Source : OKOU Roméo, Juillet 2019.
1.14.5. Les savoirs coutumiers et
thérapeutiques
1.14.5.1. Pratique thérapeutique
Dans la pratique culturelle des populations de la
collectivité territoriale de Ouragahio, la conservation d'un
décès à la morgue n'existait pas. Juste après le
décès d'un parent, le corps était conservé pendant
quatre (4) jours pour les hommes et trois (3) jours pour les femmes à
l'aide de plantes médicinales. Et après quoi viennent les
funérailles
1.14.5.2. La vie matrimoniale
Les formalités coutumières du mariage dans la
collectivité territoriale de Ouragahio ont beaucoup évolué
ou même baissées. Dans la pratique coutumière des
Bétés de la collectivité de Ouragahio, lorsqu'un jeune est
en âge de se marier, son père se met en quête pour lui d'une
fille. Le jeune homme n'a pas à rechercher lui-même sa
première épouse. Et la volonté du père dans ce cas
semble toute-puissante.
Une fois la future épouse choisie, le père du
jeune homme se rend chez les parents de la jeune fille et adresse au
père de celle-ci une demande de mariage au nom de son fils.Les
Bétés de Ouragahio ont une forme de règlement des
conflits. Il s'agit des « Gouloyoua ». Les
gouloyouasont issus du village maternel. Ceux sont les fils des
«yorokluya», elles sont originaires du village.
N'étant donc pas originaires du village, elles sont immunisées
contre toutes actions pouvant entraver une quelconque réconciliation
entre deux parties. Les gouloyouaservent donc de couloir de
transmission d'information et de règlement de litiges entre deux
villages ou entre deux familles.
1.14.6. Les savoir-faire paysagers
Les Bété de Ouragahio dans leurs pratiques de
l'agriculture, n'exploitent pas deux années consécutives une
même parcelle. Ils pratiquent ce qu'il convient d'appeler la
jachère. Cette technique culturale avant même l'arrivée du
colon et cela permettait au sol de se « reposer » deux à trois
ans voir même plus avant d'y revenir. Ensuite la culture du riz est une
spécificité de la collectivité territoriale de Ouragahio.
Elle regorge plusieurs qualités de riz parmi lesquelles le riz «
Salamé » (nom en Bété) qui, disent-ils rivalise avec
le riz de qualité importé. Il se cultive dans les zones humides
et précisément dans le mois de Mars.
Les chants, la musique, la danse, les contes et
légendes, les noms de lieux, les jeux, les sports, les fêtes
traditionnelles, les rites, etc., constituent la richesse culturelle du
territoire de Ouragahio. La commune possède de nombreux savoir-faire en
lien avec les cultures vivrières et leur cuisson. Ce patrimoine vit et
se transmet : les chants du territoire, par l'intermédiaire de groupe
tel que le GBEGBE CLUB, de chorales ; la danse Bété, via les
cérémonies funéraires, la musique du territoire ; les
contes et légendes, via les chansonniers, les livres ; les fêtes
et rituelles funéraires, etc.
1.14.7. Le patrimoine culturel culinaire
Le patrimoine culinaire de la collectivité territoriale
de Ouragahio est riche et diversifié. Il s'agira de présenter ici
:
1.14.7.1. Le «Loko soukouè
»
Le « Loko soukouè »
est une nourriture très appréciée dans la culture
Bête. Il est préparé à base de banane mûre,
accompagnée d'une sauce gluante composée de champignons noirs
appelés « wo kpô », le genre
de champignon qui pousse spécialement sur le palmier en état de
décomposition et de « sioko » fruit
qu'on retrouve uniquement dans la région le tout assaisonné de la
poudre de poisson sec appelé « magne ». On le consomme
généralement le matin.
Image 04 : Patrimoine culinaire de la Commune de
Ouragahio
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