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Libéralisation financière et croissance économique au cameroun


par Christian BELKE NDONEMO
Université de Ngaoundere - Master recherche  2017
  

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C- Les prolongements de l'analyse de Mc Kinnon/Shaw

De nombreux auteurs sont venus enrichir les thèses de Mc Kinnon et Shaw.

Kapur (1976) fut le premier à compléter l'analyse de Mc Kinnon et Shaw en intégrant son analyse dans un modèle dynamique. Si les Autorités décident de maintenir le taux d'intérêt à son niveau le plus bas et si le taux d'inflation est trop élevé, les ressources des banques diminuent, l'investissement stagne et la croissance est tirée à la baisse. Mais, aussi, en augmentant le montant des réserves bancaires obligatoires auprès de la banque centrale, le passif des banques diminue entrainant avec lui l'investissement à la baisse et la croissance ralentit. Pour Kapur (1976), l'augmentation des taux d'intérêt nominaux sur les dépôts est préférable à la réduction du rythme de croissance de la masse monétaire. Le relèvement des taux d'intérêt nominaux entraine une diminution de la demande de monnaie, ce qui réduit l'inflation et accroit directement l'épargne.

Galbis (1977) dans son analyse construit un modèle à deux secteurs. Le premier secteur est qualifié de traditionnel, marqué par un rendement constant et faible du capital. Dans ce secteur les investissements sont autofinancés car il n'y a pas d'accès au crédit bancaire. Dans le deuxième secteur, le secteur moderne, le rendement du capital bien que constant est plus élevé. Les investissements sont financés par l'épargne constituée et par les prêts bancaires qui dépendent des dépôts bancaires. Dans ce modèle, du fait du niveau élevé du rendement du capital dans le secteur moderne, la libéralisation financière, traduite par la hausse des taux d'intérêt servis sur les dépôts provoque un déplacement de l'épargne du secteur traditionnel vers le secteur moderne. Il s'en suit un accroissement de la productivité moyenne de l'investissement.

Volger et Buser (1976) développent leur analyse dans un modèle en termes de risque/rendement. Ils stipulent que la répression financière est la cause principale de l'augmentation du risque lié au rendement réel de la monnaie. A la différence deMcKinnon (1973) qui rattache la répression financière au fait que le rendement de la monnaie (différence entre le taux nominal sur les dépôts et l'inflation) soit réprimé, Volger et Buser (1976) décrivent la répression financière en termes de risque attaché à la variabilité croissante du taux nominal servi sur les dépôts et/ou de l'inflation. Ainsi, pour eux, la libéralisation financière consiste en l'augmentation du rendement réel de la monnaie et la baisse du risque attaché à la détention de monnaie. Par ailleurs, ils introduisent explicitement un troisième actif sous forme de stocks de biens finis ou semi-finis considérés comme les valeurs refuges contre l'inflation.

Mathieson (1979) se situe dans le cadre d'une économie ouverte, pour préconiser de faire suivre la libéralisation financière d'une dévaluation de la monnaie. Dans son modèle, l'augmentation des taux d'intérêt réels induite par la libéralisation financière peut susciter de très importantes entrées de capitaux. En effet le renchérissement considérable du coût du crédit consécutif à la libéralisation financière peut pousser les entreprises domestiques à emprunter à l'extérieur, entrainant une possible entrée de capitaux qui pourront alimenter des pressions inflationnistes. En change fixe, avec une balance des paiements excédentaires causée par l'entrée massive des capitaux, et en l'absence des mesures de stabilisation, on assiste à une augmentation automatique de l'offre de monnaie génératrice de l'inflation. L'augmentation de l'inflation qui en résulte aura pour effet de réduire les taux d'intérêt réels, pouvant entrainer une hausse des taux nominaux. En conséquence il est indispensable de dévaluer la monnaie pour combattre les entrées de capitaux provoquées par la hausse non voulue des taux d'intérêt. La libéralisation financière doit donc s'accompagner d'une dévaluation importante de la monnaie.

Roubini et Sala-i-martin (1992) étudient les effets négatifs de la répression financière (sur les marchés financiers) sur la croissance de long terme. Le développement financier, grâce à l'augmentation de la productivité marginale de l'investissement qu'il induit, améliore la croissance de long terme. Pourtant le gouvernement peut opter pour une répression du système financier, car cela augmente la demande de monnaie et génère des revenus plus élevés pour l'Etat grâce à l'accès à des ressources bon marché via la perception d'une taxe de seigneuriage. Une telle politique affaiblit le système financier et il en résulte une sous rémunération de l'épargne limitant ainsi les ressources disponibles et les crédits pour les investissements productifs.

Toutes ces analysent concluent à montrer les effets néfastes de la répression financière. A contrario la libéralisation financière en stimulant un développement financier, serait à même de mener à une croissance économique stable et durable.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein