III. Revue critique de littérature
La revue critique de littérature est un cadre de
référence pour notre étude. Il s'agit de passer en revue
les différents travaux et publications antérieurs qui ont
porté sur notre sujet. Cet exercice nous a permit de faire le point et
de connaître les différents aspects de notre sujet qui ont
déjà fait objet d'étude. Par conséquent, nous avons
consulté des mémoires, des rapports de projets et de colloques,
des revues et des ouvrages dans le but de nous inspirer des insuffisances
assorties de ces travaux, afin d'orienter l'angle de notre étude. Des
documents consultés, deux articles ont retenu notre attention.
Le premier publié par l'OMS en 2012 et intitulé
« Impliquer les hommes dans la prévention de la transmission
mère-enfant du VIH »34, porte un regard critique
sur le taux de prévalence de la pathologie en Afrique subsaharienne.
Selon l'OMS, plus de la moitié des enfants vivants avec ce virus, soit
quatre-vingt dix pour cent (90%) vivent en Afrique Subsaharienne. Ces enfants
ont contracté le virus par l'infection verticale. Ce document produit
par cet organisme international révèle que le taux
élevé est fonction d'un facteur longtemps négligé
dans les vastes campagnes de sensibilisation et d'éducation
menées en Afrique.
Il s'agit de l'implication des hommes dans la lutte contre la
TME. En effet, les rapports de ce document révèlent que,
malgré l'intérêt que les hommes
34OMS, op.
cit.Genève, 2012, pp. 3-33
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accordent à la protection de la femme et de l'enfant,
leur conception de la santé génésique a demeuré
inchangée. Pour les hommes, les centres de santé de prestation en
CPN sont considérés comme des espaces réservés
exclusivement à la femme et responsabilisent la femme à la
santé génésique. Par conséquent, le rôle de
l'homme dans la santé génésique de la femme se limite
à faciliter son accès aux centres de santé et à
mettre à sa disposition, les besoins nécessaires pour sa
santé et celle de l'enfant.
L'OMS donne des raisons du refus de fréquentation des
centres de santé par les hommes. Ce document met en exergue la peur de
leur statut sérologique, la stigmatisation et les
stéréotypes vis-à-vis de la fréquentation des
centres de santé par les hommes. Aussi, notons la volonté
politique et l'institutionnalisation de la santé génésique
comme du ressort de la femme. Un autre facteur empêche aussi l'engagement
des hommes à la PTME : Il s'agit de la dominance des hommes sur les
femmes dans les foyers et le fort taux d'analphabétisme de ces femmes.
Pour inciter les hommes à s'engager dans le programme de
prévention de l'infection verticale, l'OMS encourage davantage
l'implication des hommes dans la PTME.
Le document « Impliquer les hommes dans la
prévention de la transmission mère-enfant du VIH »
(2012) de l'OMS est une référence pour notre étude, car il
traite de la PTME en Afrique Subsaharienne, à l'image de la situation
des centres de santés de la ville de Bouaké. Cependant, nous
décrions ce document en ce sens qu'il ne se prononce pas sur les
stratégies et techniques de motivation des hommes dans la PTME. Aussi,
ce document ne fait nullement pas cas de la fonction inévitable de la
communication dans l'éducation et l'engagement des hommes à la
prévention de la TME.
Un autre document qui fait objet de critique dans notre
étude, est publié par l'ONUSIDA en 2011. Intitulé : «
Nous pouvons empêcher que les mères meurent et que leurs
bébés soient infectés par le VIH », ce document
porte sur la deuxième priorité de l'action conjointe en vue de
résultats : cadre de résultats de l'ONUSIDA couvrant la
période de 2009 à 2011. En effet, ce document se prononce sur la
situation du taux d'infection et de décès dû au VIH/SIDA,
notamment celui des femmes et des enfants dans le monde. Selon ce document
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onusien, quatre vingt dix pour cent des
enfants vivants avec le virus du SIDA sont en Afrique Subsaharienne, tandis que
: «...la TME a été largement éliminée dans
les pays à revenu élevé, grâce à la mise en
place d'initiatives par les prestataires de services comme le dépistage
du VIH et la dispensation de conseil en matière de VIH, l'accès
à la prophylaxie et à des traitements antirétroviraux
très efficaces, des pratiques d'accouchement plus sûres, des
services de planification familiale et une utilisation plus sûre des
aliments de substitution. »35
Ainsi, l'ONUSIDA, dans ce document, dresse une liste de
proposition pouvant concourir à atteindre l'objectif visé par les
OMD en matière de la TME en Afrique et dans le monde. Pour ce document,
l'infection verticale est intimement liée au cadre de la transmission
sexuelle du VIH, au traitement du VIH, à l'autonomie des populations et
la lutte contre la consommation de drogues par les jeunes ainsi que la lutte
contre les violences à l'égard de la femme. Selon l'ONUSIDA, la
question de la PTME doit être une priorité dans les centres de
santé en vue de galvaniser les populations à la lutte contre le
virus du SIDA. Par ailleurs, ce projet peut s'avérer difficile à
réaliser si l'approvisionnement en médicaments des centres de
santé n'est pas assuré par faute de difficulté
d'accès .Il s'agit donc pour ce document de décentraliser la
fourniture des services, d'intégrer les services de la PTME à
tous les services liés à la CPN et au VIH/SIDA. L'ONUSIDA
préconise également aux puissances internationales, de renforcer
leur engagement et le financement en matière de la PTME, renforcer le
plaidoyer au niveau des pays en vue d'un engagement du politique et une
coordination des nations dans la PTME. En somme, il s'agit de renforcer les
capacités des centres de prestation dans la protection de la TME.
Ce document nous est utile dans le cadre de notre
étude, car il se prononce sur l'insertion de la PTME au sein des centres
de santé. Cependant, nous reprochons à ce document, le fait de ne
s'être pas prononcer sur la mise en place d'une politique de motivation
du personnel de santé dans la PTME.
35OMS, Op.cit., Genève, 2011, p. 4
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