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Insertion socio-économique des étuveuses du riz du groupement féminin « douré » de la commune de Say


par Aissata Diadié Bonkano
FLSH/UAM - Master professionnel en genre et développement 2022
  

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1.1.2.2. Raisons subjectives

Cette raison relève de notre motivation profonde et personnelle. En effet, notre statut de travailleuse à l'INJS/C nous a permis de découvrir que désormais, les femmes participent effectivement à l'économie du ménage. En effet, sur la fiche d'inscription des élèves et étudiants, il est prévu une rubrique intitulée « Identité de la personne devant assurer la prise en charge de la formation ». Il est prévu donc que ces parents peuvent être leurs mères, leurs soeurs, leurs cousines, etc.. Plusieurs femmes viennent inscrire leurs enfants : les frais d'inscription proviennent de leurs propres ressources issues des AGR.

L'une de ces femmes, nous a dit qu'elle est étuveuse de riz, ce qui nous a poussée à vouloir connaître davantage cette activité. D'une manière générale, ces femmes contribuent au fonctionnement du budget familial, mais cette contribution semble ignorée du fait qu'il y a aucune trace.

La revue de la littérature indique un aperçu de cette activité féminine en général et au Niger en particulier.

1.2 Revue critique de la littérature

C'est une étape permettant de faire le bilan critique de ce qui a été produit dans le domaine de recherche sur tout le sujet.

Des chercheurs ont porté leurs efforts pour définir et mesurer d'abord la pauvreté sous des angles économique, anthropologique et sociologique. Ce qui permet à l'individu de s'insérer à une activité socio-économique qui peut le sortir de la pauvreté.

Dans la littérature, il existe deux grandes approches de la pauvreté à savoir l'approche monétaire soutenue par les utilitaristes ou les welfaristes et les approches non monétaires (BSI, 2017), l'approche de la lutte contre la pauvreté et la culture du riz.

· L'Approche monétaire ou de revenu

Ouédrago Lassané (2016) définit la Pauvreté monétaire « comme une situation où un individu vit en dessous d'un minimum socialement acceptable, le seuil de pauvreté. Les indices du seuil de pauvreté sont l'incidence de pauvreté, la profondeur et la sévérité (Savadogo, 2005:23) ».

REMSES (2016) mentionne aussi que cette approche est dominée depuis deux siècles et défendue par les welfaristes ou utilitaristes classiques qui considèrent que « la pauvreté est mesurée à partir d'un niveau d'utilité inférieur à un niveau préalablement défini et économiquement approximé par une variable monétaire, à cause de la non possession des ressources monétaires » (Bertin. A., 2006). Ainsi, la théorie Welfariste définit « le bien-être social exclusivement à partir de la notion d'utilité, la satisfaction des préférences et elle prône le rôle de l'Etat providence » (Asselin, 2000). En effet, la pauvreté est définie comme un niveau de revenu socialement inacceptable.

REMSES (2016), « contrairement aux welfaristes, seule la justice ou l'équité est à la base de l'arrangement social » John Rawls (1971). Ce dernier dans son livre « Théorie de la Justice », définit la pauvreté « une situation inacceptable ou injuste, dans une société donnée et ce sur un plan économique et social en se basant sur les biens premiers à savoir les droits de base et la liberté de choix ». Quant à Peter Townsend (1970) entame une approche relativiste de la pauvreté stipulant « les individus, familles ou groupes de la population peuvent être considérés en état de pauvreté quand ils manquent des ressources nécessaires ». Ici, « leurs ressources sont si significativement inférieures à celles qui sont déterminées par la moyenne individuelle ou familiale qu'ils sont, de fait, exclus des modes de vie courants, des habitudes et des activités » (Gublin, 2014). Martin Ravallion (1996) « rejoint cette idée, en analysant la pauvreté par les ressources ». Il définit la pauvreté, dans ses travaux « Comparaisons de la Pauvreté : concepts et méthodes », dans une société de la manière suivante : « lorsque le bien être d'une ou de plusieurs personnes n'atteint pas un niveau considéré comme un minimum raisonnable selon les critères de cette même société » (Gublin, 2014).

Cette approche est dominée et utilisée par les institutions internationales, comme par exemple la Banque Mondiale. La théorie du bien-être s'explique par la référence de l'analyse de la pauvreté monétaire. Sa limite demeure dans la pratique de cette approche économique n'est pas quantifiable directement car les agents économiques ont des préférences http://www.bsi-economics.org/416-definitions-approches-pauvrete - _ftn6différentes en conséquence l'approche monétaire de la pauvreté s'appuie sur l'utilisation de revenu ou de consommation comme mesure de bien-être. C'est ainsi que deux principes ressortent de cette approche, c'est-à-dire les individus sont les seuls à savoir ce qui est dans leur intérêt, ils ont donc des préférences différentes et l'Etat doit limiter ses interventions dans l'économie, il doit mettre l'accent sur des politiques qui réduisent la pauvreté, mais basées sur l'augmentation de la productivité et par conséquence du revenu. C'est pour cela que le PNUD ne définit pas officiellement la pauvreté monétaire.

· L'Approche non-monétaire

REMES (2016), « Amartya Sen, prix Nobel d'économie en 1998, essaie de concilier entre le souci de croissance et les exigences humaines et éthiques ». Dans cette perspective, ses travaux se basent sur deux approches à savoir l'approche unidimensionnelle adoptée par les bailleurs de fonds et les institutions internationales afin d'identifier les populations pauvres sur la base des critères relatifs aux ressources monétaires notamment le revenu et la consommation. Il suggère formuler une évaluation des différentes caractéristiques d'une personne appelées fonctionnement et de la liberté qu'elle devra choisir. Dans ce cadre, Sen considère ces critères insuffisants pour mesurer la pauvreté en optant une seconde approche appelée l'approche multidimensionnelle des « Capabilities ». D'où Sen a expliqué par ses analyses que la pauvreté n'est pas relative à une carence en matière de ressources monétaires et par conséquent de prendre en considération les facteurs du « bien-être » essentiellement la condition physique des personnes et leurs accomplissements personnels. Ceci permet de comprendre comment la prospérité économique permet à chaque individu de vivre comme il l'espère. C'est une approche défendue par Sen (2006) par le concept de capabilité. La méthodologie de recherche des données de cette approche se rapporte sur le niveau de vie d'un individu, la désignation d'un pauvre, le choix de la politique publique pour éradiquer la pauvreté.

Dans le même sens, Martha Nussbaum(1980)s'est intéressée à cette approche pour fonder « une théorie de la justice ». Elle proposa une méthodologie de l'emploie des discours pour percevoir les motivations, les désirs et les espoirs des personnes. C'est pour cela que de

nombreux travaux basés sur l'approche de capabilité sont fondés sur des entretiens. Gasper et Vanstaveren (2003) ont appuyé la conception de Nussbaum qui donne une compréhension « sur les actions humaines ». Cette approche a beaucoup contribué aux analyses de chercheurs dans le cadre du développement.

Isabelle Droy a placé les femmes comme une catégorie particulière qui permet de mentionner l'existence d'inégalité de genres disons d'inégalités issues de la construction sociale des rôles entre femmes et hommes. C'est ainsi que les inégalités de genre viennent s'ajouter à d'autres formes d'inégalités socio-économiques. Elle adopte une méthodologie offerte par l'approche de capabilité par un cadre conceptuel de comprendre et aussi de mesurer par des enquêtes et des indicateurs. Ce qui ressort de son résultat d'analyse est le manque de visibilité des femmes aux ressources ayant pour des conséquences sur la mise en oeuvre des politiques publiques. D'où les politiques négligent souvent la dimension sociale du genre.

