WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Libéralisation financière et croissance économique au cameroun


par Christian BELKE NDONEMO
Université de Ngaoundere - Master recherche  2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- Les études établissant un lien négatif

L'étude de Gamra et Clévenot (2008) sur un échantillon de 22 pays de la périphérie de 1980 à 2002, met en évidence que lorsqu'elle est partielle, la libéralisation financière contribue à augmenter la croissance économique de 0.9% par an en moyenne (la relation est positive et significative) ; par contre une libéralisation totale contribue à réduire la croissance économique de 1,7% en moyenne par an.

Loayza et Rancière (2002) met en évidence le fait que la libéralisation financière exerce un effet positif en période de non crises et négatif en période de crises. Son étude porte sur 74 pays, de 1960 à 1995, selon la méthode GMM (méthode des moments généralisés). Par ailleurs en utilisant un modèle autoregressif avec rétard appliqué à 49 pays de 1960 à 1997, les mêmes auteurs montrent que la libéralisation financière exerce un effet positif à court terme, mais négatif à long terme.

Abdullahi (2013) montre que la libéralisation financière dans 21 pays d'Afrique subsaharienne a un impact négatif sur la croissance économique.

sur un échantillon de 45 pays, de 1980 à 2002, Fratzscher et Bussière (2004) concluent que la libéralisation du compte de capital17(*) à travers le boom du crédit et l'investissement a un effet positif à court terme mais négatif à moyen et long terme.

De même Ben Salha et al (2008) ne trouvent pas d'effet significatif de l'ouverture du compte de capital sur la croissance économique des pays au sud de la méditerranée. En utilisant la méthode GMM sur une période de 1979-2005, ils concluent que l'ouverture du compte de capital doit avoir des effets significatifs sur la croissance économique sous certaines conditions, notamment la stabilité de la situation macroéconomique (fournie par le taux d'inflation), un bon cadre institutionnel et l'ouverture commerciale.

Enfin Edison et al (2002) étudient l'impact de la libéralisation financière dans 57 pays de 1980 à 2000 à travers la régression en coupe transversale et la régression en panel dynamique. Le résultat est que même en contrôlant pour des effets conditionnels, la libéralisation financière n'exerce pas un effet positif sur la croissance économique.

CONCLUSION

Dans ce chapitre nous avons évoqué les arguments fondant la libéralisation financière ainsi que le débat qu'elle a suscité. Apparue dans les années 70, la libéralisation financière était perçue comme un remède efficace au sous-développement des pays sous-développés. Elle consistait au relèvement du niveau des taux d'intérêt créditeurs, la suppression des réserves obligatoires, le libre exercice du de la profession bancaire, la privatisation des banques etc. Il s'agissait des mesures libérales devant favoriser l'accroissement de l'épargne, l'augmentation de l'investissement, et par ricochet la croissance économique. Pourtant à la même époque des courants de pensée commencent à contester les biens faits de la libéralisation financière. Expérimentée dès les années 70, d'abord en Amérique latine, puis en Asie du sud-est plus tard dans les années 80, la libéralisation financière n'aura pas produit les attentes espérées. Elle s'est accompagnée par une série de crises bancaires plus sévères dans les pays latino-américains (Mexique, Chili) où elle a été totalement appliquée18(*). En réalité, il est apparu qu'aucun de ces pays (d'Amérique latine) ne s'est préoccupé d'améliorer le cadre juridique avant d'introduire les réformes financières. Par ailleurs elles ont été opérées dans un environnement macro-économique non favorable (Venet, 1994). Les réformes ont été incitées en partie de l'extérieur à travers notamment les politiques d'ajustement structurel du FMI et de la Banque Mondiale. Ces premiers échecs vont obliger Mc kinnon (1991) à formuler des conditions préalables au succès de toute politique de libéralisation financière. Elles tiennent principalement à la stabilité macroéconomique à travers des déficits gouvernementaux et extérieurs raisonnables et un faible taux d'inflation, une discipline budgétaire reposant sur la maitrise des dépenses gouvernementales et l'ajustement de l'assiette d'imposition pour la rendre adéquate aux ménages et aux entreprises ; à la qualité des institutions, et notamment la surveillance du système bancaire ; et enfin la stabilité politique pour un bon déroulement des activités économiques.

* 17 Pour une revue plus profonde des travaux sur l'ouverture du compte de capital, voir tableau 5 en annexe.

* 18 Pour Venet (1994, p 105), le relatif succès de la libéralisation financière en Asie est dû au fait que « D'une part, la libéralisation n'est intervenue que très tardivement, dans un environnement économique intérieur stable. En fait, il s'agissait plus de donner à l'économie réelle un secteur financier digne de son niveau de développement que de permettre la croissance économique grâce à un développement «ex nihilo» du secteur financier. D'autre part, les deux pays ont choisi une libéralisation partielle: ils ont privilégié la libéralisation financière intérieure en interdisant les entrées de capitaux étrangers qui auraient pu venir annuler les effets positifs de la levée d'une partie des contraintes sur le secteur financier. » 

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery