WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La politique de communication du personnel de santé pour la prévention en matière de transmission mère enfant du vih sida : cas de la ville de bouaké


par Ardjouma TUO
Université Alassane Ouattara de Bouaké - Master 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II. Définition des termes clefs

? Politique :

Le mot « politique » est formé à partir de deux termes grecs dont « polis » qui ramène à « cité » et le suffixe « -Kos » qui donne « -ique » en français. Le mot politique trouve son origine dans le latin « politicus », mot tiré du grec ancien « politikos ». Ce mot est relatif aux affaires de la cité, au gouvernement d'un État.

Dans les débuts du XIIIe siècle après Jésus-Christ, le mot désignait déjà « la science du gouvernement de l'État ». Il connait une légère modification en s'élargissant aux affaires publiques. Plus tard, le mot désignera « prudent et adroit ».

Le Larousse définit le mot politique comme le gouvernement d'un État, les relations mutuelles des divers États, ce qui a rapport aux affaires publiques d'un État. Le dictionnaire ajoute à cette définition, la manière de gouverner, la théorie de l'organisation d'un État. Au sens figuré, le dictionnaire définit le mot politique comme « une conduite calculée pour atteindre un but précis, une manière (prudente) de mener une affaire7 ».

Dans le monde scientifique, le mot politique connait diverses conceptions selon la discipline et la théorie de l'auteur. Aristote, dans son oeuvre « Les politiques », ramène la définition du mot politique à la condition sociale de l'homme. Pour lui, l'homme est un « animal politique »8, c'est-à-dire un être sociable qui doit son existence dans la constitution de l'État. Ainsi, cède-t-il son pouvoir au « Léviathan »9, lui qui repose en l'âme du corps politique exerçant le pouvoir politique et garantie la sécurité comme le laisse entendre Hobbes à la

7Larousse, Dictionnaire français, 3e édition.

8 Aristote, Les politiques ou Traité du gouvernement civil, traduction française de Davide NAZEL, 1795 à partir de la 5e ed. de Londres publiée en 1728, Garnier-Flammarion, 2e ed. Corrigée, Paris, 1992, p.99

9Aristote, op.cit.,traduction française de Davide NAZEL, 1795 à partir de la 5e ed. de Londres publiée en 1728, Garnier-Flammarion, 2e ed. Corrigée, Paris, 1992, p.100

8

deuxième partie de son livre Léviathan. Abordant dans le même sens que Hobbes, le philosophe John Locke au chapitre VIII de son oeuvre : « Deux traités du gouvernement civil »10, considère la politique comme le moyen de gérer la cité équitablement. Un autre philosophe, l'allemand Karl Jaspers définit la politique comme étant « l'action qui conditionne notre coexistence dans le monde »11. Cette conception est approuvée par John Hallowell H. pour qui, « la politique est une science qui vise le perfectionnement social »12. La définition du mot politique nous conduit à chercher à savoir ce à quoi ramènent les termes : Cité, Gouvernement et État. En effet, définir ces différents termes pourra orienter notre conception du mot politique dans le cadre de notre étude.

? La cité : La cité est considérée par Platon « comme celle qui réalise les quatre vertus : la sagesse, le courage, la tempérance et la justice ».13Quant à Aristote, il donne une autre conception au mot en rompant avec l'idée de la cité parfaite et définit une sorte de hiérarchisation au sein de la cité. Pour lui, la cité part de « la famille, donc du couple au village tout entier »14. Elle fondée sur l'assemblage de plusieurs familles qui crée la cité ou l'État au sein de laquelle vit une communauté. La cité est par excellence, l'ensemble de familles vivantes sur un territoire. Si la cité est ainsi définie, qu'en est-il de l'État dont parle Aristote ?

? L'État : Dans les temps anciens, l'État et la cité étaient deux termes désignant la même réalité. Ainsi, Platon dans sa conception de la vraie cité (l'État), avait fait une distinction de classes. Mais plus tard, l'État sera considéré comme ce qui permet d'unifier, de concilier la pluralité des intérêts différenciés des individus qui composent la cité. L'État est donc l'ensemble des communautés vivantes sur un territoire délimité et qui subit le pouvoir de l'homme politique : le gouvernement.