Mahamadou Halirou (2009) a analysé la dynamique de la femme nigérienne dans la participation aux activités des groupements féminins. Cela leur permet d'être financièrement indépendantes aux besoins sociaux en contribuant dans les cérémonies religieuses sans faire recours à quelqu'un d'autre. Ensuite, le revenu extérieur de ces femmes tend à améliorer leur position dans le foyer. A travers ses activités effectuées dans les groupements, elles luttent contre la pauvreté et contribuent au bien-être du ménage et de la communauté.

La lutte des femmes pour combattre la pauvreté des ménages permet de contribuer à l'amélioration des conditions de vie de la famille. A cet effet, des auteurs ont effectué des analyses pour pouvoir montrer l'aspect de la dynamique de la lutte contre la pauvreté des ménages.

· L'approche de la lutte contre la pauvreté des femmes

JL Klein (2014) a effectué une analyse sur les processus de mobilisation des acteurs locaux pour contrer la pauvreté et l'exclusion en s'inscrivant dans un contexte de profonds changements économiques et sociaux. Ce système donne l'opportunité d'une insertion socio-économique de l'individu.

Ces processus « s'amorcent en réponse à des situations de crise provoquées par ces changements », (Fontan, Klein & Lévesque ; 2003), mais ils « sont aussi propices à l'émergencede nouveaux modèles, à des innovations sociales porteuses de nouveaux référentiels d'action », (Klein et Harrisson, 2007; Moulaert, MacCallum, Mehmood et Hamdouch, 2013; Klein, Laville et Moulaert, 2014).

Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté liée aux capacités locales, on cherche à comprendre les approches et expériences qui visent la lutte contre la pauvreté, la question de l'acquisition des capacités, c'est-à-dire les « capabilités » au sens de Sen (1999), nécessaires pour influencer la trajectoire des individus et des collectivités vulnérables. De nombreux travaux menés dans les champs théoriques ou empiriques ont mis de l'avant le concept d'empowerment pour caractériser ce processus de « capacitation » collective (Friedmann, 1992; Mondros et Wilson, 1994; Mendell, 2006 ; Ninacs 2008). Sen (1987) propose une analyse fine des capacités à développer par les acteurs, et aussi des contextes nécessaires à leur mise en oeuvre. Il met en avant qu'il ne suffit pas que chaque acteur acquiert une capacité. « L'action de lutte contre la pauvreté se doit d'augmenter la capacité des acteurs et des citoyens à maîtriser les dynamiques d'évolution qui les concernent aux échelles locales et globales », (Lardon & al, 2001).

Falilou (2000, cité in Nignan, 2005) a défini la « participation de la femme au développement ». Pour lui, « la participation suppose que l'on est un élément du système dans un processus où les éléments sont complémentaires ». Cela nous explique que lors des crises, les femmes peuvent être comme un groupe social qui peut offrir leurs solutions à celles-ci. Dans son étude, il a fait ressortir l'incidence des Activités Génératrices des Revenus (AGR) des femmes sur la vie des ménages. Cette incidence est l'amélioration des conditions de vie des ménages à laquelle elles contribuent grâce à leurs activités.

Dans le même contexte, Guérin (2003) a développé le concept « Economie Solidaire » tout en définissant de manière empirique des pratiques des acteurs. Cette économie regroupe toutes les initiatives privées et met en jeu l'intérêt collectif et la solidarité moins que la recherche du profit. Laville (1999, cité par Guérin, 2003, p. 33] « l'économie solidaire » regroupe « l'ensemble des activités contribuant à la démocratisation de l'économie à partir d'engagements citoyens » est une réponse possible pour lutter contre la pauvreté. Ce passage montre que la femme peut se détacher de la société traditionnelle pour engager son autonomisation une fois que des bonnes dispositions sont prises.

Certains auteurs ont porté leur perception sur la limite de l'intégration des femmes dans les projets ou les ONG de développement.

