II.1.2. Le cadre IEC/CCC de la PTME au sein des SSG
À travers le programme de la PTME, la CCC vise
à motiver et à convaincre les femmes en âge de
procréer et les femmes enceintes déjà infectées ou
non par le VIH/SIDA à adopter des comportements sains vis-à-vis
de la transmission périnatale. Ainsi, dans le cadre d'emmener les femmes
enceintes venues à la CPN à faire le test et à adopter ou
maintenir des comportements favorables à la prévention de la
transmission verticale et assurer le bon déroulement de la grossesse,
les SSG organisent une séance CCC collective avant chaque CPN.
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Dans les centres étudiés, seules les sages
femmes animent la causerie collective. Les femmes enceintes venues pour la
consultation sont reçues après la prise de constantes dans le
hall de la section femme - enfant. Elles sont ensuite entretenues durant une
trentaine de minutes par la sage femme sur les pratiques à observer pour
assurer une bonne progression de la grossesse et garantir un accouchement
à moindre risque. Plusieurs modules sont abordés à la fois
et portent sur les règles d'hygiène, le bienfait des examens de
sang et échographique, le suivi des rendez-vous et la préparation
de l'accouchement. Toute causerie prend fin par la PTME. Les supports
utilisés sont des boites à images, le " zizi", le
préservatif masculin et féminin.
Lors de la CPN, les femmes sont installées tout le
long d'un banc dans le hall de la section femme-enfant, et la sage-femme se
tient debout en face d'elles pour l'animation. L'espace de la causerie est donc
exposé et ne se différencie pas de celui réservé
aux autres patients qui attendent pour d'autres consultations. Durant la
causerie, les femmes enceintes réagissent très peu à la
causerie. Cette retenue des femmes est due à un problème de
langue et de niveau d'instruction causant ainsi, un blocage de
compréhension entre la sage femme et les femmes qui assistent à
la CCC. Les problèmes recensés lors de l'entretient sont le
retard des femmes enceintes, la non maîtrise de la langue locale (le
baoulé et le malinké) par les sages femmes, le niveau
d'instruction des femmes enceintes et l'influence du cadre de la causerie.
II.2. Au niveau externe
En dehors du système sanitaire, nous avons noté
certains facteurs qui mettent en cause le programme de la PTME.
Ce sont entre autres, les facteurs politiques et les facteurs
socioculturels.
II.2.1. Les facteurs politiques
Depuis le début de l'année 2000, l'État
de Côte D'Ivoire s'est engagé dans la prévention de la TME
du VIH/SIDA à travers un programme pilote au sein du centre de
santé maternel de Yopougon-Attié. Les résultats
satisfaisants de ce
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programme pilote a encouragé les autorités
politiques et sanitaires à étendre le programme à tous les
SSG de l'intérieur du pays.
Cependant, cette volonté politique s'est
avérée insuffisante à cause du manque d'infrastructures et
de structures inadéquats. La situation critique des infrastructures
sanitaires qui existaient déjà, ne s'est pas
améliorée. La structure interne des SSG qui devait connaitre un
changement avec l'insertion de la PTME est restée intacte. L'accueil des
femmes enceintes, la prise de constantes et la CCC collective ont lieu dans le
hall de la section femme-enfant.
En plus du problème des infrastructures, se pose la
question de disponibilité et la répartition inégale du
personnel en SSG. Cette situation condamne les sages femmes à animer la
causerie collective, à intervenir au conseil individuel, à
réaliser le test de dépistage du VIH/SIDA et à faire la
CPN. Elles voient ainsi leur cahier de charge renforcé. L'aide des ONG
locales s'avère ainsi indispensable.
En effet, les ONG locales, notamment, Bouaké
Éveil affecte dans les SSG des conseillères communautaires
spécialisées en IEC/CCC, en PEC et en PTME. Celles-ci assurent la
CCC individuelle, le test de dépistage des femmes enceintes et la PEC
des femmes enceintes dépistées positives au VIH/SIDA. Aussi, pour
prévenir les cas de perdus de vues, les conseillères
communautaires organisent des visites à domiciles et réunissent
toutes les femmes positives au VIH/SIDA une fois le mois.
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