Mbaga et al. (2000).

Shafiq M. &Reheman T. (2000), dans leur étude sur les exploitations de production cotonnière au Pakistan, ont utilisé la méthode non paramétrique Data EnvelopmentAnalysis. L'objectif était d'identifier les sources de l'utilisation inefficiente des ressources destinées à la production du coton. L'échantillon s'est porté sur 120 fermes d'exploitation cotonnière dans la région du Sud du Pakistan (Pendjab). Les auteurs ont calculé l'efficacité technique et l'efficacité allocative sous les deux technologies (CRS et VRS).

Rappelons que l'efficacité allocative tient compte des prix des inputs et des outputs. Pour l'efficacité technique, 10 fermes ont un score d'efficacité égal à 100% en CRS et 30 fermes en VRS. Pour l'efficacité allocative, 14 fermes sont déclarées efficientes en CRS et 34 fermes en VRS. Les analyses montrent par ailleurs, que les fermes déclarées techniquement efficientes le sont aussi allocativement.

Nuama (2003) a évalué l'efficacité technique des exploitations ovines en Côte-d'Ivoire. L'étude montre, d'une part, que les éleveurs d'ovins pourraient encore accroître leur production de 28 % sans aucun apport additionnel d'intrants et, d'autre part, qu'il y a un énorme gaspillage de ressources productives, principalement des dépenses affectées à la prophylaxie des animaux et celles liées à leur alimentation.

En étudiant les facteurs qui peuvent affecter l'efficacité technique de la filière café dans la région du centre ouest en Côte d'ivoire, Nyemeck B.J. et al. (2003), utilisent la méthode d'enveloppement des données (DEA) pour mesurer l'efficacité technique de 81 exploitations de café en se basant sur une enquête réalisée en 1998.

L'analyse montre que le niveau d'efficacité technique moyen est de 36% en rendements d'échelleconstants et de 47% en rendements d'échellevariables, ce qui donne un niveau d'efficacité d'échelle de76.6%. En cherchant les déterminants de ces scores d'efficacité, les auteurs ont estimé économétriquement les scores d'efficacité des deux technologies (CRS et VRS) sur quelques variablesexplicatives par un modèle Tobit.

Audibert et al. (2003b) ont analysé l'effet du paludisme sur l'efficacité technique des producteurs ivoiriens de coton dans le nord de la Côte-d'Ivoire à l'aide de la méthode Analyse d'enveloppement des données, DEA (Data EnvelopmentAnalysis). Les indices d'efficacité obtenus ont été utilisés comme variable dépendante dans un autre modèle Tobit pour expliquer le taux de morbidité du paludisme entre les producteurs de coton et leur famille ainsi que la cohésion sociale et les comportements culturels.

Cette étude montre que la densité d'infection parasitaire a un impact négatif direct et indirect sur l'efficacité dans la production de coton. L'étude montre également que plusieurs producteurs de coton ont amélioré leur score d'efficacité technique et que dans les villages où la production de coton est importante, l'on observe une plus faible cohésion sociale.

Au Cameroun, Nyemeck et al. (2004) ont évalué l'efficacité technique de 450 petits producteurs d'arachide et de maïs en monoculture et de ces cultures en association à travers 15 villages. Le niveau moyen d'efficacité technique obtenu par les trois types de producteurs est respectivement de 0,77, 0,73 et 0,75. Les causes des écarts obtenus au niveau de leur efficacité technique sont essentiellement dues au crédit, à la fertilité des sols, l'accès à l'encadrement et à la route. Helfand et Levine (2004) ont étudié les déterminants de l'efficacité technique et le lien entre la taille des exploitations et l'efficacité technique des producteurs dans le centre-ouest du Brésil.

L'approche non paramétrique a été choisie. La méthode DEA a été utilisée pour évaluer les scores d'efficacité technique des producteurs brésiliens. L'étude a montré que les facteurs sur lesquels les producteurs brésiliens doivent agir s'ils veulent accroître significativement leur efficacité sont la taille des exploitations, le mode d'accès à la terre, l'accès au marché, à la vulgarisation et aux intrants modernes.

Coelli et Fleming (2004) ont étudié l'efficacité technique des petits producteurs de café et de patate douce en Papouasie et Nouvelle Guinée au cours de deux années. Une frontière stochastique de coût est utilisée pour vérifier si la diversification, la spécialisation dans la production de café ou la production d'aliments ou d'autres cultures de rente influencent significativement l'efficacité technique des ménages inclus dans leur échantillon.

Les indices d'efficacité en intrants obtenus ont été utilisés comme variable dépendante dans un autre modèle expliquant l'inefficacité. Les variables exogènes de ce deuxième modèle sont le mode d'accès à la terre, l'âge des femmes chefs de ménage, le niveau d'instruction des hommes et des femmes chefs de ménage et les obligations sociales des chefs de ménage

Certains auteurs ont essayé de distinguer l'efficacité technique d'efficacité allocative en prenant en compte les prix des inputs, comme Caputo et Lynch (1993). Si on se tourne plus spécifiquement vers les agriculteurs des pays en développement, on va parvenir à un certain nombre de points communs et de divergences.