BAD (2015 : 14) relève dans son analyse « autonomiser les femmes africaines » quelques avantages du travail des femmes dans les projets. Pour elle, l'autonomisation économique peut exiger de s'attaquer au manque de temps des femmes. Par conséquence, beaucoup des femmes africaines effectuent une double journée de travail disons d'au moins 50% supérieur à celles des hommes. Ensuite, les horaires surchargés des femmes limitent également leur capacité à s'engager totalement dans des AGR. Cette auteure pose une conditionnalité « si la question au manque de temps pour les femmes n'est pas résolue, il sera difficile de voir réussir d'autres mesures visant à renforcer l'autonomisation économique ».

Aussi, INS-NIGER (2012), montre que plus la contribution de la femme aux dépenses du ménage est importante, plus les conditions de vie du ménage paraissent meilleures.

Cependant, Handa (1994) montre qu'une amélioration du bien-être des enfants dans un ménage est plus corrélée à la présence d'une autorité féminine potentiellement capable de peser sur les décisions du ménage. Or, le meilleur moyen de permettre à la femme de peser sur les décisions est de lui donner les moyens de participer aux dépenses du ménage, à travers, notamment, l'accès aux AGR. En plus de cela, l'accès des femmes à des activités rémunératrices leur donne la possibilité de se substituer aux maris défaillants dans la prise en charge des tâches qui incombent traditionnellement aux hommes, telles que les dépenses de santé ou d'habillement. Enfin, la contribution aux revenus du ménage est susceptible d'accroître l'association de la femme aux décisions du foyer et de leur donner plus de poids sur celles qui concernent l'utilisation des ressources de la famille et d'augmenter les chances de scolarisation des enfants.

Roy (2006) a effectué des études sur « le budget familial » dans le même sens c'est-à-dire le partage de l'argent dans le cadre des dépenses réalisées au sein du ménage. Roy a fait ressortir le résultat que les revenus de la femme sont calculés en fonction de la famille et ceux de l'homme dépendent de son travail. Dans les sociétés musulmanes, les hommes ont le pouvoir de prendre des décisions. C'est lui qui gère, par exemple la terre, les cultures et aussi le budget familial. Si les femmes possèdent un revenu et qu'elles puissent contribuer financièrement au budget du ménage donc celles-ci peuvent acquérir un certain pouvoir à l'endroit de leur époux.

Ainsi, cette revue a permis à le faire ressortir la participation de la femme à la lutte contre la pauvreté intervenant au niveau du ménage en vue de l'obtention d'une amélioration des conditions de vie des ménages. Aussi, les travaux des différents auteurs révèlent la hiérarchisation de l'homme sur la femme et que le concept de « participation au développement » c'est-à-dire l'intégration dans les activités des projets, consiste à débloquer cette différence. Donc, cette revue a permis aussi de connaitre l'effort que la femme fournit sur la vie du ménage en utilisant leurs revenus tirés du travail collectif qu'elles organisent dans leur localité.

Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, des concepts ont été conçus par les différents chercheurs du monde pour connaître le niveau de la participation de la population au

développement. C'est ainsi que des chercheurs ont mené une réflexion sur l'introduction des nouveaux concepts servant comme une démarche à suivre pour les politiques du développement qui se présentent comme des stratégies de l'insertion socioéconomique et de l'inégalité sociale.

Naila Kabeer (2005) a effectué une analyse sur la place que la contribution des stratégies de survie et d'évolution des pauvres tout en donnant un lien entre la pauvreté des ménages et le taux d'activité des femmes. En effet, le travail des femmes constitue un facteur essentiel de la survie et de la sécurité des ménages pauvres. Le revenu obtenu permet de compléter l'apport de leurs maris ou elles assument l'intégralité des moyens d'existence du ménage.

Selon Wikipédia, l'empowerment comme autonomisation ou capacité qui est l'octroi de pouvoir à des individus ou à des groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques.

