II.4.3.Voie d'administration du
vaccin (20)
La voie d'administration des différents vaccins doit
être intramusculaire (IM) dans la région deltoïdienne chez
l'adulte, dans la partie antérolatérale de la cuisse ou
quadricipitale haute chez le nouveau-né et les jeunes enfants.
La voie IM fessière est formellement
déconseillée car elle peut être à l'origine d'une
réponse immunitaire plus faible.(20)
II.4.4. Réponse
immune
La réponse au vaccin contre l'hépatite B est
fondée sur le dosage de l'anticorps anti-HBs, un à deux mois
après la troisième injection vaccinale un taux d'anticorps
anti-HBs égal ou supérieur à 10 mUI/ml est
considéré comme protecteur suivant les normes françaises
et américaines (48).
II.4.5. Stratégies
vaccinales contre l'hépatite B
La vaccination simultanée des nourrissons, des
pré-adolescents et des sujets à risque permettrait de diminuer de
90% le portage du VHB (14). C'est dans ce cadre que l'OMS recommande depuis
1992 d'introduire la vaccination systématique de tous les nourrissons
dans les programmes nationaux de vaccination 20).
Au Sénégal un Programme National de Lutte contre
l'Hépatite B a été mis en place depuis 1999, dons le but
principal et d'obtenir une couverture vaccinale large et efficace des
populations exposes et à risque, en vue de l'éradication de cette
affection. Ainsi grâce à ce programme la vaccination anti
hépatite B a été introduite dans le Programme Elargi de
Vaccination (PEV) depuis 2006 (2-20).
En outre, dans nos pays de forte endémicité,
l'OMS recommande d'administrer la première dose de vaccin dès la
naissance. Cependant lorsqu'il n'y a pas de programme de Vaccination à
la naissance, comme c'est le cas au Sénégal les femmes enceintes
doivent faire un dépistage de l'AgHbs systématique au
troisième trimestre de la grossesse et les nouveau-nées de
mère porteuse de l'AgHBs devront être vaccinées à la
naissance, avec l'administration d'immunoglobulines, si celle-ci est
possible.
II.5. Conclusion
Le fait que l'homme soit l'unique réservoir du virus
permet d'envisager un contrôle efficace de l'infection par le VHB. Des
études menées dans de nombreux pays à forte endémie
ont montré une différence notable des prévalences des
porteurs de l'AgHBs avant et après vaccination. La capacité du
vaccin à réduire l'importance du portage chronique et donc celle
du réservoir du virus est certaine. Des couvertures vaccinales
élevées dans des pays de faible endémie (tels les USA ou
l'Italie par exemple) ont démontré l'efficacité du vaccin
pour diminuer le nombre des hépatites aiguës. Mais il convient
toutefois de rappeler que la diminution de l'incidence ne sera suivie qu'avec
retard d'une diminution sensible du nombre des personnes ayant une infection
chronique par le VHB, personnes qui constituent le réservoir d'infection
et chez qui surviendront les complications tardives (cirrhose, carcinome
hépatocellulaire). Ainsi, même dans les pays où les
chiffres d'incidence montrent une nette tendance à la diminution du
nombre de cas d'hépatite aiguë, le poids de la maladie, lié
aux contaminations passées, reste important en termes de complications
et de mortalité. On estime que 15% à 25% des patients atteints
d'hépatite B chronique vont mourir de cirrhose ou de carcinome
hépatocellulaire. Une étude menée aux Etats-Unis sur les
données nationales de mortalité de 1979 à 1998, montre un
taux de mortalité liée au virus de l'hépatite B augmentant
de 0,1 à 0,4 pour 100000 (chiffres ajustés sur l'âge). Sur
la même période, le nombre d'hospitalisations en relation avec le
virus de l'hépatite B a été multiplié par 4,9
(34).
Il apparaît donc impératif, au
Sénégal, d'améliorer l'application des recommandations
vaccinales, en particulier la vaccination des nourrissons et des
préadolescents, mais aussi des personnes avec un risque accru de
contracter l'hépatite B. L'application des mesures de prévention
autour des cas d'hépatite B aiguë et de portage chronique, mais
aussi la sérovaccination des nourrissons nés de mère
porteuse de l'antigène HBs doivent être renforcées (34).
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