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Effets de la fiscalité directe des entreprises et des ménages sur la consommation privée au burundi


par Désiré NTIRABAMPA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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I.1.4.3. Fiscalité et conception keynésienne de l'Etat

De façon générale, l'analyse de Keynes s'appuie sur la demande pour décrire le circuit économique. Pour lui, ce n'est pas l'offre qui crée sa propre demande, mais c'est la demande qui commande l'offre (la production). Il insiste sur la notion de demande effective composée de la demande de consommation et d'investissement.

En effet, la théorie keynésienne aussi dite théorie de « la  contrainte » voit en Etat un centre de décision autonome garant de l'intérêt général. L'action de l'Etat ne correspond plus seulement à la demande des services collectifs exprimés par les préférences individuelles. Cette demande comprend cette fois-ci la préférence étatique qui suppose un système de préférences nationales. Le champ des objectifs de l'Etat est du même coup considérablement accru. Aux objectifs d'allocation optimale et de répartition des revenus s'ajoute des objectifs tels que la régulation conjoncturelle, l'harmonisation de la croissance.

L'Economie est donc conçue comme une économie d'attribution. Les biens publics ne sont plus vendus à leurs coûts marginaux mais ils sont soit attribués gratuitement, soit contre paiement d'un prix qui peut s'éloigner du coût de production. Par conséquent, l'impôt cesse d'être seulement le mode de financement des besoins publics mais également il devient l'expression de l'interventionnisme étatique.Dans cette démarche, l'Etat fait recours souvent au phénomène de l'illusion financière en faisant apparaître les impôts aussi faibles que possible par rapport à la charge que supportent réellement les contribuables

I.2. Les effets microéconomiques et macroéconomiques du prélèvement fiscal

Au niveau microéconomique, le prélèvement fiscal produit des effets qui privent le contribuable de ses possibilités de consommation. Il est incontestable que le contribuable, pris individuellement, cherchera à éviter l'impôt par plusieurs réactions. « Il cherchera à modifier son comportement de travailleur, d'épargnant ou d'entrepreneur pour tâcher de faire glisser l'incidence fiscale sur d'autres agents économiques» (MICHALET, (1975). Pour cette raison, il importe de distinguer le phénomène :

ü de translation fiscale qui est une manière opportuniste d'un agent économique de reporter sur d'autres la charge d'un impôt en manipulant les variables économiques (salaire ou prix par exemple) qu'ils contrôlent.

ü d'évitement fiscal qui regroupe trois catégories de phénomènes à savoir : la fraude fiscale, l'évasion fiscale et l'optimisation fiscale.

Quant au niveau macroéconomique, il existe trois raisons qui expliquent l'analyse du rôle et de l'impact de l'impôt sur toute l'économie nationale:

ü L'impôt prélève une partie du pouvoir d'achat des contribuables et diminue ainsi les possibilités de consommation et d'épargne du secteur privé.

ü Le prélèvement s'opère au profit de l'Etat. Il y a là un transfert de possibilités financières de l'économie privée à l'économie publique.

ü L'Etat utilise le produit de l'impôt pour financer ses dépenses ; il réinjecte de la sorte ce produit dans l'économie privée, il le redistribue aux contribuables.

Cependant, tout dépend de l'orientation des dépenses effectuées par l'Etat et l'utilisation finale du produit de l'impôt (NZIRORERA, (1991). Chaque fois que l'Etat ou les bénéficiaires des allocations sociales et autres utilisent le produit de l'impôt plus judicieusement que le contribuable ne l'aurait fait, il y a un avantage tant pour l'économie nationale que pour le contribuable car dans ce cas ce dernier produit plus et mieux afin d'augmenter son revenu et sa capacité contributive. Mais dans le cas contraire, l'impôt constituera une charge pour l'économie si ses répercussions sont néfastes ou si les prestations fournies par les autorités publiques sont inutiles. C'est le cas où ces prestations publiques auraient pu être fournies à un prix de revient inférieur grâce à une gestion plus économique ou grâce à un autre financement économique que l'impôt.

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