Anne-Emmanuèle (2009) a fait des recherches sur l'empowerment de plusieurs auteurs du monde. C'est ainsi que Naila Kabeer (1994) a mis l'accent sur la multidimensionnelle du processus d'empowerment des femmes en théorisant les relations entre empowerment et pouvoir. De même Sophie Charlie et al (2007) s'est inspirée des travaux de Naila Kabeer (2001) définissant un indicateur d'empowerment comme le sens de changement. De ce fait, Naila Kabeer (2001) a élargi la notion de la capacité des personnes de disposer des choses et de faire des choix. D'où la capacité de l'empowerment est liée aux institutions qui leur permettent de faire ou de ne pas faire. Ainsi, c'est une dimension liée aux aspects culturels de la société dans laquelle on vit.

De ce fait, le champ du développement international n'a pas échappé à la notion d'empowerment qui occupe une place de choix dans les discours politiques sur la lutte contre la pauvreté.

La prise en compte de l'empowerment demande une réinterprétation de ce critère, fondée sur une analyse moins centrée sur l'action en soi, mais plus sur la personne et le processus en marche.

Elisabeth Hoffmann (2003), a dit qu'en plus d'autres critères classiques de l'évaluation « pertinence, efficacité, efficience, viabilité et impact » de l'analyse d'un projet sur l'empowerment des femmes, on peut ajouter aussi un autre critère plus récent qui est « la qualité de la participation de la population concernée ».

La résilience est un concept analysé par plusieurs chercheurs scientifiques qui offre une vision dynamique du bien-être.

OXFAM (2014) a présenté dans son rapport des recherches réalisées sur le terrain de trois pays, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, traduit les dires des populations et prolonge les travaux antérieurs sur la résilience. Il a défini la résilience « comme la capacité des femmes, des hommes et des enfants à faire valoir leurs droits et à améliorer leur bien-être malgré les chocs, les pressions et les incertitudes ».

Sophie Rousseau (2007) a introduit les concepts « Vulnérabilité et Résilience » dans l'analyse du constat des flux d'entrée et de sortie de la pauvreté. Il souligne que « les individus, évoluant dans un univers risqué, sont soumis à des pressions sur leur bien-être qu'ils ne sont pas toujours en mesure de contrôler ». Sa méthodologie est d'utiliser une étude empirique qui permet de saisir les facteurs exerçant une influence sur la vulnérabilité et la résilience du ménage.

Pauline Buchheit & al (2016), ont conçu un concept de résilience qui permet de mener une pensée sur la gestion des espaces en s'adaptant à des changements incertains. Cette approche permet d'intégrer l'effet des activités humaines au sein du concept de système sotériologique, ainsi que l'étude des institutions de gestion. Ce qui permet d'inclure les droits d'accès à différents niveaux de gestion.

C'est ainsi que la résilience désigne la capacité de réorganisation des écosystèmes et de leurs institutions de gestion, a été étendue aux communautés et à leur capacité à se remettre d'un choc. « Ce dernier cadre met l'accent sur le capital social des communautés et sur les processus d'apprentissage social s'appuyant sur des sources de connaissance diverses, processus qui sont également au coeur des travaux sur la gestion adaptative des écosystèmes ».

Ses travaux cherchent à caractériser les dynamiques des systèmes qui visent à identifier les variables d'un système, les effets de seuil, et les trajectoires du système vis-à-vis d'états jugés désirables.

Elisabeth Hoffmann et al, (2002) ont mis en évidence « l'analyse des inégalités multiples à l'encontre des femmes et aussi le fait que les hommes pâtissent d'une organisation sociale asymétrique pouvant bénéficier de systèmes de genre plus équitables » (Kabré et al, 1996).