10Jhon LOCKE, Deux traités du gouvernement civil, Garnier-Flammarion, 1690, p. 146

11Karl Jaspers, Initiation à la méthode philosophique, éd. Payot, Paris, 1970, p.63.

12 John H. HALLOWELL, Les fondements de la démocratie, Les éditions Inter-Nationales, Paris, 1972, p. 150.

13PLATON, La République ou De la justice, Traduction nouvelle par Robert BACCOU, Librairie Garnier Frère, Paris, 1936, pp. 133-134

14ARISTOTE, op. cit., traduction française de Davide NAZEL, 1795 à partir de la 5e ed. de Londres publiée en 1728, Garnier-Flammarion, 2e ed. Corrigée, Paris, 1992

9

? Le gouvernement : Tiré du verbe « kubernân » qui signifie piloter un navire ou un char, le mot fut utilisé par le philosophe Platon de façon métaphorique pour désigner « le fait de gouverner des hommes »15. Le verbe a donné naissance au verbe latin « gubernare » qui ramène à la même signification que le premier sens donné au mot. L'usage polysémique de ce verbe a donné en français : gouverner, gouvernement, gouvernance, gouverneur, etc. Il désigne l'art ou la manière de gouverner, de gérer.

De ce qui précède, l'on pourrait retenir que le mot politique exprime la condition d'existence de l'homme en société. Considéré ainsi, le mot politique ne serait-il pas le résultat d'une communication managériale ? Dans ce sens, Alex MUCCHIELLI la considère comme « contribuant à la motivation des personnes et à la cohésion sociale »16. Abordant dans le même sens, Jean-Pierre M. et Daniel P. attribuent à la politique, « un acte, et un acte social. Issue de la relation sociale, la communication forme, motive et transforme les relations »17. Autrement dit, la politique permet de définir des stratégies, des techniques et des méthodes en vue de gérer les interactions et les relations entre les hommes dans une même société.

La politique est donc l'expression d'une preuve d'habileté qui permet d'assoir une société organisée et un climat social apaisé. Dans l'usage courant, le mot politique conduit à des sens différents selon son domaine. Il est souvent associé à d'autres mots pour donner un autre sens. Dans le cadre de notre sujet, le mot politique désigne la manière de gérer, d'organiser. Il s'agit de porter un regard critique sur les techniques et les stratégies de conception, d'exécution et de suivi mis en oeuvre au sein des centres de santé pour exécuter leur programme PTME.

15PLATON, op. cit.Traduction nouvelle par Robert BACCOU, Librairie Garnier Frère, Paris, 1936, p. 303.

16Alex MUCCHIELLI, Les sciences de l'information et de la communication, Hachette supérieur (4e éd.), Paris, 2006, p. 69.

17Jean-Pierre MEUNIER et Daniel PERAYA, Introduction aux théories de la communication, Ed. De Boeck Université (3e éd.), Bruxelles, 2010, p. 271

10

? Communication :

Du latin « communicare », c'est-à-dire mettre en commun, la communication est l'action de communiquer, de transmettre des informations ou des connaissances à quelqu'un. Le Larousse définit la communication comme « l'action de communiquer, de transmettre quelque chose à quelqu'un »18. C'est aussi ce qui est communiqué ou comme l'ensemble des phénomènes concernant la possibilité, pour un sujet de transmettre une information à un autre sujet, par la langue articulée ou par d'autres codes. Pour le Nouveau Petit Robert(2008), « le mot communication est le fait d'être en relation »19. Il s'agit de communiquer, d'être en relation avec (quelqu'un, quelque chose).

La communication permet d'entrer en liaison avec autrui, établir une communication réciproque, échanger, coopérer. Elle est la science qui englobe les activités et les connaissances concernant la communication au moyen des signes, notamment entre les êtres humains (neurosciences, sciences cognitives, informatique, certaines sciences humaines et sociales). La communication relève aussi de la sémiologie qui est la théorie de l'information et de la communication. C'est une science de relation dynamique qui intervient dans un fonctionnement. C'est le passage ou l'échange de messages entre un sujet émetteur et un sujet récepteur au moyen de signes, de signaux.

