II. SYNTHESE
BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. État des lieux sur la résistance aux
antimicrobiens
1.1.1. Généralités
sur la résistance aux antimicrobiens
La résistance aux antimicrobiens est un
phénomène qui survient soit naturellement soit de manière
acquise(Maurizio et al., 2017). Elle conduit à des
modifications du génome de la bactérie. Les bactéries en
jeu se retrouvent aussi bien dans les liquides biologiques que dans les
échantillons de l'environnement '(OMS, 2020). Elles se trouvent chez
l'être humain, l'animal, dans les aliments et dans
l'écosystème terrestre. Le transfert entre les
écosystèmes peut-être direct ou indirect. Elles peuvent se
propager d'une personne à l'autre, de l'homme à l'animal, ainsi
qu'à partir des aliments d'origine animale
''''''' ''' ' ' ' ' '''(Baka
et al., 2015).
L'émergence et la diffusion de la résistance aux
antibiotiques représentent une menace pour la santé publique
(Diene et al., 2013). Elle est devenue de plus en plus alarmante dans
les pays en développement où les maladies infectieuses, la
pauvreté et la malnutrition sont persistantes. Bien que l'apparition de
la résistance à un antibiotique soit un phénomène
biologique naturel, un bon nombre de facteurs liés au
sous-développement contribuent non seulement à amplifier le
processus, mais aussi à la diffusion de cette résistance (Ogbolu
et al., 2011). Les facteurs sont tels que : les conditions
socio-économiques défavorables, le manque de ressources humaines
qualifiées, le manque d'infrastructure pour le diagnostic
étiologique et l'évaluation de la résistance aux
antibiotiques, l'absence de réseaux nationaux et régionaux de
surveillance de la résistance, l'usage inapproprié et la
filière non sécurisée des antibiotiques et
l'antibiothérapie dans la filière animale (Ouedraogo et al.,
2017). La résistance aux antibiotiques dans la région de
l'Afrique de l'Ouest à l'image de ceux décrits à travers
le monde concerne principalement les bactéries produisant des
Bêtalactamases à Spectre Elargi (BLSE) avec émergence des
entérobactéries résistantes aux carbapénèmes
ainsi que Staphylococcus aureus à la méticilline (Sbiti
et al., 2017).
Du côté de la résistance aux
antifongiques, Candida développe plusieurs mécanismes
moléculaires pour résister à l'actiondes
médicaments antifongiques(Cuenca-Estrella, 2014). Cette
résistance est souvent occasionnée par le prolongement du
traitement aux antifongiques(Sendi et Zimmerli, 2012). La surexpression ou la
mutation des enzymes cibles ainsi que l'activation transcriptionnelle des
gènes codant pour les pompes d'efflux de médicaments des
superfamilles sont quelques-uns des facteurs impliqués dans le
développement de la résistance aux médicaments-(Dannaoui
et al., 2010). Par exemple, l'utilisation prolongée
d'azolé comme le fluconazole est à l'origine de l'une des
majeures résistances détectées (Cuenca-Estrella, 2014).
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