De ce fait, dans la distribution selon le genre, les activités économiques et sociales mettent en évidence une asymétrie fondamentale. Cela démontre que les femmes assument des activités mal rémunérées et faiblement reconnues socialement. Ces activités se répartissent sur la reproduction sociale, la production de biens et de services à petite échelle ou pour de faibles revenus et à l'échelle collective c'est-à-dire les « activités communautaires de base ». Toutes ces activités sont liées à leur rôle stratégique qui rentre dans la gestion de la « vie quotidienne ».Enfin, le cumul de ces trois rôles représente une contribution considérable des femmes à la vie sociale et économique qui représente un frein à leur liberté.

Ces approches permettent bien d'éclairer notre sujet en ce sens que, la première, subjectivité aide à comprendre la situation de pauvreté dans laquelle la femme nigérienne a été entretenue depuis fort longtemps pensant qu'elle ne devait ou pouvait transmettre pour se prendre en charge. Elle est traditionnellement conçue comme éducatrice, nourricière des enfants donc purement ménagères ne pouvant ni étudier, ni travailler un jardin ou un champ, ni faire du commerce encore moins disposer d'elle-même en termes d'autonomie. D'où l'importance de la deuxième approche. Celle-ci a aidé à comprendre comment la pauvreté de la femme nigérienne est liée à l'environnement culturel et socio-anthropologie d'où l'importance des apports de l'Etat, des ONG, des Associations qui ont aidé à sortir la junte féminine de ce carcan qui a contribué à l'amener dans la production comme c'est le cas des « étuveuses du riz ».

Cette troisième approche démontre que des efforts sont en train de faire de nos sujets des pauvres transitoires.

Cependant, aucun ouvrage lu ne met en relation le niveau de participation à la lutte contre la pauvreté des ménages de la Commune de Say.

· La culture du riz

SIDDO et al. (2020), ont effectué une étude sur la production et la consommation du riz du Niger. S'agissant de la production, le riz est une plante herbacée annuelle, semi-aquatique, de la famille des graminées. Selon les estimations de la FAO, en 2016-2017, 498,5 millions de tonnes de riz sont produites, (contre 714 millions de tonnes en 2014) contre une utilisation évaluée à 501,2 millions de tonnes de riz dans le monde. La production annuelle du riz au Niger, est de l'ordre de 132 000 tonnes pour un besoin national d'environ 440 000 tonnes (FAO, 2015). Quand la consommation nationale moyenne de l'ordre de 41,7 kg/an/ habitant (INS, 2011), contre une moyenne mondiale de 57 kg/an/personne. Pour satisfaire ses besoins

de consommation en riz, le Niger fait recours à des importations massives. La valeur des importations de riz a été évaluée à 94 milliards 931 890 416 FCFA (1 679 081,83 USD) en 2015 (INS, 2015). Sur le marché de consommation, on observe aussi le riz étuvé qui est un produit local qui se vend. Par ailleurs, à l'échelle mondiale, le riz étuvé représente 20 à 25% de la production totale (Hoseney, 1994 ; FAO, 2015). Au plan national, c'est 80% de la production du riz qui est consommé sous forme de riz étuvé soit environ 60 000 tonnes, c'est dire toute l'importance économique du riz étuvé dans le développement de la filière riz aussi bien au plan national qu'international. Ces mêmes auteurs ont révélé que les nutritionnelles aussi ont pu détecter certains avantages de ce riz dans le cadre de la santé de l'intestin et avoir moins de l'impact sur la glycémie. Malgré ses atouts, le riz étuvé a ses inconvénients qui sont son saveur et son temps de cuisson. Au Niger, l'étuvage est devenu une activité génératrice de revenus pratiqué généralement par les femmes dans les bassins de développement de la riziculture.

Il est considéré comme un maillon émergent qui contribue à la valorisation du riz local et constitue un créneau incontestable pour la création de revenus et l'autonomisation de la gente féminine dans les pôles de développement rizicoles du pays (FAO, 2015).

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius