2- Mesures pour lutter contre le
sous-financement de l'économie
Il y a un important paradoxe au Cameroun tout comme dans les
pays de la CEMAC : surliquidité bancaire et rationnement du
crédit. En effet, les banques rationnent le crédit et
s'intéressent beaucoup plus aux opérations de gestion bancaire
(carte magnétique, opération via internet, ...) qui semblent
être plus rentables que le crédit.Elles perçoivent donc
l'épargne des clients mais ne prêtent que très peu. Le
rôle joué par les banques dans le financement de l'économie
est pourtant indéniable. Elles collectent l'épargne mais doivent
également rétribuer cette épargne à ceux dont le
besoin est réel et donc l'impact pourrait contribuer à
améliorer l'indicateur de croissance économique : le PIB.
Le manque de véritables banques d'investissement dans
le pays pourrait également expliquer cette résistance.
L'environnement est constitué de banques commerciales dont la vocation
première est celle de faire du profit au travers d'actions purement
commerciales. Le Cameroun a connu l'expérience des banques de
développement et d'investissement, mais celles-ci ont toutes fait
faillite pendant la crise bancaire. En effet, la Banque Camerounaise de
Développement (BCD), le Centre d'Assistance aux PME (CAPME), du Fonds
National de Développement Rural (FONADER) et le Crédit Agricole
du Cameroun (CAC) ont tous été déclarés en
cessation d'activité suite au non recouvrement des crédits
accordés.
Les mesures suivantes peuvent être entreprises pour une
amélioration du financement de l'économie par les
établissements financiers au Cameroun :
- La BEAC doit prendre des mesures fortes pour contraindre
les établissements de crédits à jouer leur rôle dans
le développement des économies en limitant par exemple le montant
des réserves libres des banques, principale source de leur
rentabilité.
- Le gouvernement doit encourager la multiplication des
banques d'investissements en agissant par exemple sur le volet fiscal (elles
pourraient être exemptes de certaines taxes pendant 3 années,
sachant que leur activité de financement permettrait aux entreprises de
créer davantage de richesses).
- Les pouvoirs publics pourraient également se porter
garant de certaines entreprises dynamiques auprès des banques et
faciliter l'acquisition du crédit. Les banques réduiront leur
adversité au risque et contribueront efficacement au mieux-être
des économies.
- Les entreprises gagneraient à présenter des
documents authentiques, conformes aux exigences des établissements
bancaires. Les dirigeants devraient également se mettre à
l'école de la gestion financière. Par ailleurs, les Banques
pourraient prendre des parts dans les entreprises afin de s'assurer du retour
des crédits contractés.
- En ce qui concerne les Très Petites Entreprises
(TPE), il serait souhaitable d'envisager de nouveaux modes de financements tels
que le financement participatif qui gagne du terrain depuis quelques
années. Financement issus de la solidarité des agents
économiques dans le monde, le « crowdfunding » (en anglais) ou
« financement participatif » part du principe biblique selon lequel
« demandez et on vous donnera ». Il s'agira pour les porteurs
d'idées entrepreneuriales de proposer leurs projets sur des plateformes
acquises à la cause et les « bailleurs de fonds » sensibles
apporteront de manière collective leur contribution à la
réalisation du projet.
|