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Libéralisation financière et croissance économique au cameroun


par Christian BELKE NDONEMO
Université de Ngaoundere - Master recherche  2017
  

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B- En ce qui concerne le compte de capital

En ce qui concerne l'ouverture du compte de capital, les résultats n'ont pas été jusque-là encourageants. Ceci peut être le résultat d'un processus inachevé de libéralisation de compte de capital. Donc, à nos jours, on ne peut pas espérer grand-chose en termes de croissance de l'ouverture du compte de capital, puisque cette dernière n'est pas encore achevée. À ce propos, l'expérience des pays de l'Amérique Latine et ceux du sud-Est Asiatique nous enseigne tant de leçons. Ces deuxgroupes des pays se sont presque engagés à libéraliser leurs comptes de capital pendant presque la même période. Pourtant, ni l'approche adoptée ni les effets de cette politique n'ont été les mêmes. Totale dans des pays d'Amérique Latine comme le Chili, la libéralisation financière a été plus `timide ' dans des pays du Sud-Est asiatique comme la Corée du Sud ou Taiwan. Dans lepremier cas, la libéralisation financière s'est soldée par un échec. Dans le second cas, même si elle ne s'est traduite que par une faible croissance, la libéralisation financière n'a pas provoqué la faillite de ce secteur (Venet, 1994).

Il s'avère donc très dangereux d'adopter une approche du bigbang et de lever brusquement toutes les restrictions. De même, une politique de libéralisation de compte de capital doit impérativement être précédée par des efforts de stabilisation des prix et l'achèvement du processus de l'ouverture commerciale. En fait, l'ouverture du compte de capital figure dans la dernière position dans une série de suppression des restrictions (Ben Salha et al, 2008). On exige souvent que l'ouverture externe du compte de capital ne précède pas la libéralisation du secteur financier domestique. De même, la libéralisation de ce dernier ne devrait être mise en place qu'une fois le secteur réel est fortement stabilisé.

Il est également très important de promouvoir la bonne gouvernance, le bon climat des affaires, de lutter contre la corruption, pour lutter contre les fuites de capitaux ou les flux financiers illicites24(*), le plus souvent transfrontaliers, phénomène qui gangrène les économies.

C- Recommandations pour une meilleure croissance économique

Si la libéralisation financière influence positivement la croissance économique, elle est très loin, bien loin des effets prédits en théorie. Car elle n'aura pas permis au Cameroun d'atteindre une croissance économique forte et soutenue de nature à le faire sortir du sous-développement, telle que prévue par les pionniers de la libéralisation financière. Eh bien c'est que le développement est une notion plus complexe qui va au-delà de la simple croissance économique. Le développement est un phénomène qualitatif qui implique le bien-être social, l'épanouissement intellectuel et culturel, le respect des droits de l'homme et la garantie des libertés fondamentales, une croissance économique forte et soutenue, la protection de l'environnement etc...Le développement ne peut donc se résumer à la seule croissance économique. De même la croissance économique ne saurait être la résultante exclusive d'un secteur financier au fonctionnement optimal. Il est vrai le rôle de la finance dans l'activité économique est indéniable en tant que pourvoyeur de fonds, financeur des investissements. Mais la croissance économique suppose avant tout une augmentation quantitative de la production, une amélioration des procédés de production pour rendre l'économie compétitive à l'international, la production des biens haut de gamme, (industriels, technologiques, électroménagers) parfois de dernière génération, compétitifs à l'international... or le Cameroun n'est pas un si grand producteur. Son économie est basée principalement sur l'agriculture, qui elle-même reste pratiquée selon les méthodes dépassées, des techniques rudimentaires et avec les outils archaïques. En conséquence il lui faut, pour espérer atteindre une croissance économique forte, susceptible de le conduire au développement, booster significativement la production. Dans cet élan il faudrait doter l'économie des technologies de pointe pour une amélioration des procédés de production, industrialiser le paysage économique, encourager et accompagner les investisseurs, les opérateurs économiques locaux en supprimant les lourdeurs administratives, en allégeant la fiscalité, et surtout en améliorant le climat des affaires par la lutte contre la corruption qui gangrène de façon notoire l'activité économique.

CONCLUSION

Ce chapitre qui s'achève était destiné à présenter les résultats de l'estimation effectuée. Il s'agissait de mettre nos deux hypothèses à l'épreuve des résultats. Nous avons évalué empiriquement les effets de la libéralisation financière sur la croissance économique au Cameroun de 1990 à 2015. Si la première hypothèse a été confirmée par les résultats obtenus, la deuxième, elle, n'a pas pu se montrer viable. Ces résultats corroborent la façon dont la libéralisation financière a été appliquée au Cameroun. Bien que partielle, la libéralisation financière interne a été néanmoins plus poussée. Ce qui lui permet de contribuer significativement à la croissance économique. Par contre, très partielle et inachevée, la libéralisation du compte de capital n'influence pas du tout positivement la croissance économique. Le processus doit donc se poursuivre, mais de façon progressive tout en veillant à l'application de certaines préconditions.

* 24 Le terme a été forgé dans les années 1990 et a été initialement associé à la fuite des capitaux. Il s'agit maintenant de mouvements transfrontaliers de capitaux. Les flux financiers illicites sont constitués de trois sources : les transactions commerciales, y compris l'évasion fiscale, et/ou l'évitement fiscal par le biais de la fixation de transfert abusive et des pratiques de falsification de prix ; les activités criminelles telles que la traite et la contrebande de personnes, de drogues et d'armes, ainsi que la fraude dans le secteur financier, comme les prêts non autorisés ou non garantis, le blanchiment d'argent, la manipulation du marché boursier ; la corruption et le vol de fonds publics impliquant généralement des pots de vin et des abus de fonction publique

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