D'autres fonctions sont attribuées au mot communication : la fonction sémiotique et la cybernétique occupent respectivement la fonction d'expression et la fonction de communication du langage. La communication interactive recouvre l'ensemble des techniques médiatiques utilisées dans la publicité, les medias, la politique pour informer, influencer l'opinion d'un public cible en vue de promouvoir ou d'entretenir une image. En effet, communiquer, ne se résume pas à créer les relations entre les êtres humains. C'est aussi l'action de transmettre une information, action de communiquer quelque chose à quelqu'un. La communication est ainsi considérée comme une information, une nouvelle, un renseignement, un avis transmis à quelqu'un.

18Larousse, op.cit, 3e éd.

19Nouveau Petit Robert, Nouvelle édition millésime, 2008.

11

Le mot communication est un terme complexe. Définir ce terme tient compte du contexte, de la discipline et du domaine dans lequel il est utilisé, ainsi que l'objectif visé. Les pères de la communication ont élaboré différents modèles et théories, qui ont contribué à mieux cerner ce à quoi renvoie la communication. Ainsi, Philippe Breton et Serge Proulx, dès l'entame de leur livre « L'explosion de la communication », ont mentionné cet aspect complexe d'une approche définitionnelle de la communication. Pour eux, «la communication relève de quatre ordres dont : celui de la pratique de la communication ; celui des techniques des mises en oeuvre dans les pratiques ; celui des théories qui mettent en oeuvre les techniques et enfin, celui des enjeux liés à la communication »20.

Pour ces auteurs, la pratique de la communication « est l'ensemble des supports qui permettent à la parole d'être transportée d'un émetteur à un récepteur. C'est le cas particulier du transport de la parole qui est mise en évidence »21. Ainsi, la parole avant d'être transmise, est mise en forme selon l'objectif visé par l'émetteur. La pratique de la parole peut donc avoir une visée argumentative, une visée expressive ou une visée informative.

Concernant l'ordre technique de la communication, Philippe Breton et Serge Proulx, « la défissent comme l'usage de moyens technique (...)dans la communication en se référant à la « techné » longtemps considérée par les rhéteurs grecs comme l'art de l'artifice. L'ordre de la théorie s'inspire des pratiques et des techniques de communication »22. A cet effet, Philippe Breton et Serge Proulx définissent deux ordres de théories : « d'un côté, on a celles qui permettent de décrire et d'améliorer les processus de communication, notamment les théories techniques de la communication (...). De l'autre côté, on a les théories révolutionnaires qui sont apparues dans la moitié du XXe siècle, à savoir les théories sociales de la communication »23. Celles-ci se rapportent dans tous les domaines de l'activité humaine. Le quatrième ordre défini par Philippe Breton et

20Philippe BRETON et Serge PROULX, L'explosion de communication, Ed. La découverte, Paris,

2006, p. 7.

21Idem, p.8.

22Ibidem, p.9

23Philippe BRETON et Serge PROULX, idem, Ed. La découverte, Paris, 2006, p.9

12

Serge Proulx est celui des enjeux. Les activités de l'être humain sont transmises et interprétées de génération en génération. Celles-ci connaissent des modifications selon le milieu et des réalités qui existent. Les enjeux de communication consistent donc à mettre en cause toute l'activité humaine, afin de mieux comprendre les pratiques de la communication.

Dans sa quête d'une approche définitionnelle de la communication, Jacques Durand propose une prise en compte du domaine d'intervention de la communication, afin de mieux cerner le terme. Ainsi, selon lui, « la communication s'applique au langage verbal ou non verbal, aux médias et à la culture, aux télécommunications et l'informatique »24. En effet, Jacques Durand considère que la sémiologie est née de la linguistique et elle fait de celle-ci le modèle principal de la communication, tout en s'intéressant d'avantage à la signification qu'à la communication. La communication non verbale tient compte du langage silencieux et la communication animale. En ce qui concerne la communication culturelle, elle prend en compte les moyens d'expressions que sont l'art et la littérature. La dernière fonction définie par Jacques Durant est la communication de masse qui vise à transmettre des messages à un public plus large.

