WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Libéralisation financière et croissance économique au cameroun


par Christian BELKE NDONEMO
Université de Ngaoundere - Master recherche  2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II- Les canaux d'action de la libéralisation financière sur la croissance économique

Il existe plusieurs canaux à travers lesquels la libéralisation financière agit sur la croissance économique. On les regroupe généralement en deux catégories : les canaux directs et les canaux indirects.

A- L'impact de la libéralisation financière à travers les canaux directs

La libéralisation financière stimule la croissance économique à travers la constitution et l'augmentation de l'épargne, par une réduction du coût du capital, par le transfert technologique, et par le développement du système financier.

v Le canal de l'épargne

Pour réaliser la production, il est indispensable de disposer d'un certain niveau de capital. Ce capital dépend lui aussi du niveau de l'épargne. Dans la littérature, la constitution de l'épargne est, en général, liée au niveau des taux d'intérêt. Ainsi la libéralisation des taux d'intérêt va affecter positivement l'épargne sur le long terme. L'épargne oisive sera également drainée vers le système bancaire. Ce qui aura pour effet d'exercer un effet positif sur l'investissement. Par ailleurs la libéralisation des taux d'intérêt les rend attrayant et attire l'épargne étrangère, réduisant ainsi la contrainte de liquidité des firmes locales. L'épargne étrangère complète l'épargne domestique. Il est à noter que l'effet à long terme de la libéralisation financière sur l'épargne peut être différent de l'effet observé à court terme (lorsque les réformes viennent d'être mises en place). Ainsi à court terme le niveau de l'épargne peut être encore embryonnaire, mais va progressivement se constituer de sorte qu'à long terme il dévient important.

Boumghar (2007) élargit le raisonnement en identifiant quatre leviers à travers lesquels la libéralisation financière stimule l'épargne. Premièrement le taux d'intérêt. Un taux d'intérêt (sur les dépôts) élevé accroît l'épargne grâce à son effet substitution. Il fait remarquer que l'épargne des ménages peut aussi se détenir sous forme d'actifs corporels ou physiques (logement, terrain ou même actif boursier). De ce fait il est aussi important de tenir compte du taux de rentabilité de ces actifs physiques dans la relation libéralisation financière-épargne. Deuxièmement le crédit bancaire : la présence d'une contrainte de financement incite les agents à épargner afin de lisser leur consommation dans le temps. Le levier de l'innovation financière fait que l'apparition de nouveaux produits financiers rémunérateurs et alternatifs incite les ménages à relever leur propension marginale à épargner. Enfin dans le levier des institutions, la multiplication des institutions de collecte de l'épargne fournit aux ménages une offre de service plus diversifiée et moins coûteuse grâce à la concurrence.

v Le canal de la réduction du coût du capital par une meilleure gestion durisque

La libéralisation du marché boursier diminue le coût du capital. Cette diminution s'explique par la baisse de la prime de risque grâce à une meilleure diversification et une gestion optimale du risque sur le marché financier, et une baisse des coûts d'agence expliquée par un monitoring plus efficace des managers et une supervision plus stricte des investisseurs (Lajili, 2015). Grâce à la baisse du coût du capital consécutive à la diminution de la prime de risque, on assiste à une augmentation considérable de l'investissement domestique. Ainsi la libéralisation financière entraine une baisse du prix de l'action qui accroît l'investissement productif, profitable au développement économique.

v Le canal du transfert du savoir-faire technologique et managérial

Le transfert technologique joue un rôle important dans le processus de développement économique, de sorte que la croissance d'un pays dépend fortement du progrès technologique dans les autres pays, c'est-à-dire de leur importation et de leur mise en oeuvre. Dans les pays en développement, la technologie est généralement rudimentaire. Elle s'importe le plus souvent des pays développés. Or la diffusion technologique ne peut intervenir qu'en présence d'une libéralisation du système financier car les Investissements Directs Etrangers (IDE) sont le meilleur moyen pour les pays en développement d'accéder aux avancées technologiques et au savoir-faire managérial. L'augmentation de la production dans ces pays en développement requiert une technologie que seules les firmes étrangères peuvent offrir (Toutefois l'écart technologique ne doit pas être trop grand). Les firmes locales ne pourront améliorer leur procédé et les techniques de production qu'à condition d'investir dans les activités de recherche et développement.

En somme, la libéralisation financière, à travers le libre mouvement des flux de capitaux, notamment les IDE, joue un rôle crucial dans la diffusion et le transfert des innovations technologiques et du savoir-faire managérial. Ces transferts peuvent augmenter la productivité qui exerce à son tour un effet favorable sur la croissance économique (Lajili, 2015).

v Le canal de la stimulation du système financier domestique

Le système financier dans la croissance économique joue un rôle indubitable. Pour Levine (1996), King et Levine (1993), le développement économique et la croissance ne se font qu'à l'aide des services financiers et bancaires de haute qualité dont les banques étrangères des pays développés sont le plus souvent les seules capables de fournir. L'arrivée des banques étrangères ou leur participation dans le capital des banques domestiques induit de nouveaux services et moyens de paiement (carte bancaire et paiement électronique), ce qui encourage les transactions et dynamise le commerce domestique. La concurrence se trouve également renforcée. Dans ce climat, les banques locales seront contraintes à diminuer leurs coûts et à innover et améliorer leurs services. Ce qui pourrait encourager l'épargne qui va provoquer l'investissement et la productivité, lesquels permettront la croissance.

D'autre part, les banques étrangères sont très efficaces dans la collecte de l'information sur les firmes et le contrôle des dirigeants (promotion de la bonne gouvernance), rendant ainsi service aux petits épargnants souvent incapables de suivre leurs placements. Il en résulte une meilleure allocation des ressources de l'épargne vers les investissements les plus productifs.

C'est à travers ce canal que nous fondons notre première hypothèse selon laquelle H1 : « La libéralisation financière interne influence positivement la croissance économique au Cameroun »

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe