I.3.4.2. Les mutants S
Certaines mutations peuvent modifier la conformation spatiale
de la MHL, permettant aux souches virales d'échapper à l'action
des anticorps anti-HBs. Ces mutants sont sélectionnés par la
réponse immune dirigée contre l'AgHBs, qu'elle soit induite par
la vaccination (10) ou liée à l'administration d'immunoglobulines
spécifiques (3,26) ou, plus rarement spontanée. Les mutations
d'échappement initialement décrites sont situées dans le
déterminant « a », témoignant de l'importance
fonctionnelle de cette région (Figure 3).
Figure
3:Principales mutations dans la MHL sélectionnées par
les immunoglobulines spécifiques, les anticorps monoclonaux, ou la
vaccination. 28 La substitution G145R est la mutation la plus
fréquemment retrouvée. Toutefois, de nombreuses autres mutations
ont été décrites en amont du déterminant « a
» (entre les aa 110 et 120), à l'origine d'une altération de
la conformation des épitopes.
Source :(Trepo C, 2014)
I.3.4.3. Les mutants P
La polymérase virale permet l'encapsidation de l'ARNpg
et la réplication du génome viral. Les mutations dans le
gène P sont donc supposées être létales la plupart
du temps. Blum et al. (47) ont décrit une mutation non-sens à
l'extrémité 5' du gène P, qui est associée à
un défaut d'encapsidation de l'ARNpg. La grande majorité des
mutations P a été détectée chez des patients sous
traitement antiviral. En effet, les molécules inhibitrices de la
polymérase de type analogues nucléosidiques sont à
l'origine de la sélection de variants résistants. Les mutations
sont localisées dans ou à proximité du site catalytique de
l'enzyme, i.e. dans la région C très conservée du domaine
RT de la polymérase (25). Le changement conformationnel de la
polymérase résultant de ces mutations est responsable de la
résistance du virus aux molécules antivirales. Par ailleurs, ces
mutations affectent un site essentiel de l'enzyme et sont donc à
l'origine d'une plus faible capacité réplicative du virus.
I.4. Mode de transmission
I.4.1.Voiessanguines
L'hépatite B peut être contractée au
contact du sang dans les situations suivantes (40):
· Perforation de la peau par des aiguilles, des
lancettes, des scalpels ou d'autres objets acérés
contaminés par du sang.
· Contact direct avec les plaies ouvertes d'une personne
infectée.
· Éclaboussure sur une peau
égratignée, écorchée, brûlée ou
présentant une éruption, même bénigne.
· Éclaboussures sur les muqueuses de la bouche, du
nez ou des yeux.
Dans une moindre mesure, même le contact indirect avec
une surface souillée de sang contaminé peut transmettre le VHB.
Le virus contenu dans du sang séché peut demeurer stable
jusqu'à 7 jours à une température de
25 °C(40). Les mains entrées en contact avec une surface
porteuse de sang contaminé, par exemple une paillasse de laboratoire,
des tubes d'analyse ou des instruments de laboratoire, peuvent transmettre le
VHB à la peau ou aux muqueuses(40).
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