B- La version partielle de la
libéralisation financière en Asie du Sud-Est
En Asie, la libéralisation financière a
été mise en oeuvre de façon un peu tardive au début
des années 1980. Elle a été plus graduelle et s'est
étalée sur une longue période de temps.
1- Le cas de la Corée du Sud
Dans la décennie 80, le gouvernement va amorcer la mise
en place d'une politique de libéralisation financière. Concernant
les taux d'intérêt créditeurs leur libéralisation
était progressive et graduelle. A partir de 1984, les banques ont la
liberté de déterminer les taux d'intérêt
débiteurs sur certaines lignes de crédit et en décembre
1988 les taux d'intérêt sur les crédits ont
été totalement libéralisés sauf les
modalités d'octroi qui sont restées partiellement sous le
contrôle de l'Etat jusqu'en 1995.De même, à partir de 1981,
les IDE et la préparation à l'ouverture du marché boursier
furent autorisés, de même que l'ouverture partielle du
marché boursier coréen aux étrangers avec des restrictions
et des limites en termes d'acquisition de titres de participation dans les
entreprises domestiques et de rapatriement des capitaux.
A l'issue de cette libéralisation financière, la
Corée a connu une forte croissance économique. Le taux de
croissance du PIB est passé de 5,876 en 1992 à 10,16 en 1995
Lajili (2015). Cette croissance est expliquée d'une part par une
augmentation de l'investissement boosté par un afflux massif de
capitaux.
Cependant le gouvernement coréen n'a pas veillé
à mettre en place un système de contrôle et de supervision
bancaire. De ce fait, les « Chabelots » -agglomérats- et des
banques domestiques s'endettaient fortement à l'extérieur. En
1997 plusieurs de ces agglomérats ont fait faillite. Les actifs des
banques se sont détériorés car ils étaient
constitués en majorité de prêts destinés à
ces agglomérats. La situation financière des banques
coréennes s'est dégradée davantage avec la
dépréciation du « won », la monnaie locale, et les
attaques spéculatives générées par la perte de
confiance des investisseurs étrangers dans l'économie
coréenne.
2- Le cas de Taiwan
Au début des années 80, le processus de
libéralisation financière se résuma principalement
à une déréglementation du secteur bancaire. Elle se
traduisit par un abandon partiel de la fixation des taux, par une privatisation
d'un certain nombre de grandes banques commerciales et par la création
de nouveaux intermédiaires financiers (Venet, 1994). Cependant, les
marchés monétaires et de capitaux domestiques sont
demeurés fermés aux investisseurs étrangers. La
libéralisation financière s'est traduite par une croissance
rapide du secteur financier.
Seulement depuis le début du processus de
libéralisation, il semble que la part des actifs réels
(improductifs) n'a pas cessé de s'accroître dans le portefeuille
des agents. Par ailleurs, la productivité du capital ne parait pas avoir
été affectée favorablement.
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