CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE
En résumé, la libéralisation
financière doit pouvoir permettre aux pays au système financier
réprimé de converger à terme vers une croissance
économique stable et durable. La libéralisation financière
qui se décline en trois aspects : libéralisation du secteur
bancaire encore qualifié de secteur financier interne,
libéralisation du marché boursier et libéralisation du
compte de capital, est apparu comme un concept
« séducteur », novateur et prometteur. C'est ainsi
que çà et là des mesures libérales étaient
prises afin d'accorder plus de liberté d'action au secteur financier.
Mais hélas la réalité était bien loin des effets
escomptés. Que ce soit en Amérique Latine ou en Asie, les
premières expériences de la libéralisation
financière ont laissé un goût plutôt amer, se soldant
par des crises bancaires à répétition. C'est certainement
ayant tiré les leçons de l'échec des premières
politiques de libéralisation financière [totale] que le Cameroun
a opté pour une libéralisation partielle du secteur bancaire et
une ouverture modérée du compte de capital. Cette
partialité se justifie également par le souci de protéger
le secteur bancaire, dont la caractéristique principale reste la
surliquidité. En réalité, il n'y a pas de modèle
type de libéralisation financière. Celle- ci se fait en fonction
du contexte bancaire et financier et de la situation macroéconomique
propre à chaque pays.
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE
EMPIRIQUE DE L'EFFET DE LA LIBERALISATION FINANCIERE SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE AU CAMEROUN
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
La crise bancaire des années 80 aura été
très néfaste pour le secteur bancaire. L'ampleur du
désastre était tel que certaines banques ont dû être
liquidées. C'est alors qu'on s'est rendu compte du caractère
mauvais de la répression financière, dont cette crise
était la conséquence. Sous l'égide du FMI, le Cameroun
entreprend dès 1989 une série de réformes visant non
seulement à restructurer le secteur bancaire, mais aussi à le
libéraliser. La libéralisation financière effectuée
va offrir une plus grande liberté d'action aux banques. Cependant la
libéralisation financière effectuée au Cameroun s'est
faite de façon progressive et a été partielle. Au niveau
bancaire, la libéralisation a concerné les taux
d'intérêt, les barrières à l'entrée,
l'allocation sectorielle des crédits. Mais les réserves
obligatoires ont été instituées, le capital social minimum
est passé de 300 millions à 1 milliard de FCFA, et depuis 2009 la
COBAC l'a relevé à 10 milliards. Quant au compte de capital, il
reste très peu libéralisé. Si les flux de capitaux en
provenance et en direction de la CEMAC ont été
libéralisés, ceux en provenance du reste du monde sont soumis
à des contrôles, de même que l'émission et la vente
des valeurs mobilières étrangères de plus de 10 millions
de FCFA. Cette deuxième partie cherche à savoir si cette
libéralisation financière, bien que partielle, participe
significativement à la croissance économique. A cet effet les
deux hypothèses qui nous serviront de carnet de route sont :
H1 : « La libéralisation
financière interne influence positivement la croissance
économique au Cameroun »
H2 : « La libéralisation du
compte de capital influence positivement la croissance économique au
Cameroun »
Dans cette partie essentiellement empirique, nous exposons la
méthodologie de réalisation de cette étude au chapitre 3,
puis au quatrième chapitre nous interprétons les résultats
des tests économétriques effectués.
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