Alex Mucchielli abordant dans ce même sens, considère que tout est communication, car si rien ne va, c'est la cause d'un manque de communication. En effet, Alex Mucchielli définit la communication «comme des phénomènes qui se développent en même temps que les phénomènes sociaux, culturels, économiques, politiques qui accompagnent ou précédent les medias »25. La communication, selon lui, ne se résume pas à une large diffusion et une utilisation des technologies de la communication, à une quasi utilisation des medias, à une diversité d'informations et d'images, à une utilisation par toute la société des formes de communication publicitaire, mais plus tôt une transformation du monde tel qu'il se présente sans l'omniprésence de ces medias. Il s'agit de donner une place aux nouveaux moyens de communication et d'informations, notamment

24Jacques DURAND, Les formes de la communication, Ed. Dunod, Paris, 1981, p. 1. 25Alex MUCCHIELLI, op.cit., Hachette supérieur (4e éd.), Paris, 2006, p. 11

13

l'intégration sociale, culturelle, économique et politique, par les organisations et la société dans son ensemble, ainsi que toutes les formes et moyens de communication. Cette conception de la communication emmène Jean-Pierre Meunier et Daniel Peraya à définir la communication comme « un acte et un acte social » 26. Pour ces auteurs, la communication est issue de la relation entre les sociétés et elle contribue au maintien ou à transformer leurs relations. Ainsi, les techniques contemporaines de communication ont instauré une synergie entre les modes de communication. Tout acte de communication s'inscrit, à cet effet, dans une interaction qui, elle-même s'inscrit dans un système plus vaste de rapports sociaux. La communication et les rapports sociaux sont indissociables.

Pour Jean Lohisse, « le terme communication donne l'idée de la relation à l'autre (com=avec) »27. Il s'agit de donner une forme communicable aux objets tout en introduisant le réel dans l'espace symbolique de communication. Par conséquent, cette mise en forme contribue aux relations interindividuelles et la constitution des formes sociales de l'échange et de la diffusion dans un espace social. Lorsque la communication se déroule dans un espace social et vise le bien être social, l'on parle de communication sociale. En effet, la communication ne se résume pas uniquement au seul fait d'échange d'information. Selon Michel Le Net, « la communication dite sociale vise à modifier les connaissances, les opinions et les comportements d'autrui »28. Cette modification recherchée concourt au bien-être social et profite à toute la société. Elle corrige par la persuasion les comportements jugés préjudiciables et suffisamment généralisés pour justifier une action collective.

La communication est considérée comme une science carrefour pour toutes les autres sciences, car elle puise dans les autres sciences ses théories et ses méthodes. Elle est, par conséquent, présente dans toutes les activités de la société. Dans le cadre de notre étude, la communication s'avère indispensable, car elle

26 Jean-Pierre MEUNIER et Daniel PERAYA, op.cit.,, Ed. De Boeck Université (3e éd.), Bruxelles, 2010, p. 271.

27 Jean LOHISSE, La communication : de la transmission à la relation, Ed. De Boeck Université (3e éd.), Bruxelles,2007, p.15.

28Michel LE NET, L'explosion de communication, Ed. La découverte, Paris, 2006, p. 9

14

permettra d'instaurer une relation d'échange d'informations entre les acteurs de notre étude. Elle nous permettra de mieux observer et interpréter les comportements de notre échantillon.

? Prévention :

De l'italien « prevenire » et du latin « praevenire » et « de prae » qui veulent dire « avant » et « venir », le mot prévenir désigne une personne, il s'agit d'informer par avance, d'avertir. Il s'agit aussi d'informer d'un fait ou avoir une opinion. Lorsqu'il s'agit d'une chose, le mot ramène à la prise de précautions et permet d'empêcher. Il s'agit aussi de répondre par avance, à satisfaire quelque chose avant qu'il ne soit été exprimé.

