B- Interprétation des
résultats du modèle de court terme
La force de rappel à l'équilibre de notre
modèle de court terme est donnée par le coefficient du
résidu extrait dans le modèle de long terme décalé
d'une période dans celui-ci. Ce coefficient est
négatif,-0,797170, et significatif au seuil de 1%. Cela voudrait dire
que le PIB par habitant s'ajuste à une vitesse de 79,7170% l'an par
rapport à son équilibre de long terme en cas d'un choc provenant
des variables exogènes. La résorption entière d'un tel
choc sera effective au bout d'un an et trois mois (1/ 0,797170 = 1,25).
Par ailleurs, le coefficient de détermination du
modèle de court terme est égal à 0,834011 et le
R²-ajuste = 0,734417. Cela voudrait dire que 83,4011% des fluctuations du
PIBpar habitant du Cameroun sont expliquées par les variables
explicatives prises dans le modèle de court terme. La statistique de
Fischer (F-statistic) a une probabilité nettement inférieure
à 5% (prob = 0.000199). On peut donc dire la qualité de notre
modèle est bonne. Nous interprétons les paramètres de
chaque variable.
Le ratio masse monétaire sur PIB exerce un effet
significatif (probabilité de 0.0099) au seuil de 1%, 5% et même
10% et positif sur la croissance économique à court terme. Une
augmentation de logM2 de 1%, toutes choses égales, entraine une
augmentation de la croissance économique de 0.167742%. Dans le court
terme les banques sont même déjà efficaces dans la
fourniture des services.
Les crédits fournis au secteur privé
rapporté au PIB exercent également, tout comme à long
terme, un effet positif sur la croissance économique (signe du
coefficient positif) et significatif (probabilité de 0.0055). En
augmentant la variable logCP de 1%, toutes choses étant égales,
la croissance économique augmente de 1%. La libéralisation des
taux d'intérêt porte ses fruits même déjà
à court terme.
Des deux éléments qui précèdent
nous concluons que la libéralisation financière interne influence
positivement et de façon significative la croissance économique
à court terme.
La libéralisation du compte de capital n'influe pas
positivement sur la croissance économique à court terme. Une
détérioration de l'indice du Kaopen (Kp) d'un point entraine une
diminution de la croissance économique de 0,024011%. Et l'impact est
significatif (avec une probabilité de 0,0010) au seuil de 1%. Ceci nous
amène à la conclusion qu'à court terme, la
libéralisation du compte de capital n'agit pas positivement sur la
croissance économique.
En ce qui concerne l'ouverture commerciale, elle agit
positivement sur la croissance économique mais de façon non
significative. Le signe du paramètre de logCO est positif à court
terme tout comme celui de long terme. Mais la probabilité
associée à ce paramètre est au-delà de 5%. Elle
s'élève à 0.047670. Ainsi à court terme, une
augmentation de 1% de D(logCO) entraine, toutes choses égales, une
augmentation de la croissance économique de 0.2562%.
Les dépenses publiques ont à court terme, tout
comme à long terme, un effet négatif sur la croissance
économique. Le signe du paramètre de D(logDPU) est en effet
négatif. Une augmentation des dépenses publiques de 1% entraine
de façon contradictoire une diminution de la croissance
économique de -0.243377. Les raisons restent valables que celles
données dans le long terme.
Concernant la variable D(SCO), à court terme, une
augmentation du taux de scolarisation de 1%, provoque une diminution de la
croissance économique de 0.000441%, toutes choses égales (le
signe du paramètre de la variable D(SCO) est négatif). Mais cet
effet négatif du taux de scolarisation sur la croissance
économique n'est pas significatif, car sa probabilité vaut
0.5396, ce qui est supérieur à 0.05. à court terme comme
à long terme, le taux de scolarisation (capital humain) agit
négativement sur la croissance économique au Cameroun.
Concernant le taux d'inflation, TINF, son paramètre est
associé à un signe négatif. Une augmentation de
l'inflation d'un point entraine, toutes choses égales, une diminution de
la croissance économique de 0.000787%. Et l'effet est significatif
étant donné que la probabilité y associée est de
0.0058.
Enfin le taux de croissance de la population, contrairement au
modèle de long terme, exerce un effet positif sur la croissance
économique dans le modèle de court terme. Lorsque la population
augmente de 1%, on enregistre une augmentation de la croissance
économique de 0.116108% en considérant toutes choses
égales. Et la probabilité tend à être significative.
Si à long terme elle ne l'est pas, à court terme cette
probabilité devient significative au seuil de 10% (0.0614).
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