II- Revue des
travaux empiriques
Les différentes études empiriques menées
pour dégager l'influence de la libéralisation financière
sur la croissance économique aboutissent à des résultats
mitigés. Utilisant chacune différentes méthodes elles
aboutissent à la conclusion que la libéralisation
financière, selon les cas, exerce un effet positif (1), négatif
ou nul sur la croissance économique (2).
A- Les études établissant
un lien positif
Roubini et Sala-I-Martin (1992) ont démontré
théoriquement et empiriquement qu'une économie
libéralisée se développe plus rapidement qu'une
économie où la répression financière est
pratiquée. Ils affirment que le faible taux de croissance qu'ont connu
les pays d'Amérique Latine par rapport au reste du monde entre 1960 et
1985 est dû principalement aux politiques de répression
financière mises en place dans ces pays. Ils ajoutent que dans une
économie fortement réprimée, la répression
financière peut être à l'origine du ralentissement de la
croissance du PIBpar habitant de presque 1 % par année.
Benhabib et Zenasni (2011), en étudiant l'impact de la
libéralisation financière sur la croissance économique en
Algérie, utilise l'estimation d'un échantillon de 38 observations
par la méthode de cointégration des séries temporelles
durant la période allant de 1970 à 2007. Les résultats
obtenus de l'estimation, suggèrent que la libéralisation
financière favorise le développement et l'approfondissement du
système bancaire et financier ; elle exerce, ainsi, un effet favorable
sur la croissance économique algérienne. Les résultats
font apparaître qu'il existe une forte relation entre les variables
explicatives (les indicateurs du développement financier et la variable
muette) et la variable expliquée.
De même, Aiboud et al. (2015) ont étudié
l'influence de la libéralisation financière sur la croissance
économique en Algérie durant la période 1980 à 2013
et sont parvenus à établir une relation faiblement significative
et positive entre la libéralisation financière et la croissance
économique et l'existence d'une relation bidirectionnelle entre les deux
variables.
Orji et al. (2015) à travers une régression par
les MCO trouvent que de 1981 à 2012, la libéralisation
financière et l'investissement privés ont un effet positif
significatif sur la croissance économique du Nigéria. Aussi
Sulaiman et al. (2012) trouvent que la libéralisation financière
a un effet stimulant sur la croissance économique du Nigéria sur
la période 1987 à 2009. L'investigation empirique utilise le test
de cointégration de Johansen et la méthode de correction
d'erreur. Les résultats de la cointégration
révèlent l'existence d'une relation d'équilibre de long
terme entre les variables et les équations de cointégration
à un seuil significatif de 5%.
Qazi Muhammad et al. (2013) en se servant du test de racine
unitaire de Philippe Perron trouvent que la libéralisation
financière, de 1971 à 2007, est positivement
corrélée à la croissance économique de l'Iran dans
le court terme. Mais l'indice de libéralisation financière est
statistiquement insignifiant dans le long terme. Par ailleurs l'impact des taux
d'intérêt réels sur la croissance est négatif et
significatif.
Tabi Atemkeng et al (2011) trouvent un effet positif du
développement financier sur la croissance économique au Cameroun
sur la période 1970-2005 à travers la méthode de
cointégration de Johansen. Plus spécifiquement ils trouvent une
relation causale de long terme entre le développement financier et la
croissance économique au Cameroun.
Mouley (2012), sur un échantillon de cinq pays du sud
de la méditerranée, sur la période 1995-2006, et en
utilisant une régression en panel dynamique (GMM), trouve que
l'ouverture du compte de capital agit positivement sur la croissance
économique.
Les travaux de Quinn (1997) sur 64 pays de 1960 à 1989
prouve que la libéralisation du compte de capital a un effet positif et
significatif sur la croissance.
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