Tout d'abord on peut remarquer que les pays en développement ont des scores d'efficience technique très bas que les pays développés, ce qui est le signe de grandes divergences entre exploitations et révèle un fort potentiel de rattrapage. Ces inefficacités allocative et d'échelle constatées peuvent s'expliquer par l'existence des distorsions dans le système des prix et dans les conditions d'exercice des exploitations, Diana &Zepeda (2002).

On va retrouver ces caractéristiques lorsqu'on se tourne vers le secteur du coton. Ainsi, Gouse, M. ; Kirsten, J.F et Jenkens, L. (2003), ont mené une étudesur le coton bio en Afrique du Sud. L'objectif de l'étude était d'évaluer l'impact de l'adoption de cette culture sur les revenus des grandes exploitations et les petitesexploitations.

Ils ont ensuite mesuré l'efficacité technique des grandes exploitations par la méthode DEA. Trois périodes sont retenues avec un nombre variable d'exploitations agricoles : 9 en 1998/1999, 15 en 1999/2000 et 39 en 2000/2001.

Les résultats ont donné un score moyen d'efficacité technique totale de 0.85, de 0.99 pour l'efficacité technique pure et de 0.85 pour l'efficacité d'échelle en période 1998/1999. Pour la période 1998/1999, les scores moyens d'efficacité technique totale, d'efficacité technique pure et d'efficacité d'échelle sont respectivement de 0.69, 0.86 et 0.80. Enfin, pour la période 1999/2000, les trois types d'efficacité sont respectivement de 0.51, 0.67 et 0.76. Sous technologie CRS et VRS, pour la première période, une seule exploitation est sur la frontière.

Pour la deuxième période, 3 exploitations sont efficientes en CRS et une exploitation en VRS. Et enfin, pour la troisième période, 6 exploitations sont efficientes en CRS et 4 exploitations en VRS.

Djimasrra (2009), en s'intéressant sur l'efficacité productive et compétitive de 38 pays producteurs de coton sur une période allant de 1980-2006, soit 1026 observations ; Il réalise ainsi une analyse en donnée de panel en utilisant une méthode non paramétrique qui est la méthode DEA et en intégrant l'indice de Productivité globale de Malmquist. Ce qui le permis d'évaluer le niveau d'efficacité ou d'inefficacité des pays sélectionnes, et ainsi de réaliser une régression Tobit en panel à effet aléatoire de l'efficacité technique total.

Les résultats de la région Afrique montrent que l'efficacité technique moyenne annuelle s'établit à 42,5% pour les pays africains sous latechnologie CRS. Ils auraient dû réduire de 57,5% les ressources utilisées pouratteindre le même niveau de production. Il identifie quels sont les pays qui ont contribué à cette inefficacité technique.A la lecture des résultats, on constate que le Bénin, l'Egypte, le Mali, le Soudan et le Tchad ont été au moins une fois efficients pendant la période d'étude du point de vue de la combinaison des facteurs de production, et donc se sont situés sur la frontière de production. Les autres pays n'ont pas été efficients pendant toute la période, ils ont contribué à l'inefficacité de l'ensemble du groupe.

Les résultats affichent une amélioration du taux de croissance de la productivité totale pour l'ensemble de l'échantillon qui est en moyenne de 1.114% par an, néanmoins, ce taux varie selon les régions. Un autre résultat intéressant de cette étude stipule que les performances réalisées en matière d'amélioration de l'indice global deproductivité par les quatre régions sont dues plutôt à des gains d'efficacitétechnique que par le progrès technique.

Lesrésultats de mesure de l'efficacité technique pour l'ensemble des pays producteurs de coton sous les technologies rendements d'échelle constants et rendements d'échelle variables donnent respectivement des scores moyens d'efficacité de 51.9% et de 73.7%, soit un score d'efficacité d'échelle de 70.4%. Ces résultats renseignent sur les inefficiences tant au niveau technique pure qu'au niveau d'échelle. En réalisant une comparaison entre les deux sous échantillons, ilse révèle que le niveau d'efficacité technique totale des pays du groupe 1 (Amérique, Europe, Asie) est au-dessus de celui des pays du groupe 2 (Afrique),

Quand bien même les inefficiences sont constatées de part et d'autres. Par ailleurs, les résultats montrent que les pays africains produisent du coton en rendements d'échelle croissants, ce qui voudrait dire qu'il y a possibilité de réaliser des gains d'échelle, comparativement aux pays développés quiproduisent pour la plupart en rendements d'échelle constants ou croissants.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984