II.2.2. Les facteurs socioculturels
Le personnel de santé intervenant à la CPN
connaît souvent des barrières de société.
L'acceptation du test de dépistage du VIH/SIDA qui est une étape
importante pour le suivi de la grossesse n'est pas chose aisée. Compte
tenu de la féminisation de la prévalence, les femmes subissent la
domination des conjoints au sein de leur foyer. Ainsi, elles acceptent
difficilement le test de dépistage du VIH/SIDA. De même,
lorsqu'elles finissent par accepter le test (pour certaines par
conformité ou par contrainte), elles n'acceptent pas toutes leur
résultat, surtout lorsqu'il est positif. Bien qu'elles soient
informées du bienfait du statut sérologique pour leur
santé ainsi que celle de l'enfant, elles tardent à accepter
leur
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résultat. Aussi, préfèrent-elles garder
le silence autour du résultat et n'en parlent pas avec leur conjoint par
peur de perdre leur foyer ou être la risée de la
société. Lorsqu'elles sont mises sous traitement, elles se
cachent pour la prise des médicaments. Cette domination du conjoint et
la peur de perdre leur foyer poussent les femmes enceintes à conserver
le silence et à vivre «une vie cachée". En outre, les hommes
ne s'impliquent pas dans la PTME. Leur apport se limite à faciliter
l'accès des femmes enceintes la CPN. Sur les quarante femmes
interrogées lors de notre étude, seuls dix d'entre elles
affirment avoir la possibilité de discuter de la question de la PTME
avec leur conjoint, trois affirment avoir leur conjoint disponible pour les
accompagner à leur rendez-vous.
En ce qui concerne leur participation à la CCC
collective, quinze des quarante femmes enceintes affirment ressentir une
gêne à la causerie, treize d'entre elles affirment avoir des
informations sur la question de la PTME et quinze d'entre elles disent ne pas
prêter attention à la causerie. Le niveau d'instruction fait
défaut. Les femmes sont pour la plupart des femmes ayant un niveau
d'instruction très bas. Aussi, la situation financière oblige
certaines d'entre elles à ne pas respecter les différents examens
et à souvent avoir recours à la médecine traditionnelle.
Seules quinze sur les quarante femmes interrogées affirment avoir fait,
au moins, l'un des examens recommandés par faute de moyen financier.
19%
22% INTERESSEES PAR LA CCC
22%
37%
ACCEPTE LE TEST
PAS INTERESSEES PAR LA CCC
INFORMEES DE LA PTME
Figure 7 : Attitude des femmes enceintes face à la
CCC (nos sources)
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CHAPITRE II. POLITIQUE DE COMMUNICATION POURLA
PRÉVENTION DE LA TME DU VIH/SIDA
Cette partie du travail est consacrée à
l'analyse et à l'interprétation des données recueillies.
Pour faire notre analyse, nous avons fait un tri des données en fonction
des thèmes et des modes d'action afin d'en faire une
interprétation dans le but de mieux comprendre les comportements
observés. En outre, les analyses et interprétations se sont
faites en fonction de notre problématique.
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