Dans le monde scientifique, le mot prévention est utilisé en fonction du domaine et de la situation. Ainsi, selon J. Goulain dans « Rational du devin office », le mot prévention est tiré de l'espagnol « prevencion » et désigne l'action d'arriver le premier29.Le même mot apparaît chez Descartes dans « Discours de la méthode ». Il perçoit le mot comme une opinion préconçue et antérieure à tout examen ou raisonnement30. Cette définition a été empruntée par. Charpentier. Ce dernier affecte au mot une définition qu'il adapte au domaine de la médecine. Le mot en médecine, selon Charpentier, désigne l'action de prévenir les accidents.

L'usage courant du mot prévention désigne une réalité d'un domaine à un autre. Il est utilisé pour désigner celui ou ce qui arrive/vient avant, qui précède, qui devance. Dans un autre sens, il permet d'instaurer une opinion préconçue, soit favorable ou défavorable chez l'individu. Il s'agit d'informer par avance l'individu. Aussi, le mot désigne l'action d'agir, de faire en premier avant qu'une autre personne n'intervienne. En terme judiciaire, le mot consiste à se saisir le premier d'une affaire. Il désigne aussi le temps qu'un détenu fait en prison avant son jugement. Dans le monde de la médecine, il s'agit des mesures mise en oeuvre en vue d'éviter de nouvelles contaminations ou d'autres accidents éventuels. C'est faire de la prophylaxie.

29 J. GOULAIN, Rational du devin office,

30René DESCARTES, Discours de la méthode, Gallimard, Paris,1637

15

Bref, La prévention est l'ensemble des mesures prises pour préserver une situation donnée (sanitaire, sociale, économique, environnementale...) d'une dégradation, d'un accident ou d'une catastrophe. La prévention repose sur l'évitement des perturbations négatives ou sur la réduction de leur probabilité. C'est l'aspect prévention proprement dit, auquel s'ajoute ensuite des mesures de protection.

Cette protection consiste à limiter les effets négatifs des perturbations lorsqu'elles se produisent. Ce volet s'appuie sur l'anticipation et la prévention avec la mise en place de mesures d'atténuation des sinistres et de système de détection précoce et d'alerte. Lorsqu'un risque n'est pas avéré mais seulement potentiel, c'est le principe de la précaution qui est employé, et non celui de la prévention.

Dans le cas de notre étude, l'usage du mot prévention consiste à anticiper des comportements jugés dangereux pour la santé de la mère, de l'enfant et de toute la famille. Il s'agit de définir et anticiper l'adoption de comportements qui mettent à l'abri de la TME. Ces actions de prévention visent à réduire au maximum d'éventuels accidents ou de nouvelles contaminations et à éliminer la maladie. Si tel est considéré le mot prévention, que dirait -on des mots réduction et éliminer qui sont les fins d'une action de prévention ?

? Réduction :

Selon le dictionnaire français Universel, la réduction est l'action de réduire. Réduire, c'est restreindre, diminuer, rendre plus petit. Diminuer consiste à amener à une forme plus simple, plus commode, facile à comprendre. C'est diminuer la valeur de quelque chose31. Le mot réduction est défini selon le domaine dans lequel on l'emploie. Le mot renvoie à l'action de diminuer (signification qui provient des opérations de géométrie, de peinture par lesquelles on change une figure en une figure semblable, mais moindre). En terme monétaire, c'est la réduction des dépenses. On parle aussi de réduction d'un liquide par l'évaporation. Pour la chirurgie, la réduction est une opération chirurgicale qui a pour but de

31Dictionnaire Universel, op. Cit. 5e éd.

16

ramener, de remettre à leur place les os luxés ou fracturés, ou les parties molles quelconques qui ont formé une hernie (réduction d'une fracture, d'une luxation, d'une hernie). En chimie, c'est une opération qui a pour but de ramener à l'état métallique les composés où le métal est combiné soit avec l'oxygène, soit avec le soufre, etc. En géométrie, la réduction est l'action de ramener une figure à une autre semblable, mais plus petite. Dans le domaine de la peinture, elle consiste en la copie d'un objet dans une grandeur moindre que l'original. En musique, c'est faire la réduction d'une partition, mettre les parties des divers instruments en une seule pour piano ou pour piano et chant, ou pour chant et quatuor, etc. La réduction, c'est aussi l'opération par laquelle on trouve le rapport entre les différents nombres, les différentes mesures, les différentes monnaies, etc. Pour l'astronomie, la réduction consiste en l'action de corriger une observation des effets de la réfraction, de la parallaxe*, de la précession*, etc. En logique, il s'agit de la réduction à l'impossible, à l'absurde. C'est une démonstration qui consiste à faire voir que le contraire d'une proposition serait impossible ou absurde. C'est aussi la gêne où l'on tombe d'un état meilleur, sens qui a vieilli. C'est l'action de subjuguer ; sens qui vient de ce que réduction s'est dit de l'action de ramener sous l'autorité ce qui s'y était soustrait. Il se disait autrefois, dans les Indes occidentales, des peuples gouvernés par les jésuites.

