Analyse de l'efficacité technique des exploitations familiales rizicoles dans la région de l'extrême-nord: cas du bassin rizicole de Magapar Alex Kamgang Ndada Université de Maroua - Master II en Economie Appliquée 2019 |
1.2.1.1. Le contenu delathéorieDanssaprésentation del'économiecommeunrégimedeconcurrence,le librejeudesentréesetdessortiesdumarchéporteenluilesmécanismes de rétablissementdelacompétitivité desfirmes.Condamnées eneffet,de réussirsurlechampdebatailledelaconcurrenceaurisquedeperdredesparts de marché ou de sortir entièrement du marché auprofitdesautres.Les entreprises veillentsurl'allocation deleurressourceousurl'utilisationefficace desfacteursdeproduction.Bref,lesentreprises quitiennentbonsurlemarché sontcellesquiparessenceproduisentdefaçonefficaceetdonc,combinent au mieuxles facteursde production. Déjà,lesclassiquesavaientabordécetteproblématiquegrâceàlathéoriedela« maininvisible»d'Adam Smith.Lemarchéportelesgermesdel'efficacité productive,donc à priori, il n'est pas réellementopportunde surmonterles défaillancesauseindesentreprises.Quelquesauteurs ontapportédescritiques àcettethéoriequiseveutuniverselle. Eneffet,présenter l'économie commeunrégimedeconcurrenceintégrale c'est-à-direpureetparfaite estloind'êtrelaréalité.Lesmarchéssontenconcurrenceimparfaite danslapratique,etlesrisquesd'inefficacitépermanente ne sont pasexclus. Hirshman (1992)6(*)écrivait qu'aucun système économique ne peut garantir que les entreprises agiront toujours de façon à avoir une conduite aussi efficace, respectueuse des comportements que l'on attend d'elles. Pour éviter tout dysfonctionnement économique général, résultant des comportements déviants et cumulatifs d'une proportion importante d'entreprises représentatives de l'économie, la nécessité d'un cadre analytique se pose avec acuité pour décrire et expliquer la raison des échecs et/ou succès des entreprises. La littérature économique actuelle offre un cadre méthodologique approprié fondé sur la micro- économie moderne. 1.2.1.2.La théorie de l'efficacité-XLa théorie de l'efficacité ou de l'inefficacité-Xa été développéen 1966 par Leibensteinpourdireessentiellement quepouruneraisonoupouruneautre,le travaildansl'entreprisen'estpasaussiefficaceeffectivement pourconduirela firmeverssonobjectifdemaximisation. PourLeibenstein,l'inefficacité-Xestle typed'inefficiencerésultantdelamauvaiseutilisationdesressourcesauseindes organisationsdeproduction. Dansuncadreplusgénéral,Leibenstein opposel'efficienceéconomique globaleauprocessusgénérald'allocationdesressourcesauseindel'entreprise.Dèslors,sil'onsupposel'allocationdesfacteursconstante,l'organisation està mêmedegénérerdessurplusvial'accroissement desonefficienceproductive(X- efficiency).Ainsil'X-efficiencyrésultedufaitquelesorganisationsn'exploitent pas de façon optimale leurs ressources. Ainsi, à technologie et dotation en facteurs de production identiques, les entreprises peuvent parvenir à des résultatsdifférentsentermesdeproductivité.Dèslors,touteslesentreprisesne sesituentpassurla«frontièreefficiente»del'ensembledeproductionàpartir del'instantoùtoutesnevalorisent pasdelamêmefaçon l'existence d'uninputX, distinct des facteursclassiques (capitalettravail),et quireflètelaqualité globale dela gestiondesressourcesau sein del'organisation. Parmi les faits générateurs de ce surplus, Leibenstein insiste sur les facteurs de motivation liés aux conditions générales de travail. Par exemple, le fait qu'une entreprise ne parvienne pas, à niveau d'inputs donné, à obtenir le volume d'outputs désiré peut s'expliquer facilement si l'on considère que « les contrats de travail sont incomplets...certaines machines complexes dont les spécifications (en terme de production) sont fixes, génèrent des performances variables en fonction de leur emploi respectif...il est d'ailleurs excessivement rare que tous les éléments de la performance soient considérés par le contrat de travail ».(Leibenstein, 1966, op.cit). Cette théorie se démarque des points de vue des économies classiques selon laquelle pour une quantité de ressource donnée, l'entreprise réalise une production optimale, ou en fixant son niveau de production, elle utilise la quantité de ressource minimale pour la réaliser. Les tenants de cette théorie soutiennent que l'inefficacité productive d'une entreprise peut être expliquée par plusieurs facteurs, mais la principale variable reste l'effort qui est fonction du degré de motivation en vigueur dans l'entreprise. En effet, le caractère discrétionnaire de l'effort des individus peut conduire à une divergence entre les objectifs individuels et ceux de l'entreprise. L'effort peut être accru cependant soit par la pression interne, soit par la pression externe. Si la pression interne est celle qu'exerce le supérieur hiérarchique au sein de l'entreprise, la pression externe est celle issue de la concurrence. Leibenstein matérialise cette oeuvre pionnière par la relation causale présentée ci-dessous qui constitue en fait l'essence même de la théorie de l'efficacité ou de l'inefficacité-X. Figure 3:Relation causale de H. Leibenstein ENiPRiCi Ti COi AvecENi :Environnementdanslequell'entrepriseiévoluequipeutêtresoit concurrentiel,soitmonopoliste; PRi :Variablereprésentativedu niveaudepressiondansl'entreprisei; Ci :Choixdel'effortau sein del'entreprise; Ti :Variablereprésentantlatechniquespécifiqueoulaconversiondes inputsen outputs; COi :Coûtdeproductionunitairedel'output. Cette relationcausalestipuleque lemarchéestàlabasede l'efficacité productive.Parlebiaisdepressionqu'ilmetenplace,chaqueentreprisechoisit uncomportement productif(effortdanslaproduction)setraduisantpar l'acquisitiondetechnologie plusélaborée ouplusadaptée ayantdoncpour conséquencelaréductiondescoûtsdeproduction. Enmatière decontratsdansuneéconomiedeproduction,danslaquelleles agentsdisposentd'actifsdeproduction,ilssontdestinésnonseulement à optimiser l'échange mais aussi à organiser la production pour en améliorer l'efficacité. Ils apparaissent dès lorscomme l'articulation de plusieurs mécanismesessentiels destinés àorganiserlacoordinationtechnique,garantir la réalisationdespromesses,partagerle risqueou inciteràl'effort. * 6Danssonouvrageintitulé«Faceaudéclindesentreprisesetdesinstitutions ». Leséditionsouvrièrescitées par AGBODANetAMOUSSOUGA(1995). |
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