Dans le cas de notre étude, le mot réduction consiste à limiter les taux de contamination, à diminuer le taux de contamination et de morbidité tant chez les enfants que leurs mères. Il s'agit de mettre au coeur de notre étude les mères enceintes porteuses ou non du VIH/SIDA, les femmes en âge de procréer et le personnel de santé dans les centres de santé en vue de créer un climat d'échange et d'écoute favorable à réduire le taux de contamination à VIH par la TME. Les stratégies de communication en matière de la réduction de la TME du VIH sont des actions qui visent à éliminer la maladie.

? Éliminer :

Le dictionnaire Universel définit le mot « éliminer » comme l'action d'écarter après sélection. Pour la médecine, il s'agit de chasser hors de

17

l'organisme.32 Selon les OMD, éliminer la TME du VIII/SIDA, c'est arriver à ne plus enregistrer de nouvelles infections à VIH par la TME.

? Transmission mère-enfant (TME):

Selon le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), « on parle de TME, lorsqu'une mère séropositive transmet le VIH à son enfant »33.La transmission verticale peut se dérouler in utero (pendant la grossesse), en péri-partum (pendant le travail) ou en post-partum tardif (pendant l'allaitement). Au cours d'une grossesse, certaines études estiment que le risque de TME est très élevé (80 %) à partir de la 36e semaine et à l'accouchement (péri-partum). En post-partum tardif, l'allaitement maternel prolongé apporte un risque additionnel d'environ 39 à 40 %. Ces observations présentent trois conséquences pratiques : d'abord, le diagnostic prénatal de l'infection à VIII chez le foetus est très difficile. Ensuite, la fin de la grossesse est la période cruciale pour la PTME, qu'il s'agisse de la prise en charge obstétricale ou de l'utilisation des ARV. Enfin, le traitement préventif doit être poursuivi chez le nouveau-né, qui est exposé au moment de la naissance, dans un objectif de prophylaxie pré/post exposition et pendant l'allaitement maternel.

La politique de communication pour la prévention de la transmission de la mère-enfant du VIH/SIDA, consiste donc à mettre en place des stratégies d'échange, d'écoute et de mise en commun en vue d'instruire, de partager des informations concernant les pratiques qui nuisent à la santé de la mère et de l'enfant et proposer des pratiques qui mettent à l'abris de toute infection à VIII. Il s'agit de créer un cadre de communion entre le personnel de santé et les femmes enceintes porteuses ou non du VIH, de même que les femmes en âge de procréer, afin d'adopter des comportements sains. Ainsi, l'on pourra atteindre l'objectif des OMD, à savoir zéro contamination et la réduction effective du taux de morbidité

32Dictionnaire universel, Op. Cit.5e éd.

33 OMS, Impliquer les hommes dans la prévention de la transmission mère-enfant du VIH, Genève,2012, p. 2.

18

de la mère et de l'enfant. Une politique de communication consiste à faire de la communication, l'outil essentiel de la prévention de la transmission verticale. Par conséquent, les acteurs de la PTME doivent avoir une parfaite connaissance des mécanismes de communication, notamment les stratégies IEC/CCC en vue de mener à bien leurs actions au sein des centres de santé. Il ne s'agit plus pour les séances IEC/CCC/PTME, d'informer, d'écouter et d'éduquer les femmes venues pour la Consultation prénatale (CPN), mais de les emmener par la communication, à prendre conscience des dangers qui existent autour d'une grossesse mal suivie, emmener ces femmes à s'engager véritablement dans la prévention de la TME.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand